Sahara marocain: La Macédoine du Nord appuie le Plan d'autonomie, « unique base pour le règlement de ce différend »    Maroc-Macédoine du Nord: Signature de nouveaux accords de coopération    Médicaments : Accord sur un nouveau décret permettant une baisse significative des prix    Agriculture solidaire: 100 M€ de la BAD pour appuyer l'emploi des jeunes et des femmes    RAM et Al Barid Bank réinventent l'expérience client grâce au paiement digital    Tourisme: Les EHTC enregistrent plus de 11,88 millions de nuitées à fin mai    Promotion du golf scolaire : Les jalons d'une stratégie volontariste    Lancement d'un programme national de réhabilitation de 83 hôpitaux d'une capacité de 8.700 lits    Sino-Maroc : 50 ans de coopération médicale au service de l'humanité    Le Maroc esquisse à Dakar une architecture panafricaine des chaînes de valeur atlantiques    Jouahri: les cryptoactifs présentent «des risques de blanchiment d'argent et de désintermédiation excessive»    Des trains ultra-intelligents et ultra-rapides : la Chine dévoile un bond technologique majeur dans le domaine ferroviaire    La SRM Casablanca-Settat lance sa deuxième vague de recrutement : plus de 400 postes à pourvoir    Grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc s'affirme comme un acteur majeur de la stabilité en Afrique, en Méditerranée et dans le monde arabe    «Cette protestation est surprenante» : une source diplomatique marocaine dénonce la réaction de l'ANC après la visite de Jacob Zuma à Rabat    La dynamique internationale croissante autour de la marocanité du Sahara : l'Initiative d'autonomie bénéficie d'un large soutien mondial pour clore définitivement le différend régional    CAN-2024 (Demi-finale): les joueuses marocaines sont motivées pour battre le Ghana et se hisser en finale (Jorge Vilda)    Un soutien international croissant à la marocanité du Sahara et à l'initiative d'autonomie : un consensus mondial pour mettre fin au conflit régional    Crise humanitaire en vue : le HCR alerte sur la baisse des financements    Cinéma : "Eddington", une Amérique à la dérive dans le huis clos d'une petite ville    Conflit : L'Etat congolais et le M23 parviennent à un cessez-le-feu    Mondial 2030 : le Maroc opte pour un financement sans dérive budgétaire    Rugby. Le Zimbabwe en route pour la Coupe du Monde après 32 ans d'absence    Après El Aynaoui La Roma vise un second Marocain    Togo. Frontières fermées le jour des municipales    Justice : Les peines alternatives entrent en vigueur le 22 août    Des chercheurs français réalisent de nouvelles avancées contre l'Alzheimer    Saisie à Azemmour d'une importante cargaison de drogue à Azemmour    Feu de forêt à Tétouan : intervention massive avec quatre avions Canadair    Eclipse solaire totale du 2 août 2027 : le Maroc au cœur d'un phénomène astronomique d'exception    Chambre des Représentants: Clôture mardi de la 2e session de l'actuelle année législative    Fehd Benchemsi et Hasba Groove électrisent les Doukkala : Quand les rythmes Gnaouis rencontrent le jazz et le funk au Mazagan Concerts    El Akademia 2025 : Cultures en dialogue, musiques en fusion    Benny Adam et Stormy font vibrer le Coca-Cola Food Fest    Le Roi Mohammed VI salue l'amitié unissant le Maroc et la Belgique    Revue de presse de ce lundi 21 juillet 2025    Tanger Med : 25 kilos de cocaïne interceptés dans un conteneur frigorifique    Gaza : troisième phase de la campagne marocaine d'aide humanitaire    Officiel : Neil El Aynaoui rejoint l'AS Roma    Espagne : Arrestation d'un Marocain recherché par Interpol    Argentine : Une mission commerciale attendue au Maroc    Chypre: Erdogan insiste sur une solution à deux Etats pour l'île divisée    Basket/Division Excellence hommes : L'AS Salé rejoint le FUS Rabat en finale    Superman de nouveau en tête du box-office nord-américain    C'est officiel : Neil El Aynaoui rejoint l'AS Roma avec un contrat jusqu'en 2030    MAGAZINE - Souheil Ben Barka : fluide planséquence    Cinéma : Voici les projets admis à l'avance sur recettes au titre de la 2e session de 2025    Cinéma: La Commission d'aide dévoile sa liste    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rude attaque judiciaire au Kenya contre l'OCP, qui réagit
Publié dans PanoraPost le 24 - 06 - 2018

Le justice du Kenya a lancé des mandats d'arrêt, locaux et internationaux, contre des cadres d'OCP Kenya et des responsables du pays, accusés d'avoir importé et mis en vente sur le sol kenyan des engrais ne répondant pas aux normes. Les accusations sont lourdes, et vont jusqu'à la tentative d'homicide. Le Groupe OCP a réagi via un communiqué où il nie ces accusations et apporte ses explications. C'est le procureur général Noordin Haji qui est à la manœuvre et il semble avoir la main aussi lourde que lui-même va vite en besogne.
Ce sont environ 6.000 tonnes qui sont concernées, très exactement 5.846, et cette affaire promet d'avoir encore des rebondissements car la justice kenyane a frappé fort et l'OCP promet « d'examiner les recours juridiques possibles contre les auteurs de dénonciations qu'elle juge infondées et opportunistes ». Comprenez injustes et orientées.
Les faits.
Selon le directeur du ministère public Noordin Haji (ci-contre), les 5.846 tonnes d'engrais incriminés, après avoir été testés, ne répondaient pas aux normes établies par KEBS « VIDE KS158: 2012 » et ont donc été déclarés non conformes. L'entreprise a fait appel de cette première série d'analyses, et une seconde a été menée, « n'atteignant toujours pas les normes établies », toujours selon le procureur, dont on dit dans son pays qu'il est l' « homme qui ne sourit jamais ».
Toujours est-il que sans rire, en effet, il a annoncé que son département a lancé son enquête, ses accusations et ses arrestations suite à une requête transmise par la Direction des enquêtes criminelles. Après investigation, il a été décidé par le parquet de lancer des mandats pour tentative d'homicide, abus de confiance, constitution de bande criminelle… Il ne semble pas que le groupe marocain ait pu faire état de ses éléments de défense (voir ci-dessous).
Et de fait, ce sont une dizaine de responsables du Kenya Bureau of Standards (Bureau des Normes du Kenya, KEBS) qui seront accusés entre autres tentatives de meurtre et de dédouanement de marchandises de qualité inférieure, d'abus de confiance... Il s'agit notamment de Charles Ongwae, directeur général de KEBS, Eric Chesire Kiptoo (directeur de l'assurance qualité), Peter Kinyanjui (responsable de l'inspection du port de Kilindini), Martin Nyakiamo (directeur régional de Coast) et Pole Mwangeni, agent de santé portuaire. Des Marocains d'OCP Kenya sont également dans le collimateur de la justice kenyane, en l'occurrence de Karim Lofti Senhadji (administrateur), Makila Klrama (directeur) et Younes Addou (directeur).
La réaction d'OCP Group.
Le numéro 1 mondial, depuis Casablanca, a publié un communiqué serein, mais porteur d'enseignements, d'indications, et de projets d'action judiciaire à venir pour défendre ses process et son intégrité devant la justice. Voici l'intégralité de ce communiqué :
« OCP Kenya exprime son étonnement quant aux accusations portées à son encontre et à celle de ses collaborateurs concernant l'importation au Kenya d'engrais qualifiés de non-conformes à la réglementation locale.
OCP Kenya réfute catégoriquement les accusations adressées à son encontre car celles-ci ne reflètent ni ses pratiques commerciales ni la rigueur de la politique de qualité du groupe OCP. En effet, OCP Kenya a toujours scrupuleusement observé les procédures et les normes de conformité imposées par la réglementation kenyane.
En l'espèce, la conformité de la cargaison a été attestée par plusieurs expertises indépendantes, menées par des sociétés d'inspection de renommée internationale (SGS, Bureau Veritas et Cropnuts).
Le groupe OCP a toujours opéré dans la plus stricte conformité aux standards nationaux et internationaux les plus élevés, tout en poursuivant pour objectif ultime le bénéfice au développement agricole local.
La catégorie d'engrais ici visée a d'ailleurs été spécifiquement conçue par OCP Kenya au profit des agriculteurs locaux; en témoigne son adoption et son succès sur le marché. Cette formule, développée en partenariat avec des laboratoires de recherche kenyans, est le fruit d'efforts de recherche visant à optimiser l'adéquation des engrais aux spécificités des sols et des cultures du territoire. Cette démarche a déjà fait la preuve de son efficacité au Kenya et dans plusieurs autres pays africains, notamment en termes d'amélioration des rendements agricoles et de compétitivité des exploitations.
Ainsi, OCP Kenya entend coopérer activement avec les autorités afin de lever toute ambiguïté dans cette affaire tout en examinant les recours juridiques possibles contre les auteurs de dénonciations qu'elle juge infondées et opportunistes ».
Premières constatations.
L'affaire, lancée par un organisme étatique, la direction des enquêtes criminelles, semble être montée de toutes pièces, pour deux points essentiellement :
1/ Logiquement, quel intérêt aurait en effet un géant mondial comme OCP Group de procéder à des actes délictueux, sachant qu'il est le numéro 1 mondial de la vente d'engrais et qu'il s'installe depuis quelques années le plus légalement et officiellement du monde dans nombre de pays du continent ? C'est pour cette raison que dans son communiqué, le groupe marocain « exprime son étonnement quant aux accusations portées à son encontre et à celle de ses collaborateurs concernant l'importation au Kenya d'engrais qualifiés de non-conformes à la réglementation locale. OCP Kenya réfute catégoriquement les accusations adressées à son encontre car celles-ci ne reflètent ni ses pratiques commerciales ni la rigueur de la politique de qualité du groupe OCP. En effet, OCP Kenya a toujours scrupuleusement observé les procédures et les normes de conformité imposées par la réglementation kenyane ».
2/ La seconde raison est plus technique, et elle est apportée par OCP Group dans son communiqué : « La catégorie d'engrais ici visée a été spécifiquement conçue par OCP Kenya au profit des agriculteurs locaux ; en témoigne son adoption et son succès sur le marché. Cette formule, développée en partenariat avec des laboratoires de recherche kenyans, est le fruit d'efforts de recherche visant à optimiser l'adéquation des engrais aux spécificités des sols et des cultures du territoire. Cette démarche a déjà fait la preuve de son efficacité au Kenya et dans plusieurs autres pays africains, notamment en termes d'amélioration des rendements agricoles et de compétitivité des exploitations ».
Par ailleurs, il est difficile de ne pas établir de rapprochement entre cette affaire et les précédentes, ciblant directement l'OCP. C'est en Afrique du Sud que cela a commencé avec la saisie de la cargaison du groupe en mai 2017, et la fin qu'on a connue à cette affaire judiciaire était en faveur d'OCP. Il y a également eu l'action au Panama à la même période, avec la saisie là encore d'un navire transportant du phosphate, mais la justice panaméenne avait tôt fait de se déclarer incompétente. Dans les deux cas, le Polisario, et donc l'Algérie, étaient à la manœuvre.
Or, à quelques jours du sommet de l'Union africain et face à l'installation progressive du groupe marocain dans nombre de pays africains au nom de la coopération sud-sud, on serait légitimement en droit de se poser la question d'une politisation de cette affaire…
Nous y reviendrons.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.