Bolton : un discours figé dans le passé, en décalage avec la réalité du Sahara marocain    Le lourd héritage maritime du Polisario refait surface    Marché de l'or: une stabilité fragile et des prix à la baisse    La Bourse de Casablanca termine en grise mine    Les Libanais veulent savoir. Le Hezbollah est-il libanais?    Alerte sanitaire aux États-Unis : une bactérie mangeuse de chair fait huit morts    CHAN 2024: Match nul entre l'Algérie et la Guinée (1-1)    Avenir incertain pour Hamza Igamane aux Rangers malgré un fort intérêt européen    CHAN 2024 : Le mental des joueurs a été décisif pour la victoire contre la Zambie    Trois dents de dinosaures géants retrouvées au Maroc    Le temps qu'il fera ce samedi 16 août 2025    Les températures attendues ce samedi 16 août 2025    Rencontre historique entre Trump et Poutine pour mettre un terme à la guerre en Ukraine    Les budgets locaux décentralisés dopent la richesse régionale au Maroc, dévoile une étude économétrique parue dans la Revue française d'économie et de gestion    TAQA dégage 3,7 milliards de dirhams émiratis de bénéfice net et confirme ses investissements au Maroc dans les domaines de la production énergétique, de l'eau et de la désalinisation    La sécheresse et l'épuisement de la nappe phréatique affectent la production d'oranges au Maroc, situation préoccupante à Berkane    Le Maroc honore l'invitation officielle à la cérémonie de passation de commandement de l'Africom à Stuttgart    Renseignement marocain... Des racines historiques profondes à une ingénierie sécuritaire avancée face aux menaces de l'ère numérique    Jacob Zuma défend l'usage du drapeau sud-africain lors de sa visite au Maroc, affiché «en signe d'honneur et de respect pour sa qualité d'ancien chef d'Etat»    Mekkil' distribue des vélos tout-terrain aux élèves des montagnes d'Al-Haouz pour lutter contre l'abandon scolaire    À Tanger, le rappeur Muslim illumine la scène du festival de plage Maroc Telecom    Digitalisation : l'AMMPS trace sa feuille de route stratégique 2025-2028    Edito. Un horizon à saisir    Artisanat : les exportations poursuivent leur dynamique de croissance    Paul-Mehdi Benhayoun : "Le Maroc a tout pour devenir une vraie nation de sports d'hiver"    Restructuration du MAS de Fès : la méthode Bouzoubaa pour relancer le club    Patrimoine : à Jemaâ el-Fna, place aux travaux    Congrès mondial du soufisme : le Royaume réaffirme son modèle de l'islam modéré    Air Canada annule tous ses vols, y compris vers le Maroc, à partir de samedi    CHAN 2024 : Classement des groupes avant l'ultime journée    Chefchaouen: L'incendie de forêt à Derdara circonscrit    Averses orageuses et vague de chaleur jusqu'à lundi    South African President Ramaphosa intensifies support for Polisario Front on African stage    HB Mondial U19 : Premier succès des Lionceaux    Liga 2025-2026 : Deux matchs en ouverture ce soir    L'humeur : Un espace verdoyant amoché par un théâtre    Cheb Khaled, l'êtoile algérienne du Raï, épaté par le Moussem Moulay Abdallah Amghar    La récupération d'Oued Eddahab, une étape empreinte des plus nobles valeurs patriotiques    Brésil : Bolsonaro nie son rôle dans les événements du 8 janvier 2023 et demande son acquittement    Air Canada : vols annulés dès samedi faute d'accord avec le personnel navigant    Etats-Unis : 26 millions USD offerts pour capturer les chefs des "Cárteles Unidos"    Canada: la Chambre des communes cible d'une cyberattaque    Les prévisions du vendredi 15 août 2025    Plan de Netanyahou: l'Etat d'Israël contre le monde et contre lui-même    Rabat accueille la première édition d'«Africa Shield» consacrée à la lutte contre la prolifération d'armes de destruction massive    Moussem Moulay Abdellah Amghar : La "tbourida féminine" séduit le public    La Tbourida au cœur du dialogue citoyen    Le Maroc classe la demeure historique Dar El Haj Thami El Mezouari El Glaoui au patrimoine national    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc : Les ultras, nouvel étendard des revendications populaires ?
Publié dans Yabiladi le 11 - 10 - 2018

Redoutés pour leur violence et leurs débordements en marge des rencontres sportives, les ultras se font depuis peu les porte-voix de revendications sociales. Dernière en date : la mort de Hayat Belkacem, lors d'une opération de la Marine royale contre une embarcation de migrants.
Le 28 septembre dernier, les rues reliant le centre-ville de Tétouan au stade ont été investies par des supporters en colère. Et ce n'est pas la défaite (1-4) du Moghreb Athlétic de Tétouan face au Kawkab de Marrakech qui les a fait sortir de leurs gonds. Loin de toute velléité de mauvais perdants, ce sont des revendications autrement plus sociales que Los Matadores («les tueurs»), du nom des ultras du club tétouanais, ont scandé dans la rue.
Ils avaient préalablement été invités, via Facebook, à se rassembler pour protester contre «la politique d'oppression du Makhzen à l'égard de son peuple», indique El País. Au cœur de leur manifestation, le décès de Hayat Belkacem, l'étudiante de 19 ans abattue par la Marine royale le 25 septembre dernier à bord d'une embarcation alors qu'elle tentait de rejoindre clandestinement l'Espagne.
Portant des t-shirts noirs en signe de deuil, les manifestants ont battu le pavé à grands cris de «avec l'âme et le sang, nous vengerons Hayat !», «le peuple veut savoir qui a tué Hayat», malgré les dispersions de la police. Plus surprenant, ils ont également crié «Vive l'Espagne» et «le peuple veut renoncer à la nationalité», avant de siffler l'hymne national une fois dans l'enceinte du stade.
La rencontre entre le club Hassania d'Agadir et l'Olympique de Khouribga, le 30 septembre, a elle aussi été émaillée de slogans antipatriotiques, des supporters allant jusqu'à hisser un drapeau espagnol.
Des mouvements hétérogènes, engagés et contestataires
En toile de fond de ces protestations se dessine l'exaspération d'une partie de la population face au chômage et à un avenir vacillant, souligne El País. «Le supporterisme a changé de visage. Les ultras se disent souvent apolitiques, pourtant ils défendent un point de vue sur la société et sur leur situation socio-économique», nous explique Abderrahim Bourkia, sociologue spécialiste de la violence dans les stades, auteur de «Des ultras dans la ville» (La Croisée des Chemins, 2018).
«Si leurs cris s'adressent en premier lieu aux dirigeants, aux responsables de la fédération et aux exploitants des stades, certains groupes formulent aussi des revendications à caractère social et politique selon l'actualité et les contextes socio-économique et politique du pays. Le supporterisme, par l'originalité de son action collective, affiche une ambition de pénétrer les arcanes par des outils de l'action publique et politique avec des chants, slogans et manifestations de rue», ajoute-t-il.
«Ces mouvements ne datent pas d'aujourd'hui. Ils sont devenus hétérogènes et c'est bien dans ce processus qu'un supporterisme engagé et contestataire s'est développé, et s'est amplifié avec les soulèvements de la jeunesse, notamment le printemps arabe.»
Abderrahim Bourkia, sociologue spécialiste de la violence dans les stades
Quand on parle ultra, ne parle-t-on pas violence également ? En 2016, plusieurs incidents violents et la mort de deux jeunes avaient décidé les autorités à dissoudre les groupes qui enflamment les stades du royaume. Les plus organisés d'entre eux sont les Winners pour le Wydad, les Green Boys ou les Eagles pour le Raja et les Ultras Askary pour l'AS FAR, le club de l'armée. «Tous ces groupes revendiquent une culture du stade née en Italie et qui a touché la rive sud de la Méditerranée, d'abord en Tunisie. Au Maroc ou en Egypte, ils constituent aujourd'hui une grande partie de l'identité des clubs», rappelait Le Monde. Mais pas seulement : ils sont visiblement devenus le nouvel étendard des revendications populaires.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.