Ces deux prouesses viennent ainsi renforcer les exploits réalisés par la diplomatie marocaine au cours de cette année, particulièrement au niveau euro-méditerranéen, permettant au Maroc d'accéder, dès mai dernier, au Secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée (UPM) en la personne de M. Youssef El Amrani, ainsi qu'à celui européen avec le rejet, en septembre dernier, par le Parlement européen d'un projet de résolution qui visait à soumettre l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne à la Cour de justice de l'Union européenne, afin qu'elle puisse statuer, comme le souhaitaient les détracteurs du Royaume, sur la concordance de ses articles avec les chartes de l'Union et le droit international. Une diplomatie efficiente au service des intérêts suprêmes du pays Force est de constater que l'élection du Maroc au sein d'importantes institutions internationales témoigne non seulement de la confiance placée en lui par la communauté internationale et la crédibilité dont il jouit sur la scène internationale, mais aussi l'efficience de l'action commune et coordonnée de la diplomatie marocaine sur les plans officiel et parlementaire à tous les niveaux, au service des intérêts suprêmes du pays. L'élection du Maroc, le 21 octobre 2011 au premier tour et avec une majorité écrasante, en tant que nouveau membre non-permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour un mandat de deux ans à compter du 1er janvier 2012, s'ajoute au registre des prouesses de la diplomatie marocaine qui, de l'avis de nombreux observateurs, agit avec sérénité et des pas fermes pour consacrer le rôle avant-gardiste qui échoit au Royaume sur les scènes arabe et africaine. Lors du scrutin et à l'issue d'un vote secret des 193 Etats membres des Nations Unies, le Maroc, représentant le groupe des Etats d'Afrique, a obtenu 151 voix, soit plus que la majorité des deux tiers requis (129 voix). Immédiatement après l'annonce des résultats du scrutin, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taib Fassi Fihri s'en est félicité en déclarant que cette élection constitue la marque «d'une exceptionnelle confiance en le Maroc et en sa stabilité politique». «Nous sommes extrêmement honorés de la confiance qui a été placée en nous par notre continent, nos frères africains et ce malgré l'adversité et les tentatives vaines d'exclure le Royaume» sous prétexte qu'il n'appartient pas à l'Union africaine (UA), a dit le ministre. C'est dire que le Maroc peut donc s'enorgueillir de cette importante réalisation diplomatique qui a été saluée dans le monde entier. Ainsi, dès l'annonce des résultats du scrutin, les Etats-Unis ont félicité le Maroc pour cette élection et souligné, par la voix d'un responsable au Département d'Etat, qu'ils «ont hâte de travailler étroitement et de manière constructive avec le Maroc au sein du Conseil de sécurité sur les sujets liés aux différents défis auxquels le monde doit faire face». «Le Maroc rejoint le Conseil de sécurité pour un troisième mandat, à un moment où les Nations-Unies font face à des menaces sérieuses à la paix et à la sécurité mondiales», a déclaré à la MAP le porte-parole adjoint du Bureau des Affaires du Proche-Orient au sein du Département d'Etat, Andy Halus. De son côté, le France s'est félicitée de l'élection du Maroc au Conseil de sécurité de l'ONU, en tant que membre non permanent, y voyant la consécration de la diplomatie «responsable et efficace» de Rabat sur le Continent africain. «Nous félicitons chaleureusement le Maroc pour son élection, dès le premier tour, au Conseil de sécurité», a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Il a exprimé sa conviction que le Maroc, qui représente le groupe des Etats d'Afrique, «apporte une contribution éminente au maintien de la paix et de la sécurité internationales, à travers sa participation ancienne et constante aux opérations de maintien de la paix sur le sol africain ainsi que par la diplomatie responsable et efficace qu'il conduit».Au niveau parlementaire, l'élection du Maroc en la personne du président de la Chambre des représentants, M. Abdelwahed Radi, en tant que président de l'Union interparlementaire (UIP) lors de sa 125ème session (16-19 octobre à Berne, en Suisse), est le fruit d'une diplomatie parallèle qui a déployé, ces dernières années, d'inlassables efforts, avec un nouveau souffle, pour défendre les intérêts du Maroc sur le plan international, avec en leur tête l'intégrité territoriale du Royaume. S'exprimant sur ce sujet, M. Radi a indiqué que l'élection du Maroc à la tête de cette organisation est un exploit de la démocratie parlementaire, se félicitant du fait que le gouvernement et le parlement ont pu, en l'espace d'une semaine, réalisé un acquis qui conforte la place du Royaume au sein de la communauté internationale et constitue une reconnaissance de la crédibilité de la démocratie marocaine. Cette consécration, a ajouté M. Radi, est le résultat de la coordination et de l'action commune initiées par le parlement et le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, particulièrement concernant l'accueil des délégations et des missions effectuées à l'étranger. Faisant état de l'existence de consultations entre les deux pouvoirs exécutif et législatif et de l'unification de leurs positions et stratégies, le président de la Chambre des représentants s'est dit satisfait du fait que les parlementaires marocains (majorité et opposition) expriment à l'étranger les mêmes positions, notamment lorsqu'il s'agit des causes décisives du Royaume. Commentant ces deux évènements, M.Tajeddine El Husseïni, professeur des relations internationales à l'Université Mohammed V de Rabat, a déclaré à la MAP que le Maroc est en droit d'occuper cette position de choix dans l'actuel ordre mondial, aussi bien pour des raisons historiques que pour son rôle d'avant-garde sur la scène internationale. Historiquement, a expliqué M. El Husseïni, le Maroc a déjà été membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour deux mandats, de 1963 à 1964 et de 1992 à 1993, outre sa participation au sommet du conseil au début des années 1990. Le Maroc a pu arracher le droit de devenir membre non-permanent au Conseil de sécurité, en dépit des manoeuvres ourdies par certains pays qui lui sont hostiles, notamment le Nigéria et l'Afrique du Sud qui cesseront d'être membres du Conseil respectivement vers fin 2011 et fin 2012, outre la position hostile, figée et permanente de l'Algérie, a dit le politologue marocain. Une action diplomatique méritoire dans le continent africain L'élection du Maroc avec une écrasante majorité, a-t-il souligné, est également le fruit d'une action diplomatique méritoire sur le continent africain, dont la plupart des pays ont voté pour le Royaume, «consacrant de la sorte la position stratégique du Maroc, en tant qu'acteur sérieux et essentiel dans les efforts onusiens de maintien de la paix dans plusieurs régions instables à travers le monde, ainsi que les positions judicieuses du Royaume au sein de l'Organisation des Nations Unies». Ces deux réalisations constituent donc une reconnaissance internationale de l'importance des réformes politiques et économiques profondes initiées au Maroc, dans un contexte international qui confère une importance accrue aux efforts de l'Etat tendant à fortifier et à consolider son front intérieur, a affirmé M. El Husseïni. Et de rappeler que l'élection du Maroc en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité et président de l'Union interparlementaire intervient après que le Royaume eut obtenu un statut avancé dans ses relations avec l'Union européenne et signé des accords de libre échange avec les Etats-Unis et plusieurs pays latino-américains. La présidence par le Maroc de l'Union interparlementaire confortera indubitablement les positions du Royaume concernant les questions nationales et internationales, a-t-il indiqué, précisant que «cette institution authentique qui ne peut admettre qu'un pays, dont la démocratie est fallacieuse, préside à sa destinée, sera appelée à prendre des positions concernant d'importantes questions internationales, ce qui consolidera la place du Maroc sur la scène internationale». Au niveau régional, la diplomatie marocaine a réalisé un autre exploit non moins méritoire, avec la nomination de M. Youssef El Amrani à la tête du Secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée, ce qui témoigne, encore une fois, de la confiance placée par les pays membres de l'Union en le Maroc et sa capacité à occuper un rôle d'avant-garde, eu égard aux nombreuses attentes des pays euro-méditerranéens et aux défis posés par les nouveaux développements survenus dans le monde arabe, ainsi que les conséquences découlant de la crise économique et financière internationale. De l'avis de nombreux analystes, cette nomination constitue une occasion opportune pour la diplomatie marocaine d'instaurer une vision renouvelée d'une politique méditerranéenne ambitieuse qui réponde aux aspirations des peuples de la région. Cette vision, estime M. El Amrani, «repose sur la création d'une zone euro-méditerranéenne jouissant de la stabilité et du développement commun en tant qu'ultime finalité du partenariat euro-méditerranéen». Au sein du même espace européen, la diplomatie marocaine a récemment marqué une présence distinguée couronnée par le rejet, en septembre dernier, par le Parlement européen d'un projet de résolution visant à soumettre l'accord de pêche maritime entre le Maroc et l'Union européenne à la Cour de justice de l'Union européenne, afin qu'elle puisse statuer sur la concordance de ses articles avec les chartes de l'Union et le droit international. Par sa décision rejetant le projet de résolution présenté par un député européen au nom de milieux hostiles aux intérêts du Maroc, cette honorable institution européenne ne faisait que réitérer son attachement aux relations stratégiques existant entre Rabat et Bruxelles, ainsi qu'au rôle décisif du Royaume dans la zone méditerranéenne. C'est dire aussi qu'après avoir initié de profondes réformes et fait des choix audacieux au niveau interne, le Maroc peut s'enorgueillir des prouesses accomplies par sa diplomatie multilatérale qui se doit de demeurer vigilante et d'entamer des actions prospectives et tout aussi efficientes pour la défense des causes justes au niveau international, avec en tête la question de l'intégrité territoriale du Royaume. Ne dit-on pas d'ailleurs que les guerres diplomatiques sont sans répit.