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Lettre ouverte à Hajar Raïssouni [Tribune]
Publié dans Yabiladi le 17 - 10 - 2019

Sénatrice honoraire à Bruxelles, la Belgo-marocaine Fatiha Saïdi a choisi de s'adresser à la journaliste Hajar Raïssouni en lui exprimant son soutien, afin que des procès comme celui de la journaliste ne se reproduise plus. Son appel est également un hommage à l'égalité et au respect des libertés.
Chère Hajar,
Hier soir a été un beau moment, une journée s'éclipsant sur une joyeuse nouvelle. Je travaille sur mon ordinateur quand ce dernier m'alerte d'une information importante. VOUS ETES LIBERES ! Toutes et tous. Une grâce royale vient de scier les barreaux de la cellule qui vous enferme toutes et tous depuis des semaines.
Et dehors, nous, femmes et hommes progressistes, n'avons eu de cesse de nous élever, plaider, contester, manifester, signer, écrire et partager pour faire cesser ces arrestations iniques. Nous voulons qu'au-delà de l'affaire Hajar Raïssouni, le Maroc brille par son attachement aux libertés individuelles ; celles qui donnent à toute individu la faculté de réfléchir et d'agir comme des femmes et des hommes responsables, libres et citoyen.ne.s.
La victoire d'hier n'est jamais qu'une bataille gagnée qui nous renvoie à des guerres en attente, encore âpres et dures. En tant que mère et grand-mère, je jette un regard derrière moi et pense à tous les moments de bonheur, de joie, de détresse et de désespoir que j'ai vécus avec mes ami.e.s féministes et progressistes.
L'année 1999 où l'on tentait de faire passer un plan d'action qui, dans plus de 240 mesures, en portait une qui indisposait largement : celle de la réforme de la moudawana. Indisposait largement ? Qui ? Les mêmes que ceux d'aujourd'hui qui ne voient en nous les femmes que des êtres insatiables, porteuses de honte, de déshonneur. Par nos corps mais surtout aujourd'hui par nos pensées et nos aspirations à une vie en tant que femmes égales en droits.
Et me revoilà plongée dans ces débats des années 2000 où nous sommes insultées, vilipendées. La pire des insultes : nous sommes des féministes. Et cerise sur le gâteau, le bras armé de l'occident, du FMI, de tous ces ennemis imaginaires dont nous aimons nous entourer pour nous faire peur. Avancer dans la crainte. Rien de mieux pour anesthésier et annihiler tout désir de liberté et d'émancipation.
Mais bien vite défilent sous mes yeux l'année 2004 où l'on saluait les avancées d'un Code de la famille qui ouvrait des perspectives d'égalité dans un cadre imparfait. Un tableau en demi-teinte dont je me réjouis malgré tout car nos efforts n'auront jamais été vains.
Et en tant que femmes, que mères, que grands-mères, nous regardons nos enfants, nos fillettes qui feront le monde de demain avec humilité et malgré tout une étincelle de fierté dans nos yeux. Nous avons fait ce que nous avons pu mais il reste du chemin à parcourir.
Ma chère Hajar,
Nous avons été des milliers, à travers le monde, à vous soutenir et à exiger votre libération au nom de ce qui nous tient à cœur : la liberté. De corps et de conscience. Cet épisode laissera en vous des traces douloureuses. Il faudra compter sur le temps (long) pour vous en ébrouer. Comme des millions d'entre nous, à travers le monde. Celles qui portent les séquelles de discriminations, de violences, d'humiliations et qui tentent de s'en défaire, avec plus ou moins de bonheur, dans leur quotidien.
Votre douloureuse «affaire» aura eu le mérite de démontrer que la solidarité, la sororité, le progressisme sont des valeurs sûres et non pas des conceptions ringardes, comme d'aucuns souhaitent le dire sans pour autant pouvoir l'objectiver et le démontrer.
Alors Hajar, continuons ensemble d'avancer !
Nous comptons plus que jamais sur toutes les forces vives, sans distinction aucune. Mettons de côté nos différences pour nous permettre d'avancer sans nous encombrer de bagages idéologiques.
Hier, c'était vous.
Demain, peut-être l'un.e d'entre nous, alors continuons le combat pour que cela n'arrive pas.
Avec toute ma sororité.


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