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Maroc : Exigeant leur libération, les militants du Hirak de Jerada mènent une grève de la faim
Publié dans Yabiladi le 02 - 07 - 2018

A Jerada, les derniers verdicts visant les manifestants du Hirak du Rif ne passent pas inaperçus. Alors que le dossier des détenus dans la ville minière est en phase d'instruction, ces derniers observent une grève de la faim. En toile de fond, la crise de confiance au sein des acteurs mobilisés pour leur libération ne facilite pas la tâche.
Les verdicts prononcés la semaine dernière à l'encontre de 53 militants du Hirak du Rif ne laissent pas indifférent le comité de soutien aux détenus du Hirak de Jerada. Dans cette ville de l'Oriental qui vit au rythme des manifestations à caractère social et économique depuis le 22 décembre 2017, ce procès, comme ceux de Casablanca puis d'Al Hoceïma, sont observés de près, au moment où le mouvement de mobilisation autour du Hirak de Jerada semble de plus en plus divisé.
«Nous avons été surpris d'apprendre la condamnation des militants du Hirak du Rif à de lourdes peines par la septième chambre près la cour d'appel de Casablanca, nous confie une source associative dans la province orientale. Le choc s'est ressenti y compris chez les détenus du Hirak de Jerada, qui restent dubitatifs quant à l'avenir de leur procès.» En effet, ce procès est «dans sa phase d'instruction depuis quatre mois», fait remarquer notre source. Selon elle, «les informations ne circulent pas de manière fluide entre toutes les parties soutenant les détenus, en ce qui concerne les dates de leur passage devant la cour d'appel d'Oujda».
Les accusations de «traîtres» fusent
C'est précisément ce que déplorent plusieurs sources à Jerada, contactées par Yabiladi mais ayant requis l'anonymat. «Sous tension, chacun tire la couverture de son côté, nous explique l'une d'elles. Certains taxent d'autres de 'traîtres', alors que nous ne devrions pas être déviés de notre objectif commun ; celui d'obtenir la liberté des détenus et d'effectuer le suivi des projets de développement promis par le gouvernement dans la région.»
Ainsi et au cours des interrogatoires des détenus devant le juge d'instruction, des sit-in sont organisés dès lors qu'il est su que des prévenus seront entendus, ce qui n'est pas toujours le cas auprès d'acteurs n'étant pas informés au même niveau. «Ce qui complique également la tâche, c'est que les détenus comparaissent par petits groupes de quatre ou cinq, rendant ainsi difficile la coordination du suivi au cas par cas», nous explique encore une source.
«Ce qui est sûr pour le moment, c'est qu'une grande partie parmi les manifestants arrêtés observent une grève de la faim, en protestation contre les conditions de leur détention, tout en exigeant leur remise en liberté», nous indique notre interlocuteur. «Selon les familles qui en sont également averties par la direction de la prison, l'état de santé de quelques détenus grévistes se détériore, tandis que les arrestations continuent», ajoute-t-il.
Par ailleurs, il nous précise que l'information judiciaire visant les prévenus interroge ces derniers sur des «rassemblements non-autorisés», l'«atteinte à l'ordre public», «insulte à l'égards d'agents de la force publique». Des reproches que notre source considère comme étant «des accusations toutes prêtes».
Le dialogue n'avance pas
«A part les avocats des détenus et d'autres de leurs confrères, la mobilisation ne prend plus», nous indique une autre source, déçue de constater que les initiatives de médiation entamées il y a quelques mois sont au point mort :
«Il y a eu une première initiative pour constituer une commission de médiation. Mais la mobilisation n'est pas allée plus loin, d'autant que les rapports de confiance n'ont pas été établis. Par conséquent, l'efficacité de cette initiative est restée limitée et des parties prenantes de cette démarche de dialogue ont même été taxées à tort d'être des 'traîtres'.»
Un autre acteur local confie à Yabiladi avoir eu «un regard différent sur les choses, en optant pour cette démarche de dialogue, mais à force d'interventions de part et d'autres, le travail du comité de soutien a été contraint de rester limité». Et d'ajouter que le comité «n'est pas pour autant réduit au statut de spectateur, mais voir une mobilisation si divisée, où certains attaquent d'autres, ce n'était pas l'objectif. C'est dommage et désolant».
Pour cet interlocuteur, «les lourdes peines prononcées à l'encontre des 53 militants du Hirak du Rif sont, par ailleurs, construites sur la base d'un dossier vide d'accusations concrètes». Ainsi, il s'interroge en faisant le lien sur une revendication de la population de Jerada, la reddition des comptes :
«Les 20 ans de réclusion punissent quels agissements au juste ? Les grèves générales ? Les manifestations pacifiques exigeant la reddition des comptes, la construction d'écoles et d'hôpitaux ? Ceux ayant entrepris toutes ces démarches pour défendre leurs droits ont été condamnés à 20 ans de réclusion, tandis que ceux soupçonnés d'avoir détourné des fonds publics, dont certains sont même connus pour l'avoir fait, courent toujours les rues. C'est à se demander si les poursuites judiciaires ne prévalent que sur une partie des citoyens marocains sans une autre.»
Il y a plusieurs mois, le comité de soutien aux détenus du Hirak de Jerada et une partie des jeunes militant du mouvement ont mis en garde sur les glissements et les manœuvres des barons de charbon, qui ne doivent pas laisser impunis les responsables de la situation sociale et économique actuelle dans la région. En attendant que leur appel soit entendu, l'avenir des détenus du Hirak de Jerada, lui, ne sera pas défini avant la fin de l'instruction judiciaire.


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