Alors qu'on en parlait encore récemment au conditionnel, Bruxelles a confirmé la tenue, le 18 juillet prochain à Rabat, du sixième round des négociations entre le Maroc et l'Union européenne (UE) pour la signature du nouveau protocole de pêche. La presse espagnole estime que cette étape pourrait marquer l'adoption définitive de l'accord. La visite du roi espagnol à la veille des pourparlers maroco-européens motive-t-elle cette hypothèse optimiste ? Le Maroc et l'Union européenne entameront le 18 juillet prochain à Rabat le sixième round des négociations en vue de la ratification de l'accord de pêche. L'information a été confirmée par Bruxelles hier mardi 9 juillet, selon la presse espagnole. Selon l'agence Europa Press, cette étape de négociations pourrait aboutir à la signature d'un nouvel accord. Si tel est le cas, ce sera l'aboutissement d'un long processus de négociation truffé d'obstacles. Le cinquième round déjà, qui s'est tenu les 11 et 12 février derniers à Rabat, n'a pas fait l'objet de conclusions positives, en raison notamment du volet financier. Les autorités marocaines demandaient 36 millions d'euros par an de compensation financière, tout en exigeant une réduction des droits de pêche à accorder, afin de protéger les ressources. Mais l'UE ne proposait qu'une somme de 28 millions d'euros révisable à la hausse à condition que Rabat élargisse «considérablement» les droits de pêche des bateaux européens. Mais quelques jours plus tard, à la réunion du Forum Europe à Madrid, le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, affirmait que le Maroc ne pouvait accepter cette proposition. Ce volet est cependant resté sans suite, jusqu'à ce que la question du respect des droits de l'homme au Sahara apparaisse comme le principal frein dans les négociations. Les Européens veulent être sûrs que la population sahraouie bénéficiera du produit financier de l'accord de pêche. Mais sur ce point, Rabat reste muet. La visite de Juan Carlos, catalyseur ? Les choses tardent et ce n'est certainement pas pour plaire aux Espagnols. En effet, les pêcheurs andalous, galiciens et canariens souffrent le plus de cette situation depuis décembre 2011, date à laquelle le Parlement européen a rejeté la prolongation du protocole de pêche Maroc-UE. Cela fait plus d'un an qu'ils font d'énormes efforts afin d'obtenir un nouvel accord. Alors qu'en début 2012, Madrid annonçait des conclusions positives pour juin de la même année, un an plus tard, toujours rien. La visite officielle de Mariano Rajoy au Maroc, source de beaucoup d'espoirs pour les chalutiers ibériques, n'avait donné aucun résultat probant concernant le dossier de pêche. Le mois dernier encore, les Espagnols réitéraient leur souhait de voir les choses revenir dans l'ordre le plus tôt possible. Le roi Juan Carlos est attendu au Maroc du 15 au 17 juillet prochains. Quel sera l'impact de sa visite dans les négociations entre Rabat et Bruxelles ? D'autant plus que son séjour intervient carrément à la veille de la rencontre entre la Commission européenne de la pêche et le gouvernement marocain. Il est toutefois clair que le lobbying espagnol à lui seul ne peut garantir l'adoption d'un nouvel accord.