Renforcement du partenariat stratégique entre le Maroc et la Chine au cœur d'une rencontre diplomatique de haut niveau à Paris    Renforcement de l'alliance défensive entre le Maroc et les Etats-Unis ouvre la voie à un partenariat stratégique plus profond    Tanger: Le groupe allemand "ZF LIFETEC" inaugure une nouvelle usine de production de systèmes de volants    Sur Hautes Instructions Royales, la Fondation Mohammed V pour la solidarité met en service 13 nouveaux centres dans différentes villes du Royaume    La Fédération saoudienne du commerce rencontre le quatuor Benali-Zidane-Mezzour-El-Bouari, les échanges entre Rabat et Ryad évalués à 1,33 milliard de dollars en 2024    Vagues de chaleur : un fardeau économique sous-estimé    L'ambassade de Chine au Maroc lance le concours « La Chine à mes yeux » et invite les jeunes à participer    Le Maroc obtient une technologie tchèque de génération d'eau atmosphérique    Alerte météo : Vague de chaleur avec chergui et fortes averses orageuses, de mercredi à samedi dans plusieurs provinces    Rabat prolonge jusqu'au 30 septembre le délai de dépôt des demandes d'aide aux secteurs de la presse et de l'édition    Larache : décès d'un détenu impliqué dans l'affaire de la "cellule de Chamharouch"    Les fintechs marocaines à l'honneur lors de l'édition 2025 de l'Immersive Fintech Day by AWB & KPMG    Italie : 500 000 travailleurs étrangers d'ici 2028 pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre    Office des Changes : Nouvelle stratégie pour la période 2025-2029    Spartak recalé : Ounahi pourrait privilégier un retour en Grèce    Le PSV Eindhoven fixe le prix pour libérer Ismael Saibari    Nadia Hai : Une Franco-Marocaine au cœur des enjeux méditerranéens    Relever les défis du développement social requiert une vision régionale et internationale unifiée    Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à la soi-disant organisation "Etat islamique" s'activant entre Tétouan et Chefchaouen    Prévisions météorologiques pour le jeudi 3 juillet 2025    UE : Les énergies renouvelables, principale source d'électricité en 2024    Ecomondo 2025 en route : trois étapes internationales vers la prochaine édition au parc des expositions en Italie    Le Polisario apparaît comme nouveau vecteur de déstabilisation téléguidé par l'Iran, selon The Telegraph    Espagne : Deux Marocains arrêtés pour avoir organisé l'entrée et l'abandon d'un mineur    CGEM : nouveau cap stratégique avec l'Asie du Sud-Est    Maroc : Mohamed Boudrika condamné à 5 ans de prison    Bourse de Casablanca : ouverture en baisse    Sécheresse. Kamal Aberkani : "Il faut développer une planification agricole adaptée au stress hydrique durable"    Moroccan women's football team ready for CAN 2024 kickoff with high spirits    La FMEJ denuncia su exclusión de las consultas sobre las leyes de regulación del sector de la prensa    Sahara : Algeria commits $1 billion to undercut Morocco's diplomatic momentum    Le Bureau central d'investigations judiciaires démantèle une cellule acquise à l'Etat islamique entre Tétouan et Chefchaouen    Ahmed El Yacoubi: bras armé de MHE pour la transformation de Saham Bank    CAN (F) 2024 : La CAF dévoile aujourd'hui le nouveau trophée à Casablanca    J-3. CAN (F) 2024 : le Maroc, pilier du football féminin africain    El Jadida : Le nouveau procureur du Roi sonne la charge contre les entorses à la sacralité de la Justice ...!    CAN féminine (Maroc-2024): « les joueuses ont hâte d'entamer la compétition » (Jorge Vilda)    CDM 2025 : Dortmund défiera le Real en quarts    El Jadida : Le Parc Mohammed V, un joyau en péril, attend sa renaissance !    Mawazine : Des cachets en or, un drapeau en option    France : Plusieurs vols annulés jeudi en raison d'une grève des contrôleurs aériens    Doha : 15 ouvrages marocains en lice pour le Prix Katara du roman arabe    Mawazine 2025: Plus de 3,75 millions de festivaliers pour la 20e édition    Syrie : Un parti appelle le président Al-Charaa à désigner le Polisario une organisation terroriste.    Sahara : Pour freiner la dynamique marocaine, l'Algérie promet 1 MM $ aux pays africains    Fiasco Mawazine : Sherine menace de poursuites judiciaires pour atteinte à son honneur    Marrakech inaugure l'année de la jeunesse du monde islamique    Trafic des biens culturels : Bensaid expose les mesures prises par le Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les élections bloquent le programme « Villes sans bidonvilles »
Publié dans Agadirnet le 07 - 06 - 2007

Les élus ne jouent pas le jeu de peur de perdre leurs électeurs. 21 villes, dont Casa, Fès, Salé,Agadir et Témara,n'arrivent pas à exécuter leur programme correctement. Une circulaire du Premier ministre incite les départements concernés à concentrer leurs efforts.
Après des débuts tonitruants, le programme « Villes sans bidonvilles » (VSB) connaît un sérieux problème. En cause, le manque de bonne volonté des autorités locales, un accompagnement social défaillant et l'implication quasi inexistante des populations cibles. Tel est, grosso modo, le constat à la veille de la célébration du troisième anniversaire du programme.
Si ce programme a permis à près de 400 000 personnes d'améliorer nettement leurs conditions de vie et d'habitat, près de 18 000 logements, prêts, demeurent vides faute de transfert de bidonvillois. « Si ces unités sont prêtes et ne trouvent pas d'habitants, c'est à cause du manque d'action volontariste des autorités locales », explique Mohamed Najib Halimi, directeur de l'habitat social et des affaires foncières au ministère de l'habitat et de l'urbanisme.
La situation est si grave il y a deux semaines une circulaire adressée à dix départements ministériels, dont l'Intérieur, l'Aménagement du territoire et l'Equipement, dans laquelle il incite les départements concernés à redoubler d'efforts pour dépasser les blocages actuels. Le problème, s'il s'est amplifié, ne date pas d'hier. En juillet 2006, déjà, alors que le programme fêtait son second anniversaire, 16 322 logements destinés à accueillir les ménages recasés, aux quatre coins du pays, restaient inhabités. 58 477 unités de logements avaient alors été construites au total : un décalage flagrant entre le rythme effréné de construction et celui, beaucoup plus lent, du relogement.
A Nouaceur, 1 000 logements attendent le transfert des bidonvillois depuis plus d'une année
Si, sur les 63 villes qui ont signé avec le gouvernement des conventions « Villes sans bidonvilles », sept sont déclarées effectivement et définitivement débarrassées de leurs bidonvilles, 21 villes aujourd'hui posent problème. En tête de liste des mauvais élèves : Casablanca, bien sûr, où le plus grand nombre de bidonvilles est concentré.
Dans la commune de Ben Msik, par exemple, les habitants du bidonville homonyme refusent de prendre possession des 1 000 lots de terrain dont l'aménagement est achevé. « Les bidonvillois refusent de quitter leurs baraques soit parce qu'ils estiment que les lots sont trop petits soit parce qu'ils n'ont pas les moyens de déménager. Et l'autorité locale ne lève pas le petit doigt pour démolir les bidonvilles », s'étonne un cadre de l'Habitat qui travaille directement sur le projet.
A Nouaceur, 1 000 appartements sociaux attendent toujours leurs habitants. « Du moment que l'autorité locale ne mobilise pas les habitants du bidonville, le transfert ne se fera pas », souligne un accompagnateur social. En outre, dans cette localité, ce sont des appartements de 60m2 qui sont cédés à 55 000 DH. « Les gens se sont amusés à mesurer l'intérieur des appartements de manière très artisanale. Naturellement, la superficie couverte n'était pas celle communiquée au début du projet et figurant sur le contrat de vente. Les concernés ont complètement oublié que cette tâche revient à un véritable professionnel, géomètre ou architecte, qui prend en compte divers critères, murs et séparations notamment », explique la même source.
A Douar Skouila et Kariane Thomas, des lots de recasement sont prêts aussi, mais les ménages refusent de débourser les 20 000DH nécessaires à l'acquisition d'un lot de 80 m2 en R+1. « Ni le conseil de la ville ni le ministère de l'intérieur n'interviennent. Ils ignorent que Casablanca n'a jamais eu la chance, depuis l'indépendance, de disposer de 3 milliards de DH en fonds non remboursables pour éradiquer ses bidonvilles », explique une source de l'Habitat.
Marrakech, Tanger, Kénitra et El Jadida à la traîne
A Azrou, 250 lots de terrains attendent depuis deux années. A Rabat, Témara et Salé, le programme bute sur les mêmes contraintes. « C'est à l'image de la taille de l'enjeu. Témara vient en seconde place après Casablanca pour le nombre de bidonvilles abrités », explique un haut cadre de l'Habitat, voulant garder l'anonymat. Autant le projet est immense, autant la mobilisation autour de ses enjeux demeure en deçà des attentes », précise-t-il. Ainsi, trois années après son lancement, les dates initialement retenues pour le programme sont chaque fois repoussées et le taux d'éradication ne dépasse même pas le seuil critique de 50% dans plusieurs villes du Royaume.
C'est le cas à Marrakech qui atteint à peine 40%. « Ce n'est que tout dernièrement que les autorités de la ville ont pris conscience de l'urgence de la situation et commencé à se mobiliser.
L'organisation de plusieurs sit-in de bidonvillois sur le passage du convoi royal, il y a quelques semaines, n'y est pas étranger », fait remarquer un observateur.
Tanger et Kénitra ne font pas mieux avec des taux respectifs de 36 et 34%. Ces trois villes doivent en principe se débarrasser de leurs foyers d'habitat insalubre en 2009. Objectif qui semble de plus en plus lointain. D'autres villes, petites ou moyennes, ont même battu des records d'immobilisme, ne réussissant pas à éradiquer plus de 10% de leurs bidonvilles, pourtant peu nombreux. On peut citer le cas de Boujaâd, qui se satisfait d'un minuscule taux de 2%, est à citer. El Jadida ne fait guère mieux qu'un timide 3%.Elle était pourtant parmi les premières villes à signer une convention VSB, en décembre 2004, pour un investissement global de 51MDH. Enfin, initialement fixée à fin 2006, l'éradication des bidonvilles de Tétouan a été différée sine die.
La convention VSB de cette cité est pourtant, elle aussi, signée depuis près de deux ans et demi. Pourquoi tous ces retards ? S'il est vrai que le décalage entre le rythme des constructions et celui du recasement peut expliquer en partie le dépassement des délais, l'expérience de certaines villes met à nu un autre problème. En effet, à quelques mois des législatives, les élus locaux ne veulent pas prendre le risque de déloger les bidonvillois pour ne pas mécontenter leur électorat. Pire, on assiste à l'instrumentalisation de la question à des fins politiciennes.
C'est le cas de Fès dont le maire istiqlalien, HamidChabat, n'hésite pas à endosser, au nom du parti, l'action de lutte contre les bidonvilles et à l'opposer aux élus du PJD, avec Lahcen Daoudi à leur tête. Résultat : les élus du PJD font barrage et la capitale spirituelle, qui devait initialement se débarrasser de ses bidonvilles en 2007, ne le fera certainement qu'en 2009, voire 2010.Ce retard est à imputer au processus du relogement. Une opération dite « en tiroir » qui prévoit de construire les immeubles de relogement sur l'assiette foncière libérée par les baraques démolies. Autre cas, celui de cet élu de l'opposition,maire d'une ville du centre, qui a tenu a garder l'anonymat et qui, sans détour, avance ce qui suit : « Je ne suis pas contre “Villes sans bidonvilles”.
Mais je ne veux pas en parler avant 2009 ». Pourquoi 2009 ? Tout simplement parce que les élections communales sont programmées cette année-là. Cette attitude peut résumer la position de nombreux élus vis-à-vis de ce programme national. « C'est tellement compliqué que personne ne veut y mettre la main. Les élus ont peur de perdre de nombreuses voix regroupées au sein de leur circonscription. Au même moment, les walis et gouverneurs ne veulent pas ouvrir un dossier qui leur donnerait du fil à retordre.
Personne n'a envie de voir s'organiser des sit-in et des manifestations devant son bureau », explique cet observateur donnant l'exemple d'un bidonville casablancais qui compte quelque 4 000 ménages. En acceptant de mener à terme le programme VSB sur ce lieu, l'élu concerné risque de se retrouver avec un électorat morcelé. En définitive, « Villes sans bidonvilles » est l'exemple type de ces projets pourtant salutaires pour le pays mais que les politiciens trouvent normal de saboter pour ne pas perdre d'électeurs. Jusqu'à quand ?
« Villes sans bidonvilles » en chiffres
Au total, le programme VSB, dont le bilan des trois années sera officiellement présenté à l'opinion publique, le 23 juillet, par Taoufik Hejira, a pour objectif d'éradiquer l'ensemble des bidonvilles identifiés dans 82 villes et communes urbaines au profit de 277 000 ménages résidant dans près de 1 000 bidonvilles. Le coût global de ce programme s'élève à 20,4 milliards de dirhams dont 7,4 milliards de dirhams financés par le budget de l'Etat.
A ce jour, sept villes ont reçu leur label : Khouribga, Béni Mellal, Oued Zem, Bouznika, Essaouira, Fnideq et Fqih Ben Saleh. Une vingtaine le recevra d'ici la fin de l'année, selon le ministère de l'habitat, mais au vu des blocages actuels, on reste sceptique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.