L'actrice vedette du film « Much loved » a été agressée jeudi 5 novembre au soir par un inconnu ; c'est ce qu'elle affirme dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux. Le fait est grave, mais il y a encore plus grave. En effet, agresser une actrice pour avoir joué dans un film, qu'on l'apprécie ou pas, est une chose grave et condamnable. Ça l'est encore plus si l'on n'a pas vu le film, comme l'affirme Loubna Abidar, qui apparaît dans la vidéo avec une arcade tuméfiée et suturée. Mais plus grave encore est la déclaration de l'actrice sur le fait que dans le commissariat qu'elle a visité, « essentiellement celui de la préfecture de police de Casablanca », on ait refusé de recueillir sa déposition, et que les agents lui aient dit, « sarcastiques… et finalement, Abidar est venu chez nous, agressée »… l'actrice a aussi affirmé que dans la clinique où elle est partie pour les soins nécessaires à sa blessure, on a également refusé de la recevoir. Nous ne reviendrons pas sur cette polémique autour de « Much Loved » (zine lli fik) que nous avons visionné et qui, provocateur certes mais parlant et reflétant des réalités sociales, ne mérite pas toute cette violence et cette hargne. Il est cependant important de mettre les choses au point. Si Loubna Abidar dit vrai, il faudrait engager des poursuites contre les policiers et la clinique, pour respectivement refus de recueillir une plainte, et non-assistance à personne en danger. Si son témoignage filmé est faux, c'est contre elle qu'il faut engager des poursuites pour diffamation, faux témoignage et fausse dénonciation. La préfecture de police, jointe par Panorapost, donne en effet sa version, selon laquelle l'actrice a menti et que, reçue à la préfecture par les agents de service, elle leur a dit qu'ele reviendrait les voir sitôt soignée, mais qu'elle n'est plus réapparue. La préfecture ajoute qu'elle a aussi saisi le parquet pour suite à donner a l'agression Dans les deux cas, cette affaire ne doit donc pas s'arrêter là. L'Etat de droit est à ce prix et rien ne doit justifier ou légitimer la violence, sauf à vouloir sombrer dans des dérives dangereuses. On se rappelle qu'en juin, un des acteurs du film avait prétendu avoir été agressé pour son rôle dans « Much Loved », et que finalement il s'était avéré qu'il n'en était rien. Il avait été poursuivi pour faux témoignage par le parquet de Casablanca. Plus tard, et dans un autre enregistrement, audio, imputé à Loubna Abidar, on entend une voix qui pourrait être celle de l'actrice donner 48 heures à l'un des dirigeants du Maroc, « Benkirane, ou Sidna », pour la recevoir, ou elle irait s'installer en France et y demander l'asile. Loubna Abidar est revenue sur le propos en s'excusant, ainsi que sur ses déclarations du jeudi soir, expliquant qu'elle était sous le coup de l'émotion. Mais ce weekend, l'actrice est apparue, le visage bandé suite à sa blessure, à la porte de l'aéroport de Marrakech. Elle serait donc partie se réfugier en France, peu rassurée sur sa sécurité au Maroc. C'est du moins ce que rapportent les médias, Loubna Abidar, elle, n'ayant pas fait de déclaration à ce sujet.