Augmentations salariales jusqu'à 5 200 dirhams au lieu de 30 000 dirhams réclamés par l'AMPL, report de la fermeture de l'école de la RAM et recrutement de pilotes étrangers auquel s'était déjà opposés les pilotes eux-mêmes… Le point sur l'accord conclu entre la RAM et ses pilotes. Secouée depuis plus de quatre semaines par un bras de fer opposant sa direction et ses pilotes de ligne, Royal Air Maroc s'est félicitée mardi soir de la conclusion d'un accord avec l'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL). A l'issue d'une réunion marathonienne à laquelle ont pris part des représentants de la direction, de l'AMPL, du ministère du Tourisme et de la direction nationale de l'avion civile, les deux parties ont fini par trouver une issue à la crise sociale. Contacté à maintes reprises par Yabiladi pour avoir plus de détails sur l'accord conclut, ni la RAM ni des membres de l'association des pilotes n'ont pu répondre. Une source proche du dossier nous a toutefois confié que la compagnie nationale a imposé une clause de confidentialité aux personnes présentes lors de la rencontre du mardi soir. «La RAM a interdit aux pilotes de divulguer le contenu de l'accord conclu. Cela a même été l'une des conditions pour parvenir à un compromis», ajoute notre source. L'opération Marhaba menacée par la crise chez Royal Air Maroc Un blocus qui n'a pas duré longtemps. Ce jeudi, nos confrères du 360 publient les grandes lignes de l'accord à travers lequel la RAM veut sauver la saison estivale et son image, tout en enterrant la hache de guerre avec ses pilotes. En scrutant les grandes lignes, on comprend mieux pourquoi ni les «Ailes du Maroc» ni ses pilotes n'ont voulu rendre l'accord public. Pas d'ouverture de l'école et pilotes étrangers en CDD Au total, ce sont trois principales dispositions ayant motivé les pilotes de ligne a reprendre dès hier leurs activités comme avant le 18 juillet. Il s'agit notamment de la réouverture de l'école de formation de la RAM. Les pilotes exigeaient jusque-là «une école nationale affiliée à la RAM», mais la réouverture de celle-ci reste encore «suspendue jusqu'à la signature du contrat programme» entre la compagnie nationale et l'Etat. L'autre point saillant de la crise était le sous-effectif des pilotes de ligne. Alors qu'ils faisaient «30% du travail en plus, faute d'effectifs», comme nous l'avait confié un membre de l'AMPL, les pilotes de la RAM ont accepté que la compagnie nationale fasse appel au recrutement «en contrats à durée déterminée de pilotes étrangers». Pourtant, en 2009, ce sont ces mêmes pilotes qui s'opposaient à tout recrutement de pilotes étrangers. «La principale revendication des pilotes est la marocanisation de la fonction de commandant de bord», indiquait un article de presse citant un communiqué de l'AMPL. En 2009, un arrêt de travail avait même eu lieu, suite à l'embauche d'un nouveau pilote étranger dans la compagnie Atlas Blue, filiale low-cost regrettée de Royal Air Maroc. Cette année-là, les pilotes marocains avaient saisi les médias, critiquant ce qu'ils considéraient comme une «hausse des pilotes étrangers au sein d'Atlas Blue et RAM Express». Des augmentations allant jusqu'à 30 000 dirhams ! Mais la délicate revendication passée sous silence par les pilotes de ligne de l'AMPL concerne les augmentations salariales. L'association des pilotes auraient réclamé, toujours selon Le 360, des hausses de 15 000 à 30 000 dirhams pour les commandants de bord et de 10 000 à 15 000 dirhams pour les copilotes. Finalement, l'augmentation des salaires convenue s'étalera de 4 500 à 5 200 dirhams pour les commandants de bord et de 3 000 à 3 500 dirhams pour les copilotes. «Les deux parties ont pris en considération la situation financière fragile de la compagnie», confie une source de la RAM à nos confrères. Si l'accord doit encore faire l'objet d'un vote au sein de l'association des pilotes de ligne, notre source précise qu'une majorité de pilotes se sont déclarés favorables. Europe : Des MRE racontent leur calvaire suite aux annulations de vols de la RAM