Les islamistes au gouvernement ont réussi à imposer leur touche sur un accord culturel, actualisé, entre Rabat et Washington et qui concerne les établissements scolaires américains au Maroc. Il sera interdit aux écoles appartenant aux associations religieuses ou ayant des liens avec elles de porter le "label" «école américaine». Benkirane et les siens ne souhaitent pas le remake de l'affaire de l'Académie Georges Washington. Le prochain conseil de gouvernement devrait, selon toute vraisemblance, entériner un mémorandum d'entente, conclu le 22 février dernier, entre Rabat et Washington sur l'installation d'écoles américaines dans le royaume. Il s'agit d'une actualisation de l'accord de coopération culturelle signé entre les deux pays en 1967. Le cabinet Benkirane a réussi à imposer un nombre de conditions pour toute entité scolaire souhaitant ouvrir une antenne au Maroc. Des obstacles devant les missionnaires américains Soucieux de barrer la route aux missions d'évangélisations qui se cachent derrière des établissements scolaires, le ministère des Affaires étrangères, dirigé par le PJDiste Saâdeddine El Otmani, a exigé de ses interlocuteurs de Washington de ne pas accorder le «label» «école américaine» dans le royaume aux écoles ayant des liens avec des associations religieuses ou des églises. Cependant, l'accord du 22 février ne fait aucune mention à la possibilité d'interdire aux établissements religieux d'ouvrir des antennes au Maroc. Un vide juridique qui devrait interpeller les députés et les conseillers lors de l'examen du mémorndum. Il est clair que le gouvernement Benkirane ne souhaite pas la répétition du cas de l'Académie Georges Washington de Casablanca en 2010. Pour mémoire, c'est Mustapha Ramid, l'actuel ministre de la Justice et des Libertés, qui avait porté plainte contre la direction de cet établissement accusée par certains parents d'enseigner les fondements du christianisme à leurs enfants. Avantages fiscaux à la pelle Dans son article 6, les responsables des écoles américaines sont tenus de présenter aux autorités marocaines compétentes les détails des cours enseignés aux élèves. La langue arabe et la culture marocaine seront enseignées par des Marocains. Ces deux matières sont obligatoires pour tous les nationaux y compris pour les enfants ayant la double nationalité. A l'exception de l'obligation d'adhérer à la CNSS, le nouveau mémorandum accorde aux écoles américaines de nets avantages fiscaux. Elles sont exonérées de l'impôt professionnel et de celui des services. Une générosité qui touche également es employés de nationalité américaine. Ils ne payeront aucune taxe sur les biens importés des Etats-Unis. Et c'est pareil pour les équipements scolaires. Enfin, autre avantage important, toute école aura droit de posséder trois véhicules non-dédouanés. Actuellement, au Maroc, il y a cinq écoles américaines : une à Rabat, une à Marrakech, une autre à Tanger et deux à Casablanca.