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Sahara-CIA files #36 : L'Algérie agrippée à la politique de la corde raide au nom du Polisario
Publié dans Yabiladi le 26 - 08 - 2025

Un document secret de la CIA, daté du 1er mars 1987 et déclassifié le 12 janvier 2017, montre comment les services de renseignement ont évalué l'une des phases les plus sensibles de l'histoire du conflit entre le Maroc et l'Algérie au sujet du Sahara. Il note l'escalade des tensions de cette phase, tout en mettant en garde contre le fait que le voisin de l'Est pourrait recourir à une politique de la corde raide pour soutenir le Front Polisario.
Un document déclassifié de la Central Intelligence Agency (CIA), daté du 1er mars 1987 et publié le 12 janvier 2017, montre que les renseignements américains ont prédit l'engagement de l'Algérie dans des actions de provocation au nom du Front Polisario à l'horizon 1990. Il note qu'Alger avait déjà agi ainsi en 1984, en tendant une embuscade à une patrouille frontalière marocaine «alors que Rabat poussait agressivement» les milices séparatistes «de leurs bastions au Sahara occidental».
Le document poursuit en indiquant qu'une fois la décision de s'engager dans ces actions serait prise, le risque de conflit armé serait significatif, avec une forte probabilité que le Maroc et l'Algérie initient une série de raids et d'escarmouches. A ce titre, la CIA a rappelé le précédent de 1963, lorsque les deux parties «avaient mené une série de combats le long de leur frontière centrale», puis en 1976, lors de «deux batailles au Sahara occidental».
Les estimations de la CIA à l'époque suggèrent que prolonger la guerre du Sahara occidental rapprocherait occasionnellement l'Algérie et le Maroc des hostilités. Par ailleurs, la CIA note qu'«en l'absence de tout effort diplomatique, des Algériens de plus en plus frustrés pourraient tenter d'utiliser une force suffisante pour briser l'entêtement de Rabat».
La guerre n'est pas une solution
Le document souligne que la formation, l'approvisionnement et le conseil des combattants du Polisario par l'Algérie ne sont pas des questions que l'Algérie ou le Maroc estiment devoir être résolues par une guerre frontale. Cependant, la guerre du Sahara occidental empêche la normalisation des relations entre les deux pays, augmente la méfiance mutuelle et maintient leurs forces dangereusement proches l'une de l'autre.
Dans le temps, la Mauritanie constitue un point sensible dans les calculs des deux pays. L'Algérie voit en Nouakchott un terrain pour renforcer son influence régionale. Pour sa part, le Maroc considère la stabilité mauritanienne comme une clé de voûte pour sa sécurité nationale. Avec l'instabilité politique fréquente en Mauritanie durant les années 1980, les renseignements américains ont crain que toute perturbation là-bas ne déclenche une nouvelle escalade maroco-algérienne. De plus, chaque camp souhaitait étendre son influence sur les corridors stratégiques au sud du Sahara.
Dans ce contexte, le document traduit les appréhensions de Washington quant à la pérennité de son partenariat avec Alger et son alignement militaire clair avec le Maroc. Les Etats-Unis ont été confrontés au dilemme de l'équilibre prudent entre les deux parties, d'autant qu'il en va de ses intérêts en Afrique du Nord.
La même source mentionne des occasions où les deux pays voisins ont été très proches de la guerre. «La dernière était au printemps 1984. Cette année-là, les forces marocaines ont expulsé le Front Polisario de presque tous ses principaux camps au Sahara occidental. L'Algérie a exprimé son mécontentement en tendant une embuscade à une colonne d'approvisionnement marocaine sur le territoire algérien, au niveau d'un raccourci régulièrement emprunté pour joindre le poste frontière du Maroc. Quatre soldats marocains ont été tués et 31 autres ont été capturés», note la CIA.
En 1963, les deux pays ont mené une série de batailles le long de la frontière centrale non marquée. En 1976, l'armée marocaine a expulsé les forces algériennes de la région d'Amgala au Sahara, après deux batailles.
«De notre point de vue, la guerre du Sahara occidental est le point de tension le plus important entre les deux voisins. Nous estimons que plus de 100 000 soldats marocains sont mobilisés dans la défense du Sahara occidental, contre 3 000 à 5 000 combattants du Polisario, soutenus par l'Algérie.»
Document de la CIA
Alger tente d'influencer le cours de la guerre
Sur la bataille d'Amgala et ses conséquences, le document confirme que ces confrontations résultaient des manœuvres algériennes «pour influencer le cours de la guerre avec ses propres forces», car «les forces algériennes ont effectivement combattu au Sahara occidental».
«Un haut responsable du gouvernement algérien a dit à l'ambassadeur américain, en juin dernier, que l'Algérie tenait à parvenir à un règlement permettant pour sauver la face, mais que 'Hassan II ne faisait que recourir à des échappatoires'. Il a dit que l'Algérie ne pouvait pas se permettre de voir le Polisario perdre la guerre directement.»
Document de la CIA
Selon les estimations américaines, dans le temps, l'Algérie a eu plusieurs options à sa disposition pour exercer plus de pression sur le roi Hassan II, afin d'entamer des «négociations sérieuses» concernant le Sahara occidental. Elle a eu les moyens de permettre aux combattants de traverser directement le Maroc depuis l'Algérie, pour mener des opérations derrière le Mur de sable. Le président Benjedid a voulu également accentuer la menace de guerre comme expression de frustration face à l'absence de progrès vers un règlement négocié.
Il était souligné que «quelques bataillons blindés algériens ou avions pourraient entrer dans le combat au Sahara occidental, pour aider le Polisario à percer de larges brèches dans le mur de sable». «L'Algérie s'abstient probablement de prendre l'une de ces mesures, pour le moment, en raison du risque élevé qui pourrait conduire à une guerre directe avec le Maroc», note le document.
Cependant, la source présume que «Rabat peut continuer la guerre pendant plusieurs années encore» et que l'Algérie «pourrait finalement devoir choisir entre accepter l'échec de sa politique pro-Polisario, ou s'engager dans une nouvelle manœuvre diplomatique».


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