Ce week-end à Murcie, un rassemblement et une activité en plein air en hommage à Younes Blal, un an après son assassinat, ont connu l'irruption d'individus racistes, qui ont pris à partie les organisateurs. La commémoration de l'assassinat du maroco-espagnol, tué par balle en juin 2021 sur la terrasse d'un café après une altercation verbale avec le tireur, a été organisée par l'Association des travailleurs immigrés marocains (ATIM), en présence de membres de la famille du défunt. «Quittez l'Espagne, Maures de m****», ont notamment entendu les militants. Les teneurs de ces propos ont dû se réfugier en retrait de l'espace de rassemblement, après que les proches de Younes Blal et des membres d'ATIM ont exprimé leur ferme rejet des attaques racistes verbales, en criant «non au racisme» et en renouvelant leurs revendications de rendre justice à la victime tuée. "Iros de España moros de mierda": los insultos racistas que han interrumpido un acto de @ATIM_Esp en memoria de Younes Bilal. El provocador se ha refugiado en el salón "Orenes" ante la ira de Khalida, tía de Younes, que @Serigne_Mbaye_ y @YusraTk intentaban contener #Notoracism pic.twitter.com/zhCoR0ZxP8 — Paulino Ros (@paulinoross) June 12, 2022 «Carlos Patricio a tiré sur Younes, mais Younes a été tué par la haine des différentes passions nationalistes basses, le racisme et la xénophobie, nourris par les discours de l'extrême droite, les commentaires sur les réseaux sociaux qui stimulent le rejet et attribuent une valeur de vérité aux préjugés et aux mensonges», a dénoncé ATIM dimanche, dans une déclaration écrite parvenue à Yabiladi, en hommage au jeune père de famille. Younes Blal : Le tireur reconnaît un «homicide», la famille requiert la qualification de «crime de haine» «Il y a beaucoup plus qui nous unit que ce qui nous sépare, mais ce qui nous différencie en tant qu'êtres humains, c'est notre dignité personnelle», a ajouté l'ONG, rappelant que Younes Blal s'était interposé entre son tireur et des clients qui avaient été pris à partie par le tireur. «C'était Younes, mais ça aurait pu être n'importe quel autre immigré ; tôt ou tard, la haine obsessionnelle se serait matérialisée chez quelqu'un. Cette arme était prête, délibérément active, dans une attente obsessionnelle», a encore ajouté ATIM. «Contre le racisme social, celui qui identifie certains groupes d'individus, qui se nourrit de blagues, de commentaires et de mensonges et qui s'installe dans leur esprit comme un cancer qui corrode leur dogme, porte atteinte à la dignité et détruit la conscience, nous devons exprimer une tolérance zéro», insiste ATIM. À ce racisme qui identifie ceux qui le pratiquent à suprémacisme, il faut opposer fièrement l'idée de l'universalité des principes, de la justice et des droits humains», plaide l'association, pour qui c'est la dignité et la force de Younes qui a créé ce rassemblement à Murcie, mais non pas son assassinat.