Rapport international : progrès du Maroc dans la lutte contre le crime organisé et le blanchiment d'argent    L'Allemagne admet la plainte du Maroc contre plusieurs journaux pour diffamation dans l'affaire Pegasus    Abdellatif Hammouchi reçoit l'ambassadrice chinoise à Rabat pour un entretien sur la coopération sécuritaire    Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a reçu 7 513 plaintes et doléances en 2024, un niveau record depuis sa création    La première partie du projet de loi de finances 2026 adoptée    La Jordanie achète de l'huile d'olive marocaine pour soutenir ses réserves alimentaires    Le Maroc au cœur d'un projet de liaison maritime entre Barbate et le nord de l'Afrique examiné au ministère des transports à Madrid    Akhannouch: Le soutien aux TPME s'inscrit dans une dynamique de réformes profondes sous la sage conduite de SM le Roi    L'Allemagne fait plier Alger : une "grâce humanitaire" qui cache une capitulation diplomatique    Le Maroc observe la situation sécuritaire au Sahel où les transporteurs poursuivent leurs livraisons malgré les risques    Le partenariat entre BlueBird Aero Systems et Rabat progresse sur le plan technique, mais le lancement de l'usine marocaine reste un mystère    La Commission européenne classe la Belgique parmi les pays exposés à une pression migratoire    Le Maroc rend gratuits les visas électroniques via l'application Yalla pour la CAN-2025    Les Lions de l'Atlas entament leur préparation avant les matchs face au Mozambique et à l'Ouganda    Appel d'offres international pour le schéma directeur du littoral de Tétouan et de M'diq-Fnideq    Fès : arrestation de 17 personnes, parmi lesquelles quatre fonctionnaires, pour détournement de fonds publics et vols    La FNM, la FRMJE et la Ligue régionale Rabat-Salé-Kénitra des jeux électroniques s'allient pour promouvoir la culture numérique    La Fondation du Forum d'Assilah couronnée à Mascate par le prix du sultan Qabous pour la culture, les arts et les lettres    Coca-Cola s'allie au Raja et au Wydad dans un partenariat inédit    L'Allemagne met le régime algérien à l'épreuve : la libération de Boualem Sansal en échange de la poursuite des soins de Tebboune    Hausse des ventes de voitures à énergie nouvelle en Chine malgré un léger recul du marché global    Madrid. Abdellatif Hammouchi reçoit la Grand-Croix du Mérite de la Garde civile espagnole    Aérien. Es-Smara connectée à Casablanca par vol direct    The Best 2025 : Hakimi, vedette du PSG, dans la liste des nominés    Surf. Odriozola et Salgado remportent le Junior Pro Taghazout Bay    Présidentielle en Guinée : 9 candidatures retenues parmi 51    Africa Sports Expo : Casablanca accueille la 4e édition du plus grand salon du sport en Afrique    Fiscalité : le Nigeria prépare 50 mesures d'allègement    L'UNESCO et la Fondation Maroc 2030 renforcent l'impact durable des grands événements sportifs à venir    Maroc – Sénégal. Un partenariat stratégique « exceptionnel »    Grammy Awards 2026 : Youssou Ndour décroche une nomination    La MAM célèbre la Fête de l'Unité    CAF : « Le ballon officiel de la CAN 25 rend hommage au zellige marocain »    JSI Riyad 2025. Finale . Futsal / Maroc-Iran ce mardi : Horaire ? Chaînes ?    Le Maroc, pionnier de la souveraineté génomique africaine    Alger sous pression pourrait libérer l'écrivain Boualem Sansal après demande allemande    France : La police enquête sur les célébrations des supporters du Wydad Casablanca à Paris    París: En el Olympia, los 50 años de la Marcha Verde se celebran con alegría    España: En sus memorias, el rey Juan Carlos guarda silencio sobre la cuestión del Sáhara    Paris : À l'Olympia, les 50 ans de la Marche verte célébrés dans la joie    Nabil Mouline explore mille ans d'histoire du Sahara dans un documentaire    «Entre deux continents» : Aymane Bufrakech expose à la Fondation Hassan II pour les MRE    Le Sénégal est déterminé à renforcer son partenariat stratégique avec le Maroc (Ministre sénégalais des Affaires étrangères)    Réunion au Palais Royal : une nouvelle étape dans la mise en œuvre de l'autonomie au Sahara marocain — du dialogue politique à l'application sur le terrain    La République du Sénégal a salué, lundi à Rabat, les Initiatives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et l'engagement constant du Souverain en faveur du développement du Continent africain.    Aziz Akhannouch : « La consécration de la justice sociale dans les provinces du Sud est au cœur des priorités du gouvernement »    Baisse de 17% des demandes d'autorisation de mariage de mineurs en 2024, selon le CSPJ    FIFM 2025 : Le film marocain "Derrière les palmiers" de Meryem Benm'Barek en compétition officielle    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Uber jette l'éponge au Maroc après trois ans d'activité
Publié dans Al3omk le 20 - 02 - 2018

Nabil a appris la nouvelle en lisant la presse : Uber cesse ses activités au Maroc. Lundi 19 février, lui et les quelque 300 chauffeurs référencés sur l'application se sont retrouvés soudainement sans travail. « En me connectant, j'ai trouvé un message disant qu'à partir du 23 février, c'était terminé. »
Implanté à Casablanca et à Rabat, le groupe Uber, qui compte aujourd'hui 19 000 utilisateurs dans le pays, a décidé de renoncer au marché marocain. « L'incertitude réglementaire actuelle ne nous permet pas de fournir une expérience sûre et fiable [...]. Ainsi, tant qu'il n'y aura pas de vraie réforme et un environnement favorable aux nouvelles solutions de mobilité, nous sommes contraints de suspendre nos opérations », indique un communiqué de l'entreprise américaine.
Cela fait près de trois ans qu'Uber, qui se présente comme « une plateforme de mise en relation » entre chauffeurs et passagers, tente de braver les obstacles juridiques au Maroc, où la loi oblige tout transporteur à détenir un agrément. Les chauffeurs Uber n'en ayant pas, ils exercent en toute illégalité. Le groupe californien a eu beau arguer qu'il existe un vide juridique lié au statut des VTC (voitures de transport avec chauffeur) et que les conducteurs ont un statut d'auto-entrepreneur, la pression exercée par les taxis, protégés par des syndicats influents, a fini par l'emporter.
Une conductrice tabassée
« Ils ont gagné », lâche Nabil, désespéré. A 31 ans, ce Marocain originaire de la banlieue de Casablanca se dit victime de la croisade menée par les taxis. Depuis plus d'un an, les agressions de conducteurs de VTC émaillent l'actualité marocaine. Plusieurs vidéos relayées sur Internet montrent des chauffeurs assaillis par une horde de taxis déchaînés. En janvier 2017, les images choquantes d'une femme, conductrice du service de VTC Careem, un concurrent d'Uber, tabassée en pleine rue par plusieurs hommes, avaient particulièrement marqué les esprits.
« Leur technique consistait à passer une commande et à nous attendre à plusieurs pour nous agresser », raconte Nabil. Petit à petit, la paranoïa s'est installée. « On refusait les commandes dans les ruelles peu éclairées ou pour des utilisateurs dont les comptes venaient d'être créés. » Certains, comme Nabil, avaient trouvé la parade. En échangeant leurs comptes Uber, les chauffeurs se rendaient sur le lieu de prise en charge avec une autre voiture que celle qui était annoncée dans l'application. Ainsi, ils n'étaient plus identifiables. « Pour nous aussi, c'était effrayant, raconte Alia, une utilisatrice d'Uber à Casablanca. Il fallait monter à l'avant pour ne pas attirer les soupçons. Uber, c'est génial. Mais quand on a peur qu'une batte de baseballs'écrase sur le pare-brise, on y réfléchit à deux fois. »
Les chauffeurs Uber vivaient dans la peur non seulement d'être agressés, mais aussi d'être verbalisés par la police pour « travail clandestin ». « Si tu te fais arrêter, on te confisque ton permis pendant trois mois et on emmène ta voiture à la fourrière », témoigne Othman, un chauffeur qui a subi ce sort il y a quelques mois. En compensation, Uber rembourse le dépannage et verse des indemnités pour les trois mois non travaillés, calculées selon le nombre de courses à l'actif du conducteur. « J'ai touché 250 dirhams [environ 22 euros] par semaine pendant mon arrêt. Ce n'est même pas de quoi me payer mes cafés ! », se plaint Othman.
« Ils vont nous laisser tomber »
Depuis l'annonce d'Uber, lundi, les taxis ne cachent pas leur joie à Casablanca. Certains klaxonnent pour manifester leur satisfaction. Un homme lève les mains au ciel, criant « Safi ! » (« ça y est », en arabe marocain) : « Ces petits incompétents qui volaient notre clientèle sont finis », se réjouit ce chauffeur de taxi, qui, comme ses confrères, reproche aux VTC de ne pas payer des charges aussi lourdes qu'eux. Pour tenter d'apaiser la situation, Uber avait fait un geste en étendant son offre aux petits taxis. En vain.
« Je regrette qu'ils arrêtent, ça nous changeait la vie », déplore Omar, un Casablancais de 31 ans. Dans cette ville de plus de 4 millions d'habitants, où le parc automobile a explosé et où la circulation est devenue infernale, l'offre de transport en commun reste insuffisante. « Les taxis sont des chauffards, poursuit Omar. Ils refusent des courses sous prétexte que ce n'est pas sur leur route et pratiquent le covoiturage de manière informelle. » En août 2017, une jeune femme avait lancé une pétition destinée au wali (préfet) de Casablanca : « Nous, Casablancais, sommes désormais dépossédés de notre droit à circuler et à être transportés librement et en toute sécurité dans le royaume. Par votre passivité, votre attentisme et votre immobilisme, vousavez laissé la ville à l'abandon, livrée à une anarchie sans précédent. »
L'avenir des chauffeurs Uber est des plus incertain. Nabil, qui dit avoir « vu venir la fin », a constitué un carnet d'adresses avec ses propres clients, qu'il continuera de transporter à son compte. « On a essayé de se structurer, de travailler avec sérieux, et ils nous poussent vers l'informel », s'exaspère-t-il. De son côté, Uber promet d'accompagner individuellement les 300 chauffeurs le temps de « cette transition difficile ». Mais Nabil ne se fait pas d'illusions : « Tu parles, ils vont nous laisser tomber et plier bagage. »
L'entreprise se dit prête à revenir une fois que « de nouvelles règles seront mises en place ». En janvier, toutefois, le nouvel actionnaire principal, Rajeev Misra, a dit vouloir se concentrer sur les marchés prometteurs comme les Etats-Unis, l'Europe et l'Amérique latine. En d'autres termes, sortir des marchés émergents comme le Maroc.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.