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Made in Jamaica
Publié dans Agadirnet le 13 - 06 - 2007

Documentaire musical de Jerome Laperrousaz (France/Etats-Unis), avec : Capleton, Elephant Man, Bunny Wailers - 1h50
Du ghetto au star system, le destin des pères du Reggae et des stars de la nouvelle génération du Dance Hall, rassemblés pour la première fois, pour évoquer la situation de la Jamaïque. Comment, de l'esclavage et de la misère, est né un chant de révolte qui résonne depuis aux quatre coins du monde...
Réalisé par Jérôme Laperrousaz, le documentaire Made in Jamaïca met en scène les jeunes stars du dancehall et les légendes du reggae dans la chaleur moite d'une île aux enfants terribles
Ce film sort le reggae des clichés qui lui colle à la peau. A travers une réalisation impeccable, ou chaque plan s'imprime dans la rétine, Jérôme Laperrousaz, qui avait déjà tourné un long métrage dans l'île il y a 25 ans « Third World, prisoner in the street », exhibe ici une Jamaïque dont le cœur bat au rythme de ses musiques.
Car le reggae n'a jamais été figé dans une expression homogène. Pour le montrer, le réalisateur alterne constamment le témoignage des pionniers du reggæ roots et les commentaires des toasters excentriques du dancehall. Il permute, grâce à un montage brutal, le reggae chaloupé, puissant ou spirituel avec le reggae festif, salace et saccadé que l'on nomme aussi « slackness » (débauche).
Bunny Wailer, Toots and the Maytals, Third World, Gregory Isaacs, Beres Hammond, Robbie and Sly pour les anciens ; Elephant Man, Bounty Killer, Capleton, Vybz Kartel, Lady Saw ou Tanya Stephen pour la nouvelle génération qui, comme ses pairs, a su faire déborder le reggae des frontières de l'île pour le mener à l'international depuis quinze ans.
« Le dancehall, c'est comme le rock'n'roll ! »
« Je me suis attaché à donner accès au spectateur à une intimité, une proximité avec ceux que je filme, choisis pour un long métrage de fiction au quotidien, lors de séances d'enregistrement sur scène. », explique Jérôme Laperrousaz. Mais avec certaines séquences, il a également réussi le pari du surréalisme, quand Gregory Isaacs, de sa voix suave, chante un reggae nostalgique en pleine rue alors qu'un cortège funèbre passe devant lui ou quand les jeunes pousses du dancehall braillent, dansent, se bousculent, se palpent dans un mélange de vulgarité et de débauche assumée.
D'ailleurs, Yellow man, un des chefs de file du style, précise : « Le dancehall est beaucoup plus frénétique (que le roots reggae), les torches flambent, les briquets s'allument, les gens s'agitent. Le dancehall, c'est comme le rock'n'roll ! ».
L'union des jeunes et des anciens
Plus loin, Bunny Wailer, ancien compagnon de Bob Marley en musique, apporte une vision plus politique : « Les chaînes ont été fondues et transformées en armes. Autrefois on avait des chaînes autour du cou, des chevilles, des poignets mais aujourd'hui ces chaînes ont pris la forme de pistolets et ont été mis à la ceinture de chaque Africain descendant d'esclave ». Malgré cette différence d'expression, le cinéaste prend soin de ne jamais opposer les jeunes aux anciens.
On comprend au contraire que leurs visions se rejoignent, qu'il s'agit dans les deux cas, de transcender le néant social, la misère du ghetto, soit par un épicurisme à tendance consumériste, soit par le recours à une spiritualité commune, condition nécessaire à la naissance de la solidarité. Ce n'est pas un hasard si l'île compte des centaines de studios quelques milliers d'églises où tous on appris à chanter enfants.
Rayonnement international
Capleton et Bounty Killer, méga stars du dancehall, montrent par leur discours qu'ils en ont dans la tête, conscients de l'exploitation et de ses conséquences. Ils assument juste de vouloir vivre à cent à l'heure tout en préservant l'héritage des anciens.
Violence, liberté, drogue, Jah, herbe, sexe, amour ne sont contradictoires ni dans le reggae, ni en terre jamaïquaine, une île qui frôle le chaos social depuis son indépendance en 1962 et dont les talents rayonnent sur tous les continents.
Enfin, les aficionados admettront avec Capleton que : « La musique est universelle. La musique qu'on appelle reggae aide à élever les esprits. Le reggae c'est le salut. Le reggae c'est la rédemption. »
Ces derniers regretteront peut-être l'absence des grandes figures du style comme Lee Perry, Alton Ellis, Ken Boothe ou Buju Banton mais se consoleront avec ces séquences uniques durant lesquelles leurs artistes préférés déambulent dans Kingston, à la source du reggae, fredonnant leurs plus beaux succès.


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