La séance des questions orales à la Chambre des représentants a connu un vif échange entre le PJD et l'opposition sur l'assassinat de l'étudiant El Hasnaoui. Détails. Ce matin, à la Chambre des représentants, Lahcen Daoudi a perdu son calme. Une réaction prévisible de la part du ministre de l'Enseignement supérieur, notamment après la polémique sur les larmes versées lors des des funérailles de l'étudiant Abderrahim El Hasnaoui, assassiné par un membre de l'extrême gauche. Les membres de l'opposition ainsi que les opinions exprimées sur les réseaux sociaux ont largement dénoncé le deux poids deux mesures du ministre pjdiste. Le reproche concerne surtout la différence de réaction lorsqu'il y a un an, il souriait à l'annonce du meurtre d'un étudiant démuni qui n'a appartenait pas à son parti. D'emblée, le ministre a choisi la tactique de l'offensive. Il a commencé par réitérer que «le Maroc n'a jamais connu un tel événement». «C'est une exception. Jamais auparavant un étudiant n'a été assassiné à l'intérieur de l'enceinte universitaire», a martelé Daoudi devant les députés. Le PJD parle de terrorisme «Cet après-midi, j'ai rendez-vous avec les responsables de l'université de Fès en vue de prendre les mesures qui s'imposent», a-t-il ajouté. Des propos nullement partagés par le groupe socialiste. Un député de l'USFP a pris la parole pour rappeler à Lahcen Daoudi que le cas El Hasnaoui n'est pas une «exception», précisant que bien avant lui il y a eu ceux de Maâti Boumli, décédé à Oujda en 1991 et de Benaissa Aït Lji, assassiné à Fès en 1993. Pour le groupe parlementaire du PJD, l'assassinat de l'étudiant El Hasnaoui est un acte «terroriste» mené par l'extrême gauche avec préméditation. «Le doyen et la présidence étaient au courant, deux jours auparavant des menaces contre l'intégrité physique d'El Hasnaoui mais ils n'ont rien entrepris pour éviter ce drame», avance le député El Idrissi. Et d'ajouter que ce terrorisme bénéficie de la sympathie de politiques et de députés de gauche. Reprenant à son compte, les observations de l'Organisation Attjdid Attollabi, le bras estudiantin du PJD, El Idrissi a accusé directement la sûreté d'être responsable du drame. Le PAM demande la démission du ministre Mais c'est l'intervention du groupe PAM qui a le plus exaspéré Lahcen Daoudi. Le député Ahmed Touhami a lui aussi accusé le ministre de l'Enseignement supérieur d'adopter la politique de deux poids deux mesures, rappelant au passage les sourires du ministre à l'annonce de la mort de l'étudiant Mohamed El Fizazi et les larmes qu'il a versé aux funérailles d'Abderrahim El Hasnaoui. Mais Touhami a conclu son intervention par constater que le ministre a failli dans sa mission à la tête du département de l'Enseignement supérieur. Et de l'inviter tout simplement à présenter sa démission. Excédé par l'attitude du député pamiste, Lahcen Daoudi a lancé que «ce n'est pas toi qui m'a élu à ce poste».