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Attijari Global Research passe à la loupe l'économie marocaine post-Covid-19
Publié dans PanoraPost le 24 - 04 - 2020

Dans le cadre d'une analyse prospective, Attijari Global Research (AGR) a récemment publié une étude sur l'évolution de l'économie marocaine post covid 19. Basée sur la manière et la durée de propagation du virus, cette analyse propose trois scénarii d'évolution de la situation en 2020 et 2021, allant d'une récupération rapide à une profonde récession, avec un zoom sur le scénario le plus plausible. Round up !
Les hypothèses qui distinguent ces scénarii l'un de l'autre trouvent leur source dans les expériences des pays qui ont été les premiers touchés par la pandémie (Chine, Italie, Espagne, France…) ou encore dans les enseignements des pandémies historiques les plus récentes. L'objectif n'étant pas d'être définitif sur l'impact économique de ce virus, mais plutôt de fournir des informations sur les coûts économiques possibles de la pandémie.
Tout en rappelant que les probabilités de concrétisations de chacun des éléments des scénarii soient toujours incertaines, les analystes d'AGR ont commencé par le scénario le plus improbable à savoir celui de récupération rapide (le meilleur des cas). Ce scénario décrit le choc «classique» de l'économie réelle associé à un déplacement de la production, mais la croissance finit par rebondir et pourrait absorber complètement le choc.
Dans ce scénario, qui semble à ce stade peu réaliste, les analystes d'AGR estiment que les consommateurs ne seront pas autant affectés pour changer leurs habitudes de consommation, provoquant un choc de court-terme limité au T2-2020. Toutefois, malgré l'effet de la mauvaise année agricole, cet impact sera absorbé par la croissance annuelle grâce à une reprise du PIB non agricole au cours du T3 et T4-2020.
L'impact du choc sur la Demande ferait baisser significativement le PIB du T2-2020. Malgré l'effet potentiel de la mauvaise année agricole, cette baisse sera partiellement absorbée par la croissance annuelle qui devrait ralentir à 1,2% en 2020, contre une prévision pré-COVID de 3,8%. L'impact des hypothèses ci-dessus sur le déficit budgétaire est non négligeable. Cet impact, combiné au ralentissement du PIB, creuserait le déficit budgétaire à 4,7% du PIB en 2020, contre une prévision pré-COVID de 3,8% du PIB.
Dans ce scénario, les analystes d'AGR s'attendent à un impact relativisé sur le déficit du compte courant de 0,6% en 2020 à 4,1% du PIB, suite à une supposée reprise rapide de l'activité, notamment chez les partenaires commerciaux du Maroc, éliminant l'hypothèse d'un choc sur l'offre. La balance des paiements bénéficiera principalement des économies réalisées sur les importations grâce aux baisses des prix des matières premières, principalement énergétiques.
Les réserves de change devraient continuer d'assurer plus que 5 mois d'importations de biens et services en 2020 et 2021. Avec l'annonce du Gouvernement du retrait de la Ligne de précaution et de liquidité auprès du FMI d'un montant de 3 Mrds $, ce niveau devrait s'améliorer pour dépasser 6 mois d'importations de biens et services.
Ralentissement, un moindre mal
Dans le deuxième scénario, le plus probable selon les analystes de l'AGR, le choc persiste et bien que la trajectoire de croissance initiale soit reprise, il y a une perte permanente de production. Les fortes mesures de contrôle entraîneraient des baisses importantes des dépenses des consommateurs et des entreprises jusqu'à fin T2-2020.
Les séquelles du confinement prolongeraient le marasme jusqu'à fin T3-2020. Les secteurs du Tourisme et voyages, du Transport aérien et du Commerce de détail seront les plus impactés. Partant de là, et pâtissant de l'effet conjugué des conditions climatiques défavorables et des effets de la propagation de la pandémie Covid-19 sur les composantes de la Demande, la croissance nationale devrait ralentir à 0,9% en 2020E, contre une prévision pré-COVID de 3,8%.
Cette crise ralentirait le rythme du processus de consolidation budgétaire sur le moyen terme. Ainsi, le déficit budgétaire devrait, compte-tenu de la volonté du Gouvernement de relever le plafond de sa dette extérieure plutôt que de geler ses dépenses, connaitre un creusement à 5,1% du PIB en 2020E, puis à 4,5% du PIB en 2021E. Le déficit du compte courant devrait se creuser légèrement sur notre horizon de prévision pour atteindre 4,3% du PIB en 2020Eet 3,3% du PIB en 2021.
Les réserves internationales nettes devraient assurer en 2020 une couverture légèrement en dessous de 6 mois d'importations de biens et services. Cette couverture devrait légèrement s'améliorer en 2021.
Dans ce scénario, le ralentissement de l'activité économique mondiale se traduira par une baisse de la demande, tandis que la baisse des prix des matières premières, principalement celles du phosphate brut et ses dérivés, aggravera cet effet négatif sur les exportations.
Toutefois, dépassant 11% du total des exportations marocaines, la hausse prévue de la production dans le secteur de construction automobile devrait compenser cet effet, encore faut-il que la demande soit toujours au rendez-vous. La baisse des prix de l'énergie soutiendra le solde de la balance commerciale et aura un impact favorable sur l'inflation des prix à la consommation.
Cette évolution de la balance commerciale compensera à son tour celle négative de la balance des services et celle du compte financier, suite à la dégradation prévue des principales sources de devises au Maroc. Les recettes de voyage sont prévues en baisse de 16,7% en 2020 en lien avec la propagation de la pandémie au Maroc et chez les principaux pays origines des touristes qui représentent 60% du total des arrivées en 2018. L'activité touristique devrait reprendre et les recettes de voyage augmenteraient de 16,0% en 2021, profitant notamment d'un effet de base.
Les transferts des MRE devraient baisser de 7,0% en 2020 suite à la récession qui frapperait les principaux pays d'accueil pendant les trois prochains trimestres, dont la part représente 53% en 2018. Toutefois, leur progression en 2021 dépasserait celle prévue avant pandémie, et se situerait à 2,4%.
Sur un autre registre, selon ce scénario, le ralentissement mondial n'aura pas le même impact sur tous secteurs et affecterait plus fortement les petites et moyennes entreprises. Le commerce de détail (hors BCG) et les secteurs des services, y compris le tourisme, les voyages et le transport aérien seront fortement touchés sur les deux fronts, à la fois la rentabilité annuelle et la liquidité à court terme, les plaçant parmi les secteurs les plus touchés par la pandémie. Le tourisme et les voyages ayant déjà connu des annulations à court terme voient les nouvelles réservations de juin à août s'évaporer, mettant les résultats de 2020 sous une immense pression.
De plus, représentant 12% du PIB marocain, le secteur du tourisme est devenu un créateur d'emplois saillant au Maroc, et son effondrement pourrait entraîner des pertes d'emplois rapides compte tenu de la prévalence des micro et petites entreprises opérant dans le secteur. Pour sa part, le secteur du transport aérien souffre d'une pénurie de liquidités suite aux annulations de dernière minute combinées à une tendance accrue aux réservations flexibles.
Le financement à long terme des avions limite les possibilités d'ajustement des sorties de trésorerie en conséquence. La rentabilité sera également affectée par la corrélation étroite de l'industrie avec le tourisme et les voyages. L'impact de la pandémie sur le secteur du commerce n'est pas négligeable, puisque la part de la valeur ajoutée de ce secteur dans le PIB dépasse 8% en 2018. En effet, le commerce de détail, hors Biens de Grande Consommations, verrait sa demande considérablement réduite, ce qui entraînerait une baisse importante de sa rentabilité annuelle.
Le pire, une récession prolongée
Ce scénario est la version extrême. Pour que cela se matérialise, les analystes d'AGR soulignent la capacité de Covid-19 à causer des dommages structurels importants, c'est-à- dire détruire les fondements de l'offre de l'économie, du marché du travail, de la formation de capital ou de la fonction de productivité.
Ce scénario suppose la poursuite de la croissance des cas d'infection tout au long du T2 et T3-2020, ce qui pousserait la perte de confiance des consommateurs au-delà du T4-2020. La crise qui en découle causera des dommages structurels profonds. Ceux-ci se refléteront par de multiples faillites des entreprises, la contagion du système financier, la montée en flèche du chômage et la difficulté à stimuler la croissance économique.
De plus, si les principaux canaux soulevés sur les deux scénarii précédents sont des chocs de Demande, il y a un risque de transmission supplémentaire en cas de rupture d'approvisionnement. En effet, le prolongement de la période de confinement causerait un arrêt de la production et perturberait, voire désactiverait, les composantes essentielles des chaînes d'approvisionnement. Concernant le canal de la Demande, les consommateurs réduiront leurs dépenses tout au long de l'année.
Dans ce scénario catastrophe, les secteurs les plus touchés, le nombre de licenciements et de faillites d'entreprises augmentera pour le restant de l'année 2020, alimentant une spirale auto-renforçante et contaminant le système financier. Ainsi, et fonction de la persistance de la crise sanitaire, les analystes d'AGR anticipent une croissance négative du PIB en 2020 se situant entre 0,1% et –1,6%. De son côté, le Gouvernement essayerait de remédier aux impacts socioéconomiques de la crise en ajustant ses dépenses, ce qui creuserait significativement le déficit budgétaire à un niveau se situant entre 6,1% et 6,8% en 2020.
Les baisses simultanées des importations et des exportations en lien avec la rupture des chaînes d'approvisionnement maintiendraient le déficit commercial entre 4,1% et 4,6% du PIB, avec une hypothèse d'amélioration de ces niveaux en 2021. Les réserves de change devraient maintenir des niveaux confortables, grâce notamment à la Ligne de Précaution et de Liquidité. En mois d'importations de biens et services, elles devraient se situer aux alentours de 6 mois contre 5,4 mois hors LPL.
Dans ce scénario, un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire s'avèrerait indispensable, affirment les analystes d'AGR soulignant que des réponses budgétaires plus profondes devraient également être implémentées afin de limiter la récession à la fin de l'année 2020.


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