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(Billet 491) – Le Roi
Publié dans PanoraPost le 15 - 02 - 2021

Ce week-end fut agité sur les réseaux sociaux au Maroc, suite à la diffusion d'une émission télé algérienne, dans laquelle « l'invité » était une marionnette du roi Mohammed VI, et où les propos tenus par l'animateur, un chroniqueur et la voix de la marionnette étaient irrespectueux et volontairement offensants. Tollé et levée de boucliers naturels au Maroc, où la monarchie est centrale et surtout respectée…
… et où la personne du roi est partie intégrante de la vie des Marocains, qu'ils en soient conscients ou pas, qu'ils l'acceptent ou non. Sur plusieurs siècles de monarchie au Maroc, les rapports entre les monarques et les populations ont connu tous les degrés émotionnels et sentimentaux, du plus bas au plus haut. Crainte, respectée, ignorée, abhorrée ou adorée, la personne du roi ne laisse personne indifférent et constitue un élément de « l'âme marocaine », ainsi que l'expliquent Mohamed Tozy et Béatrice Hibou dans leur récent ouvrage « Tisser le temps politique au Maroc. Imaginaire de l'Etat à l'âge néolibéral » (Karthala, sept. 2020).
Il y a une raison à cela, dont on ne parle pas souvent. Le Japon et le Maroc sont les deux seuls pays au monde à avoir maintenu des siècles durant leur monarchie et leur territoire ; bien entendu, les pouvoirs des monarques ont évolué et les étendues des territoires ont également changé. Mais depuis au moins 12 siècles, le Maroc a maintenu son système royal, et depuis 4 siècles, son actuelle dynastie. Aucune violence ou répression ne saurait permettre cela sur une aussi longue durée ; seules l'adhésion et l'empathie mutuelles, en plus de l'adaptation des uns et des autres, le peuvent.
Et cela crée des liens profonds et puissants… donnant naissance à la fameuse expression de « la révolution du roi et du peuple », laquelle, avec le temps a glissé vers « une évolution du roi et du peuple ». Le Maroc n'a en effet jamais connu de révolution, mais une lente évolution, faite de changements de dynasties, de révolutions de palais et autres adaptations aux mutations sociales. Ainsi, au fil des siècles, les rois ont davantage partagé leur pouvoir, qui reste important, avec un peuple qui en demande toujours plus, dans une relation dialectique se nourrissant des aléas de la conjoncture.
La personne du roi du Maroc, à l'extérieur des frontières, trouble et intrigue, et donc dérange. Quel autre chef d'Etat dans notre voisinage immédiat est capable d'orienter sa population sur un simple discours, ou par un communiqué ? La Moudawana et la constitution hier, la reprise des relations avec Israël et la vaccination aujourd'hui… Combien de chefs d'Etat ne rêvent-ils pas de disposer d'un pouvoir aussi large et aussi incontesté, eux qui cherchent désespérément des majorités absolues pour avoir un pouvoir absolu ?
Il est donc compréhensible, et même naturel, que chaque attaque contre la personne du roi soit mal perçue par les Marocains, chacun l'exprimant à sa manière sur l'échelle émotionnelle et dans la logique rationnelle. Certains ont réagi à l'émission guignolesque par l'insulte, d'autres par la condescendance, une troisième catégorie par l'écrit et une autre par la décision d'ignorer l'attaque. Ce sont toutes des réactions…
… mais des réactions à géographie variable, car d'autres attaques sont menées ailleurs, sans que cela ne déclenche les foudres des populations, internautes soient-elles ou non. En effet, dans leur émission, les Algériens se sont montrés grotesques et en matière de créativité, indigents. Plus sournoises et infiniment plus insidieuses sont les attaques venant de pays du voisinage, en l'occurrence et en remontant, d'Espagne, de France et de Belgique. Essentiellement.
Or, notre conception admirative de systèmes politiques et judiciaires très perfectibles mais bien marketés nous empêche de déceler ces attaques et de mesurer leur violence, car elles émanent de médias auxquels nous avons décidé voici longtemps d'attribuer une autorité, hier certes justifiée mais aujourd'hui surfaite ou en souffrance. Que médias, parlements, cours de justice en Europe s'expriment sur nous, sur notre système politique (appelé « régime ») et leur avis devient notre credo, par un automatisme que nous gagnerions à réviser. Et du fait de l'existence d'imposants intérêts économiques et financiers (parfois politiques) bien compris, ces attaques venues du nord ne sont jamais frontales, mais détournées, voire simplement suggérées… mais ce sont bien des actes inamicaux, et même hostiles.
Le Maroc avance en sinuant avec une certaine assurance et un art certain entre son authenticité historique et sa modernité progressive, et cela trouble… Et quand le trouble s'installe, les allusions et autres coups bas affluent, dissimulés mais récurrents. Ce sont ces attaques qu'il faut déceler, aussi, et y réagir, avec sérénité et confiance, qu'elles viennent de l'est ou du nord.
Quant aux insultes et autres formes de mépris, ils ne servent rien ni personne.


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