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Quand Casablanca se dévoile dans le crépuscule du ftour [Interview]
Publié dans Yabiladi le 09 - 06 - 2017

La ville blanche fait l'objet d'une série de photographies prises en 2013, juste avant la rupture du jeûne ramadanesque. Trois ans plus tard, elles suscitent toujours autant l'intérêt des curieux de la toile.
«Le débarquement» - Youssef Lahrichi. / Ph. Youssef Lahrichi Photographie
«Le poste» - Youssef Lahrichi. / Ph. Youssef Lahrichi Photographie
«Le toit» - Youssef Lahrichi. / Ph. Youssef Lahrichi Photographie
«L'after» - Youssef Lahrichi. / Ph. Youssef Lahrichi Photographie
«Le caprice» - Youssef Lahrichi. / Ph. Youssef Lahrichi Photographie
Youssef Lahrichi, 31 ans, s'inscrit parmi les photographes émergents de la scène culturelle casablancaise. Ingénieur de formation, banquier de profession, ce passionné de photographie et de théâtre a initié en 2013 «Rêveries urbaines», une série de onze clichés pris juste avant l'heure du ftour, exposés pour la première fois en 2014 à la fondation Alliances. Trois ans plus tard, Youssef Lahrichi se dit agréablement surpris que ces photos, décidemment intemporelles, fassent toujours parler d'elles.
Comment vous est venue l'idée de photographier Casablanca juste avant l'heure du ftour ?
Au début, je voulais simplement vivre ce moment-là. La toute première fois, je suis sorti avant le ftour pour me balader sur les grandes artères de Casablanca et vivre cette expérience. J'avais mon appareil photo sur moi, mais je n'avais pas d'idées précises. Je prenais des photos, juste comme ça. C'est après que j'ai eu l'idée de me servir de ce décor pour raconter quelque chose, à savoir ma propre histoire avec Casablanca. Je ne suis pas Casablancais à la base ; j'ai débarqué de Fès en 2010. J'ai voulu immortaliser des photos à travers des mises en scène qui racontent quelque chose.
Il y en a une qui s'appelle «Le débarquement», sur laquelle je suis sur le boulevard Ghandi avec ma valise, qui représente mon arrivée à Casablanca. Une autre s'appelle «Le poste» ; c'est celle où je suis en cravate dans le quartier des affaires, là où il y a les banques, pour raconter la période durant laquelle je recherchais un emploi et passais des entretiens d'embauche. Il y a une photo où je dors par terre, qui représente la recherche d'un logement. En fait, chaque mise en scène est là pour raconter un pan de mon histoire avec cette ville. Ça m'a d'ailleurs fait sourire de voir que ces photos font encore parler d'elles alors qu'elles datent de 2013.
Youssef Lahrichi, auteur des «Rêveries urbaines». / Ph. Facebook Youssef Lahrichi
Pourquoi avez-vous choisi ce moment si particulier ?
Parce que la ville est véritablement sublime à ce moment-là. Je me suis dit que c'était le cadre idéal pour prendre ce genre de photos. Les quelques minutes avant et après le ftour sont les seuls moments de la journée où l'on peut capter le vide de Casablanca. Ça dure vraiment peu de temps car la circulation reprend très vite. Dès que le trafic recommence, c'est trop tard. Il faut aussi que je me dépêche avant la nuit qui tombe très vite elle aussi.
Comment vous organisez-vous ? D'autant que vous jeûnez…
J'ai eu du mal à réaliser ces photos car elles demandent beaucoup de travail au niveau de la mise en scène et des décors. Je prenais un cliché par jour. Il y en certains pour lesquels j'ai dû revenir au même endroit le lendemain car je n'étais pas satisfait du résultat initial. Souvent, je prenais ces photos seul en m'aidant du retardateur et du trépied. En gros, j'installe le décor, j'appuie et je cours pour prendre la pause. Je n'ai pas plus de dix secondes ! C'est assez fatiguant, d'autant qu'en effet, je jeûne…
Généralement, j'essaie d'avoir l'idée dans ma tête avant de partir et de lister tous les accessoires dont j'aurai besoin. Quand j'arrive sur place, je sais exactement quel va être l'angle de la prise de vue et comment je vais être installé. J'arrive 15, 30 minutes avant le ftour pour positionner chaque chose à sa place.
Quelles sont vos impressions à ce moment-là, alors que la ville est complètement désertée ?
Ce que je ressens principalement, c'est un sentiment d'apaisement et de sérénité. Après avoir montré mes photos, les gens m'ont demandé si je n'avais pas eu peur, si ce n'était pas trop risqué de sortir seul alors qu'il n'y a personne dans la rue. Je ne me suis absolument pas posé ce genre de questions. J'étais très serein. On se dit que rien ne peut nous arriver ; la ville est sublime. C'est une très belle expérience. Même sans prendre de photos, le fait de sortir à ce moment-là, c'est juste magnifique.
«Le nostalgique» - Youssef Lahrichi. / Ph. Youssef Lahrichi Photographie
En quoi Casablanca vous inspire-t-elle ?
Architecturalement parlant, c'est une ville très intéressante. Moi-même je vivais dans le centre-ville de Casablanca et portais sur elle le même regard que la majorité de ses habitants ; je me plaignais notamment de la saleté et des embouteillages. Ceci dit, lorsque j'ai commencé à faire de la photo, j'ai développé un certain regard et, peu à peu, j'ai vu la ville différemment. J'ai levé les yeux autour de moi pour observer les bâtiments - chose que l'on ne prend pas le temps de faire. Au-delà de cette série, je réalise aussi des photos de rue dans plusieurs quartiers de Casablanca. Elle est à la fois mon environnement et ma source d'inspiration.
Comment vous êtes-vous fait connaître pour exposer vos photos ?
En fait, je ne comptais pas les exposer. J'ai découvert par hasard le programme «La Chambre claire» de la fondation Alliances, destiné à promouvoir les photographes émergents. J'ai soumis ma candidature et j'ai eu le privilège d'être le lauréat de la troisième édition, en 2014. La fondation Alliances a ainsi organisé ma première exposition, puis les choses se sont enchaînées de fil en aiguille. Mon travail s'est fait connaître, j'ai été approché par l'Institut français. Au total, j'ai présenté les «Rêveries urbaines» trois fois au Maroc : la première fois à la fondation Alliances, puis à l'Institut français de Casablanca et enfin au Centre culturel Les Etoiles de Sidi Moumen. Je l'ai ensuite exposée en 2015 à la Biennale africaine de la photographie à Bamako.


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