Mohamed Aziz, sa femme et leurs trois enfants pourraient bientôt retourner à leur domicile familial, plus de deux ans après leur expulsion. Après l'Union européenne, la justice espagnole lui donne, à son tour, raison dans le procès qui l'oppose à son banquier. Ce verdict n'est rien d'autre que la victoire «des faibles sur les forts», selon ce MRE. Le Tribunal de commerce de Barcelone vient de donner raison à Mohamed Aziz dans le procès qui l'oppose à la banque Catalunya Caixa. Hier jeudi 2 mai, le juge José María Fernández Seijo a déclaré son expulsion «nulle», la jugeant «illégale» et «abusive», rapporte El Pais. En effet, ce MRE a été expulsé de son domicile le 20 janvier 2011 par sa banque. Un logement qu'il avait acquis en juillet 2007 via un prêt de 138 000 euros assorti d'une garantie hypothécaire sur le domicile. Mais, il a cessé de payer les mensualités à partir de juin 2008, après avoir perdu son emploi d'ouvrier. Sans attendre, sa banque a entamé une procédure d'expulsion. M. Aziz s'est ainsi retrouvé à la rue, condamné à payer la totalité de la dette en plus de 18,75% de «dédommagements» au profit de la banque. D'après le juge, la banque devait permettre à M. Aziz d'expliquer les raisons pour lesquelles il accusait un retard de paiement avant de l'expulser. Il a également estimé qu'il était exagéré d'exiger que le Marocain rembourse la totalité de la dette, juste parce qu'il avait un retard de paiement de moins de trois ans sur un prêt d'une durée de 33 ans. De plus, les 18,75% d'intérêt sont «disproportionnés» et «mal calculés», selon le juge. Le triomphe «des faibles sur les forts» Il a fallu du temps pour que M. Aziz obtienne un tel verdict en Espagne. La loi privilégiant la banque dans les cas de prêts hypothécaires, ce Marocain avait déposé un recours à la Cour de justice de l'Union européenne à Luxembourg. Et celle-ci lui a donné raison en mars dernier. C'était déjà un grand pas en avant. Le jugement du tribunal de Barcelone vient encore réconforter cette famille délogée depuis plus de deux ans. Mohamed Aziz considère la décision du juge espagnol comme le triomphe «des faibles sur les forts». Actuellement, il attend juste la confirmation du verdict. Après cela, il pourra retourner chez lui, si la maison est vide, et le prêt hypothécaire sera réactualisé. De son côté, la banque Catalunya Caixa met en doute la neutralité du juge.