Les Européens tablent fortement sur ce 6e round de négociations entre le Maroc et l'Union européenne pour la conclusion d'un nouvel accord de pêche. La réunion de ces deux jours (les 18 et 19 juillet) est principalement consacrée à l'examen et l'approfondissement des questions techniques et financières laissées en suspens lors du cinquième round tenu en février dernier. Les pourparlers pour la ratification de l'accord de pêche qui autorisera les pêcheurs européens à revenir dans les eaux marocaines ont démarré hier jeudi à Rabat. Les négociations de ce sixième round s'annoncent un peu spéciales puisqu'elles coïncident avec la fin de la visite du Roi d'Espagne Juan Carlos, accompagné d'une forte délégation d'hommes d'affaires espagnoles. D'aucuns estiment que cette visite devrait accélérer le processus pour la finalisation de l'accord de pêche. Les pêcheurs espagnols se disent les plus lésés de la suspension de l'accord de pêche liant le Maroc à l'Union européenne. Dans une déclaration, Miguel Arias Canete, ministre ibérique de l'Agriculture, de l'alimentation et de l'environnement, indique que l'Espagne est «confiante» quant à la reprise des négociations pour la ratification de l'accord de pêche avec le Maroc. Et d'ajouter que la visite de Juan Carlos au Royaume renforce l'esprit d'une adoption définitive du protocole. Globalement, les deux jours de négociation seront consacrés au développement du volet technique et financier de l'accord et d'examiner les différentes possibilités de coopération pour la modernisation du secteur de la pêche. Aussi les négociateurs des deux parties devront se mettre d'accord sur le nombre de licences autorisées et la limitation des zones de pêche. D'autres points d'achoppement bloquent le bon déroulement des pourparlers entre le Maroc et l'Union européenne. Il s'agit de l'enveloppe budgétaire exigée par Rabat en contrepartie du retour des chalutiers européens dans les eaux marocaines. Alors que la partie européenne veut maintenir ce montant à 36 millions d'euros, soit l'équivalent de la contribution financière perçue par le Maroc dans le cadre de l'ancien accord de pêche, le Royaume réclame aujourd'hui plus de 38 millions d'euros par an. Certains parlent même d'un montant de 40 millions d'euros exigé par Rabat pour le renouvellement de l'accord de pêche. L'UE conditionne toutefois la révision à la hausse de la contrepartie financière à un élargissement important des droits de pêche des bateaux européens, notamment la hausse du quota des captures ou une extension des zones de pêche. Le Maroc quant à lui se dit prêt à reconduire le même montant de 36 millions d'euros avec une baisse du quota et une limitation des zones de pêche. Dans tous les cas, l'accord final de pêche devrait garantir la préservation de la ressource halieutique et respecter une exploitation responsable et durable du poisson marocain.