L'émission spéciale MRE, présentée par Mohamed Ezzouak, est le fruit d'un partenariat entre Radio 2M et Yabiladi.com. Pour certains Marocains résidant à l'étranger, divorcer est devenu une vraie mission impossible au Maroc. Si la procédure administrative pour faire reconnaître par le Maroc son mariage à l'étranger est longue, l'étape divorce s'est rudement complexifiée récemment. Le dicton populaire nous mettait déjà en garde : dkhoul hammam machi fhal khroujou. Comprendre que la fin est souvent plus ardue que le commencement. C'est un peu le cas par exemple pour les Marocaines et Marocains de France ayant décidé de divorcer par consentement mutuel. Une procédure entrée en vigueur le 1er janvier 2017 qui ne se déroule plus devant un juge mais devant un notaire. Ainsi, si le divorce se déroule sans litige et que l'ancien couple accepte de se séparer sans intervention du juge, c'est là que les problèmes commencent au Maroc. En effet, le divorce devant notaire n'est pas reconnu par la justice marocaine. Depuis ce 1er janvier 2017, plusieurs MRE ont entamé un vrai parcours du combattant. Aller-retours au consulat, courriers, déplacements au Maroc pour dénouer le problème au niveau du tribunal... Malgré leurs nombreuses tentatives, beaucoup se sont retrouvés face à un mur bureaucratique. Finalement, une solution a émergé il y a quelques mois, grâce au travail des avocats et la persévérance des MRE. L'occasion pour nous de revenir sur ce problème kafkaïen avec un avocat ayant suivi des dossiers de ce type, Me Abel Souhair. Réécouter l'émission en podcast : Invités de l'émission Abel Souhair : Avocat depuis avril 1993 au Barreau de Paris, Abel Souhair est docteur en droit, avocat accompagnateur en médiation, président de l'Association des avocats franco–marocains de France et spécialisé en droit de la famille. Marouane : Installé en France, Marouane a dû attendre presque un an avant de pouvoir obtenir la reconnaissance au Maroc de son divorce. Il dit s'être confronté à un angle mort de l'accord franco-marocain de justice, puisque la logique d'exéquatur ne s'applique pas à ce cas précis. Pour faire reconnaître le document, Marouane explique avoir sollicité les services consulaires marocains à plusieurs reprises, sans avoir réponse à ses questions. C'est en demandant à une connaissance à lui, dont le père est avocat au Maroc qu'il comprend devoir faire traduire la transcription de son divorce comme acte notarial et le faire reconnaître comme tel.