La 9ème messe des anciens communistes marocains a connu des retraits, de la violence verbale et une forte augmentation des membres du comité central du parti, l'instance qui a le pouvoir d'élire le secrétaire général du PPS. Dans ces conditions, Nabil Benabdellah devrait rempiler pour un second mandat. Le congrès du PPS se poursuit pour la quatrième journée à Bouznika. Jusqu'à présent le secrétaire général n'est pas encore élu. Les deux grands rivaux de Nabil Benabdellah, Ahmed Grine et Said Saâdi, le père du plan de la promotion de la femme alors qu'il était ministre sous le gouvernement Youssoufi I, se sont retirés de la course. Ils dénoncent les «irrégularités» qui ont émaillé l'élection des membres (plus de 1000) du comité central et surtout contre la violence physique qu'aurait subie un militant du parti, de surcroît frère de Grine, un des adversaires de l'actuel homme fort du parti du Livre. La victime serait alitée à l'hôpital Cheikh Zayed de Rabat. Benabdellah seul maître à bord Ces deux retraits ne sont pas les seuls. Des informations parlent d'initiatives similaires de tous les candidats, y compris Nouzha Sqalli, balisant ainsi le chemin à Nabil Benabdellah pour un second mandat à la tête du parti. Ces décisions sont justifiées par des ralliements à la candidature du ministre de l'Habitat afin de «sauver l'unité du PPS». Comme lors du 8ème congrès du parti, l'élection du comité central a constitué le sommet des divergences entre Benabdellah et ses adversaires-camarades. Le premier est en faveur d'une augmentation du nombre de CC alors que les autres, notamment Grine et Saâdi, la considéraient comme une manœuvre pour placer de nouveaux fidèles de Benabdellah dans une instance qui a le pouvoir d'élire le secrétaire général du PPS. Avant 2010, le Comité central était constitué d'environ 500 personnes. A l'issue du 8ème congrès ce chiffre a été augmenté à plus de 700. Et en 2014, le CC compte 1000 camarades. C'est-à-dire que 300 nouveaux profils ont intégré cette instance. Une incorporation qui profitera, à coup sûr à Nabil Benabdellah, comme ce fut le cas quatre ans auparavant. A ce rythme, le CC du PPS pourrait rattraper facilement le comité central du parti communiste chinois et ses 2000 délégués. L'élection du secrétaire général du PPS devrait se dérouler dans les prochaines heures mais sans le moindre suspens. Le résultat est connu d'avance.
