La société civile professionnalise son plaidoyer pour l'intégrité territoriale. Une rencontre technique s'est tenue à Fès pour transformer les acquis historiques en arguments diplomatiques. L'événement capitalise sur la formation de 90 acteurs à Laâyoune et vise à étayer le dossier du Sahara par l'expertise académique et l'archive documentaire. La distance géographique sépare souvent les réalités locales des centres de décision historiques, mais l'impératif diplomatique a fini par fusionner la dynamique de développement de Laâyoune avec la profondeur académique de Fès. Cette convergence s'est matérialisée dernièrement dans la capitale spirituelle. L'Association Fès-Saiss et l'Organisation internationale de la société civile y ont tenu une rencontre pour examiner la trajectoire du Sahara marocain sous le prisme dual du droit international et de la prospective économique. Les travaux s'inscrivent dans la continuité des sessions de Salé et des provinces du Sud pour marquer le cinquantenaire de la Marche Verte. Qualification de 90 acteurs et production académique Le partenariat entre les deux entités organisatrices dépasse le cadre protocolaire pour viser l'opérationnel. Mostapha Zebbakh a détaillé le fonctionnement de cette alliance. Elle connecte la recherche universitaire à l'action de terrain. Le programme a déjà permis la formation technique de quatre-vingt-dix leaders associatifs à Laâyoune. Ces acteurs disposent désormais d'outils pour articuler la position nationale sur des bases juridiques. Les deux organisations gèrent également des projets d'édition conjoints. Le lancement de l'Encyclopédie culturelle et civilisationnelle de Fès appuie cet effort intellectuel. Il documente l'histoire marocaine pour mieux contextualiser les enjeux d'intégrité territoriale actuels. La démarche vise à substituer l'émotion par l'argumentaire scientifique. Le plan de 2007 et l'archive de 1777 L'ordre du jour s'est concentré sur la consolidation des acquis diplomatiques récents. Les participants ont analysé les résolutions onusiennes appuyant le Plan d'autonomie proposé en 2007. Le débat a quitté la sphère politique pour examiner les preuves documentaires. Les chercheurs ont présenté des archives historiques américaines confirmant la souveraineté marocaine. Ces pièces rappellent la reconnaissance de l'indépendance des Etats-Unis par le Royaume en 1777. Le forum a aussi passé en revue les mécanismes de riposte de la société civile. L'organisation a cité ses interventions factuelles en 2016, 2021 et 2022 face aux narratifs médiatiques adverses. Cette documentation scientifique immunise la cause nationale contre les fluctuations politiques extérieures. Horizon 2035 et transition vers 2026 Hassan Slighoua, président de l'Association Fès-Saïss, a mis en avant l'importance des échanges qui ont porté sur les perspectives de croissance des provinces du Sud à l'horizon 2035, soulignant que le modèle économique appliqué dans la région sert de référence pour la stabilité régionale. Il faut noter que la ville de Fès se prépare à succéder à Laâyoune en tant que capitale de la société civile en 2026, ce qui est une transition pour assurer la continuité du travail de plaidoyer entamé au sud du pays. Les experts ont défini quatre axes prioritaires qui couvrent le projet d'autonomie, le développement régional, la stratégie internationale et l'analyse historique. La société civile se positionne ici comme un partenaire technique dans l'exécution des politiques publiques. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO