Ce soir à Alger, Staffan de Mistura, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, a rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. Ce dernier a réaffirmé le soutien de l'Algérie aux efforts de l'ONU «pour trouver une solution juste, durable et définitive à la question du Sahara occidental, garantissant le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies», selon un communiqué du ministère. Le ministre a également souligné «le rôle central et vital confié aux Nations unies», insistant sur la nécessité pour l'organisation internationale de soutenir toutes les initiatives visant à organiser des négociations directes et inconditionnelles entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Ahmed Attaf a affirmé l'engagement de l'Algérie à défendre la doctrine internationale de la décolonisation, saluant le rôle de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) comme un aspect clé de l'engagement international en faveur de la décolonisation au Sahara occidental, dernière colonie du continent africain, précise la même source. L'Algérie craint que le Conseil de sécurité n'enterre officiellement, en octobre, l'option d'un référendum dans la région. Pour rappel, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait mis fin, en 2000, aux fonctions de la commission onusienne chargée de l'identification des électeurs sahraouis pour le projet de consultation. En effet, le 20 juin 2000, Annan avait reconnu dans un rapport que «le processus d'identification» des électeurs, ainsi que toutes les activités liées à la mise en œuvre du plan de règlement, à l'exception du maintien du cessez-le-feu, étaient dans l'impasse depuis la fin 1995. Kofi Annan n'avait pas hésité à attribuer ce blocage au «Front POLISARIO», qui avait jugé inacceptable l'identification des membres des «Tribus del Norte» et des «Costeras del Sur» figurant dans le recensement espagnol de 1974, avait-il déploré. La visite de Staffan de Mistura à Alger intervient onze jours après sa rencontre avec Mossab Boulos, conseiller spécial du président Donald Trump pour l'Afrique. Au lendemain de cette réunion, Staffan de Mistura a déclaré que le conflit du Sahara occidental oppose particulièrement le Maroc et l'Algérie. L'Italo-Suédois devra présenter, dans les semaines à venir, un rapport aux membres du Conseil de sécurité sur le volet politique de la question du Sahara.