Les nouveautés et répercussions économiques, sociales et environnementales du nouvel accord de pêche conclu entre le Maroc et l'Union européenne(UE) sur le secteur de la pêche maritime au Maroc ont été au centre d'une conférence mardi à Rabat. Cette conférence, qui a connu la participation d'acteurs politiques, de professionnels et de chercheurs, a été organisée sous le thème "l'accord de pêche maritime : une approche objective". Le document introductif, élaboré par le groupe du Parti de la justice et du développement à la Chambre des Représentants, qui a organisé cette rencontre, souligne que l'importance nationale que revêt le secteur de la pêche maritime, la difficile situation biologique des pêcheries marocaines et l'intérêt croissant accordé par les flottes nationales et étrangères aux ressources halieutiques font de la gestion du secteur une préoccupation nationale. Le nouvel accord revêt un "caractère sélectif", a indiqué le secrétaire général du secteur de la pêche maritime, M. Mohamed Tarmidi, relevant que cet accord permet au Maroc de bénéficier de 40.250.000 euros annuellement. Une partie de cette enveloppe sera consacrée au soutien de la politique nationale de gestion du secteur, à la modernisation de la flotte, à l'appui de la recherche scientifique, à la restructuration de la pêche artisanale et à la formation et au soutien des associations professionnelles du secteur, a-t-il ajouté. Dans un exposé sur le "bilan des accords de pêche maritime conclus entre le Maroc et l'UE", M. Mohamed Naji, professeur chercheur à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, a souligné que les choix du Maroc en matière de gestion des ressources halieutiques ont été "justes en général", précisant que ces choix devaient être actualisés pour accompagner les transformations qu'a connues le secteur et le stock de ces ressources. De son côté, le président de l Association professionnelle des armateurs de la pêche hauturière au Maroc, M. Rachid Benkirane, a affirmé que la contrepartie financière de l'accord "devait être plus élevée vu l'importance et la qualité des ressources halieutiques marocaines". Pour sa part, le président de l'association des entreprises marocaines de la pêche hauturière, M. Omar Akouri, a affirmé que "l'accord est 100 pc positif" vu qu'il a répondu à "plusieurs requêtes des professionnels", appelant le gouvernement à mettre en uvre toutes clauses de cet accord. Le président de la Fédération des Chambres maritimes, M. Haiba Malainine El Abadila, a relevé, quant à lui, les contraintes auxquelles sont confrontés les professionnels de la pêche maritime, appelant à "soutenir ce secteur et préserver les ressources halieutiques nationales". De son côté, le secrétaire général du Syndicat national des officiers et marins de la pêche hauturière, M. Abderrahmane Yazidi, a critiqué l'autorisation des bateaux européens de pêcher dans les côtes marocaines à une distance de moins de 4 km et l'absence de contrôleurs marocains à bord des bateaux européens.