Après 18 années de vie commune, une Marocaine de Nîmes (Gard) vient de porter plainte en France et au Maroc contre son mari, pour polygamie et violences. L'affaire est révélée mardi par le quotidien régional Midi Libre. Naïma et Mohamed E. B. se sont mariés au Maroc en 1992. Trois enfants sont nés de cette union, dont le dernier en 2008. Ce n'est qu'en 2004, que cette mère de famille a commencé à avoir des soupçons sur son époux. «Il venait, il repartait. La nuit, le jour. Je trouvais cela bizarre... Il me disait qu'il avait eu juste une aventure. Que je serai sa première et dernière femme. Que c'était moi, sa femme, sa vie. Et il m'a mise enceinte. Il a profité de mes sentiments. Je lui ai tout donné. Il m'a trahie. J'ai récupéré la copie de l'acte de mariage. Il a déclaré qu'il était célibataire. C'est un mensonge.». Les doutes de Naïma se sont avérés être vrais, car elle a fini par découvrir que le père de ses enfants a pris en secondes noces, une autre femme en 1998, toujours au Maroc. Pire ! En 2007, il avait fait venir sa seconde épouse à Arles dans les Bouches-du-Rhône, au sud de Nîmes. Naïma a fini par rencontrer sa «coépouse», qui attendait sa troisième fille. Ne pouvant plus supporter cette situation, la première femme a décidé de porter plainte, aussi bien au Maroc qu'en France. Les raisons ? La première concerne la polygamie (le deuxième mariage de son époux a eu lieu sans son consentement) et la deuxième des violences subies de la part de son mari. «Mon mari voulait que je signe les papiers du divorce» afin de pouvoir régulariser «la situation administrative de cette femme pour qu'elle puisse rester en France. Ce que j'ai refusé», explique Naïma. Le couple vit séparément et Naïma a obtenu la garde des enfants. Tout n'est pas fini pour autant. Elle a entamé ces démarches pour que d'autres femmes puissent dénoncer la polygamie. Comme l'a rappelé son avocate, Me Khadija Aoudia, «la polygamie est une infraction pénale». Selon le code pénal, contractez un mariage sans rompre le précédent est un délit passible d'une peine d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.