Ving-trois insurgés ont été tués dans deux opérations militaires le long de la frontière afghane, a annoncé jeudi l'armée pakistanaise une semaine après un attentat-suicide à Islamabad qui avait 12 morts. « Le 19 novembre, 23 combattants ont été tués », a déclaré l'armée dans un communiqué. Ils appartenaient aux talibans pakistanais (TTP), formés en Afghanistan et qui se réclament de la même idéologie que les talibans afghans, ou à des groupes affiliés, les accusant d'agir pour le compte de son ennemi juré, l'Inde. Les opérations militaires ont eu lieu dans le district de Kourram, dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, à la poreuse frontière avec l'Afghanistan. « Le Pakistan continuera à tout mettre en œuvre pour éliminer la menace terroriste soutenue et financée par des puissances étrangères dans le pays », ajoute le communiqué. Ces derniers mois, le Pakistan a accusé à de multiples reprises l'Inde, pays avec lequel il a connu un conflit armé en mai, de soutenir des insurgés présents sur son sol. Le Pakistan connaît depuis le retour au pouvoir des talibans afghans à Kaboul, à l'été 2021, une recrudescence d'attaques contre ses forces de sécurité et accuse un autre voisin, l'Afghanistan, de soutenir les talibans pakistanais, que Kaboul dément abriter. Ces raids se sont produits une semaine après un attentat-suicide devant un tribunal d'Islamabad qui a fait 12 morts et des dizaines de blessés la semaine dernière. Cette attaque a été revendiquée par une faction des talibans pakistanais et orchestrée depuis l'Afghanistan, selon Islamabad qui a arrêté quatre suspects. Les relations entre le Pakistan et l'Afghanistan, envenimées par ces questions sécuritaires récurrentes, se sont détériorées jusqu'à conduire à leur pire affrontement à la mi-octobre. Les heurts avaient principalement eu lieu à la frontière, mais la confrontation avait aussi débordé jusqu'à Kaboul, touchée par des explosions attribuées par Islamabad à des « frappes de précision ». Les voisins sont convenus d'une trêve, fragile, dont ils ne sont pas parvenus à préciser les contours malgré plusieurs cycles de négociations en bloquant sur des questions sécuritaires. Ils avaient menacé de répliquer en cas d'attaque sur leur sol.