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Agrumes : une filière en quête de renouveau (VIDEO)
Publié dans Les ECO le 14 - 05 - 2025

Entre sécheresse persistante, incertitudes hydriques et recomposition des marchés internationaux, les agrumes ne sont plus seulement un produit d'export saisonnier, mais un enjeu agricole et géopolitique de premier ordre. Face à l'érosion des superficies cultivées et à la fragilisation des investissements, producteurs, experts et décideurs sont appelés à repenser en profondeur un modèle agricole qui semble à bout de souffle.
Initialement pensé comme un rendez-vous technique entre spécialistes, le Congrès national des agrumes a très vite pris l'ampleur d'un forum national. Entre professionnels venus de toutes les régions du Royaume, chercheurs, décideurs et invités internationaux, l'ambiance est studieuse, mais aussi empreinte d'une urgence feutrée, celle d'un secteur à la croisée des chemins. Une affluence révélatrice d'un fait majeur, les agrumes ne sont pas qu'un produit de saison, mais un enjeu agricole, économique et stratégique de premier ordre pour le pays.
Cette affluence inattendue ne tient pas du hasard. Elle traduit à elle seule le poids stratégique que représente aujourd'hui la filière agrumicole dans l'économie agricole marocaine. Première du genre, cette grand-messe professionnelle s'ouvre sur fond de sécheresse prolongée, de recomposition des marchés internationaux et de tensions croissantes autour de la ressource en eau.
Organisé par l'interprofession Maroc Citrus, sous l'égide du ministère de l'Agriculture, le Congrès national des agrumes s'annonce déjà comme un tournant. Trois jours durant, les acteurs du secteur vont tenter de répondre à une question cruciale : quels leviers activer pour garantir la pérennité d'une filière emblématique, mais devenue vulnérable ?
Une infrastructure fragilisée
Avec ses 1,5 million de tonnes produites chaque année, dont plus de 500.000 exportées, la filière agrumicole marocaine est l'un des piliers de l'économie agricole. Elle fait vivre directement plus de 13.000 familles en milieu rural, génère 32 millions de journées de travail et alimente à la fois le marché local et les étals européens. Mais derrière ces chiffres flatteurs, le tableau est plus nuancé.
«Nous sommes à un moment charnière car les résultats des efforts consentis depuis tant d'années pour asseoir notre position actuelle commencent à s'estomper. En dépit de la perte d'un marché important tel que la Russie, nous avons pu remonter la pente à travers des investissements et des plantations. Mais aujourd'hui, une perte sur investissements est constatée», déplore Kacem Bennai Smires, président de Maroc Citrus.
Et c'est là où le bât blesse, le manque de visibilité quant à l'accès aux ressources hydriques, à moyen et long terme. Cette incertitude freine les investissements et fragilise la durabilité même de la filière. À l'origine de ce basculement, une série d'années de sécheresse aux effets dévastateurs.
Selon le dernier recensement agrumicole dévoilé lors du congrès, la superficie exploitée est passée de 128.000 ha en 2016 à 91.000 en 2024, soit une perte de près de 30%. Cet arrachage massif, souvent contraint par la pression hydrique ou l'arbitrage économique, a amputé les capacités de production nationales et mis à l'épreuve la résilience de milliers de producteurs. Le diagnostic du recensement est sans appel. Plus qu'un recul conjoncturel, c'est une reconfiguration structurelle de la filière qui est requise.
Cependant, si le Maroc a perdu près de 40.000 ha de plantations d'agrumes en dix ans, quelques lueurs d'espoir se profilent à l'horizon. Des opportunités considérables ravivent les perspectives avec un verger équilibré et rajeuni à 50%, grâce aux investissements des dernières années. S'ajoute à cela la progression enregistrée dans l'export des petits fruits.
La variété phare (la mandarine Nadorcott) représente également une opportunité. Occupant seulement 10% des superficies, elle accapare 50% du volume exporté. Développée au Maroc et protégée à l'échelle européenne, cette variété de mandarine tardive, prisée pour son calibre, sa conservation et sa douceur, fait figure d'emblème national. Elle est aujourd'hui exportée dans plus de 40 pays.
Défis persistants
Si un potentiel de rebond existe, les obstacles systémiques sont nombreux. Au premier rang d'entre eux, l'accès à l'eau, devenu la variable déterminante de toute projection à moyen terme. Autre défi structurel, l'éparpillement foncier. Avec une majorité d'exploitations de petite taille, la filière peine à mutualiser les investissements et à rationaliser ses coûts. S'y ajoute une volatilité accrue des marchés internationaux et une rude concurrence. Le renouvellement des vergers s'impose comme une préoccupation croissante.
À l'unanimité, les institutionnels ayant pris part à l'événement insistent sur l'innovation et la création de nouvelles variétés, lesquelles permettraient de grignoter des parts de marché. In fine les producteurs espèrent, en marge de cette rencontre encensée par les professionnels du secteur, aboutir à des solutions concrètes à travers l'activation de l'intelligence collective de toutes les parties prenantes.
L'objectif étant de parvenir à améliorer la structuration de la filière en réduisant les coûts de revient alourdissant les charges supportées par les producteurs. À noter qu'en terme de consommation d'eau, contrairement aux idées reçues, la filière n'exporte que 5% de l'eau agricole, contre des importations en eau beaucoup plus importantes, notamment via les céréales. Pour Bennani Smires, il s'avère aujourd'hui vital pour l'interprofession de bénéficier de la part qui lui revient en matière de répartition de l'eau.
Kacem Bennani Smires
Président de Maroc citrus
«Nous sommes à un moment charnière car les résultats des efforts consentis depuis tant d'années pour asseoir notre position actuelle commencent à s'estomper. En dépit de la perte d'un marché important tel que la Russie, nous avons pu remonter la pente à travers des investissements et des plantations. Mais aujourd'hui, une perte sur investissements est constatée.»
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO


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