Polisario invité au Congrès du PP espagnol: Nizar Baraka recadre Feijóo sur la marocanité du Sahara    La Mauritanie dément toute réunion entre son président et Netanyahu    Mehdi Bensaïd : le PAM n'est pas une simple machine électorale    Le régime de Tebboune face au risque de faillite : la chute des réserves de change annonce une crise économique imminente en Algérie    CAN Féminine : le Maroc domine le Sénégal et termine en tête du groupe A    Le karaté marocain s'avance en pionnier vers le trône africain avec la candidature de Mohamed Mouktabil    CAN (f) 2024: Le Maroc QUALIFIE premier du groupe A    Région RSK : un taux de réussite de 93,23% au baccalauréat    Disparition de Medhi Narjissi : La famille poursuit sa quête de vérité en Afrique du Sud    African Security Analysis observe que le Maroc structure sa souveraineté militaire par la technologie et la production défensive    5G au Maroc : L'ANRT lance l'appel à concurrence pour les futurs opérateurs    Tennis: Iga Swiatek gagne son premier Wimbledon en battant Anisimova    CAN Féminine : Le onze de départ de Vilda face au Sénégal    France : Cinq mois de prison avec sursis pour un étudiant pour un piratage pro-palestinien ciblant des étudiants juifs    Achraf Hakimi emerges as strong Ballon d'Or contender after stellar season    Mohammedia : Vers la renaissance du Parc des Villes Jumelées?    Diaspo #397 : Lamiss Amya, la violoniste marocaine qui fusionne techno et racines orientales    Pastilla à l'honneur : Le Maroc décroche la 3e place au concours gastronomique de Washington    Chine : Pékin dévoile un nouveau train Maglev capable d'atteindre 600 km/h    50e session de l'APF: Rachid Talbi Alami et les présidents des parlements participants reçus à l'Elysée    Volkswagen ferme pour la première fois une usine en Chine    Yémen: Le SG de l'ONU condamne la reprise des attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge    Gazoduc Africain Atlantique : Réunions à Rabat du Comité technique et du Comité de pilotage    L'indice mondial des prix alimentaires progresse légèrement en juin selon la FAO    Droits de douane: Trump revient à la charge contre l'UE, Bruxelles souhaite un accord    Béni Mellal : L'Intérieur annonce la fin d'un sit-in périlleux et l'ouverture d'une enquête    L'ANEF encadre des travaux forestiers à Al Borj liés au projet électrique Tanger II    Rencontre sino-américaine à Kuala Lumpur : ouvre-t-elle la voie à une désescalade entre Pékin et Washington ?    Un nouveau plan d'action pour les échanges entre civilisations dévoilé lors d'un sous-forum    La trompette nomade d'Ibrahim Maalouf résonne à Casablanca    L'ICESCO renforce le dialogue civilisationnel lors d'une rencontre de haut niveau avec des responsables chinois    Mehdi Bensaïd lance des projets culturels et pose la première pierre du chantier de restauration de Sijilmassa    La cigogne et l'entrepreneur    L'OMPIC participe à la 1ère réunion de l'Alliance francophone de la propriété intellectuelle    REIM Partners investit plus d'un milliard de dirhams dans le premier OPCI dédié à la santé    Dar Taarji dévoile AKAN, une collection singulière de boutique-hôtels de charme    France : Un Franco-Marocain tué après avoir tenté de stopper une violente altercation    Marrakech : L'influenceuse Fidji Ruiz hospitalisée avec son mari Anas après un grave accident de la route    Réseau : Auto Nejma tisse sa toile à Agadir    L'Université d'Aix-Marseille attribue le titre de «Docteur Honoris Causa» à Mostafa Terrab    L'intelligence artificielle, catalyseur de réinvention de l'action publique au Maroc    Algerian Referee Sparks Controversy at Women's Africa Cup of Nations After Removing "RAM" Logo    Les prévisions du samedi 12 juillet    Euro féminin 2025 : Hier, l'Espagne et l'Italie qualifiées, ce soir duel pour la première place entre l'Allemagne et la Suède    Gouvernance des données : Pilier négligé de notre stratégie digitale ? [INTEGRAL]    Chambre des représentants : adoption en commission du PL portant création de la "Fondation Maroc 2030"    La Chine à mes yeux: un concours ouvert aux Marocains pour découvrir et raconter la Chine    Al-Haouz: 46.650 familles ont pu achever les travaux de construction et de réhabilitation de leurs habitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Espagne : Les socialistes cèdent le pouvoir aux conservateurs
Publié dans Albayane le 22 - 11 - 2011

Les conservateurs du Parti Populaire (PP) ont remporté, dimanche, à la majorité absolue les dixièmes élections législatives de l'Espagne démocratique. Leur victoire était attendue et n'a surpris personne. Toutes les circonstances avaient joué à leur faveur au moment où le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE – majorité sortante) se débattait dans la lutte contre le chômage, la dette souveraine et l'usure du pouvoir d'achat des catégories vulnérables. Le triomphe de la droite et la débâcle des socialistes en Espagne s'apprêtent à une lecture multiple. Les conservateurs doivent leur victoire beaucoup plus aux erreurs commises par le PSOE (à des facteurs exogènes) qu'à leurs propres mérites. Le PP, qui refusait de prêter main forte au gouvernement dans la recherche de remèdes adéquats à la crise, avait préféré laisser pourrir la situation et perfectionner un discours alarmiste pour semer le désarroi au sein de la société. Durant la campagne électorale, il s'était abstenu de révéler en détail son programme de gouvernement. Les conservateurs avaient, en outre, préparé leur retour au pouvoir (qu'ils avaient perdu aux élections de mars 2004) en restructurant leurs files, purger les délégations régionales du parti d'éléments opposés à leur leader, Mariano Rajoy, et, prendre comme cible préférée dans leurs attaques José Luis Rodriguez Zapatero, leader socialiste et président du gouvernement. Cette stratégie a finalement donné ses fruits dans la mesure où les socialistes étaient incapables d'asseoir une direction forte de leur parti, rassembler les courants de la gauche autour d'un programme social commun et créer un climat sain de concertation avec les syndicats.
Le PSOE s'effondre de manière scandaleuse au point que le PP réussit à s'emparer de la majorité absolue au parlement et de remporter une victoire inédite de la droite depuis la restauration de la démocratie en 1978. Ceci ne signifie guère qu'il avait réuni plus de votes que lors des élections de 2008. Il lui a uniquement suffi d'améliorer de 400.000 votes les scores obtenus durant les élections législatives précédentes pour obtenir une large victoire de 180 sièges contre 110 pour les socialistes. Ce triomphe est dû surtout à la perte de 4,4 millions d'espagnols qui avaient voté en faveur du PSOE en 2008 et à un taux d'abstention plus élevé de 28,31% (contre 26,15% en 2008). Du coup, les socialistes ont perdu 59 sièges par rapport à la précédente législature. Autre facteur déterminant est la fragmentation de la gauche. La somme des votes réunis par les formations représentant des courants progressistes se sont élevés à plus de 2,3 millions.
Le triomphe de la droite est aussi le résultat de la grogne des masses qui appuient traditionnellement la liste socialiste. Le PP a ainsi réussi à améliorer de 20% sa majorité sociologique qui est de près 8,5 millions de votes alors que les socialistes ont perdu près de 40% de leurs appuis (4,4 millions de votes par rapport à 2008). Ceci signifie qu'une bonne partie des socialistes a décidé d'investir son espoir en d'autres candidats de la gauche. Dans ce contexte, il est notoire la progression de la Coalition de la Gauche Unie qui a gagné 700.000 nouveaux appuis par rapport à 2008, ce qui lui garantit un total de 11 députés à la chambre basse (contre deux en 2008). L'Union Progrès et Démocratie (UPyD), créée par une dissidente du PSOE il y a seulement quatre ans, a récolté cinq sièges, dont quatre à Madrid (1 en 2008). Equo, un parti écologiste, a réuni 215.000 votes sans obtenir pour autant de siège de député. Il s'agit finalement d'un transvasement de votants du PSOE à d'autres partis d'obédience socialiste.
Même scénario s'est reproduit quant au sénat où le PP a remporté 136 sièges (contre 101 en 2008) alors que la représentation du PSOE est passée de 88 à 47 sénateurs.
Quelle conclusion peut-on tirer du changement de majorité en Espagne ? D'abord, Alfredo Perez Rubalcaba, candidat du PSOE, a reconnu la défaite de son parti et a immédiatement réclamé la tenue d'un congrès du parti. Les socialistes ont hâte de changer de direction. C'est la fin du cycle de Zapatero. Ensuite, Mariano Rajoy, grand triomphateur des élections du 20 novembre, a tendu la main à tous pour tirer le pays de la crise reconnaissant le moment délicat par lequel passe le pays. Il s'agit d'un discours diamétralement opposé à celui qu'il prônait alors dans l'opposition. Enfin, les partis minoritaires ont appelé la majorité de droite à faire preuve d'un talent dialoguant et ne pas recourir à des mesures drastiques qui pourraient rendre encore plus dure la vie aux masses populaires. Un fait significatif est représenté par le retour de la gauche basque d'Amaiur, un complexe conglomérat de groupuscules basques qui compte dans ses files des activistes indépendantistes et anciens membres de l'organisation séparatiste ETA. Il a remporté sept sièges de députés et plus de 330.000 votes, soit le score le plus important au pays basque. La Coalition Iniciativa Per Catalaunya (au pouvoir en Catalogne) a obtenu 16 sièges, un chiffre qui la convertit pour la première fois la formation qui a obtenu le plus de votes en Catalogne.
Au lendemain des élections, la carte politique de l'Espagne a totalement changé. Le PP a remporté la majorité absolue dans la quasi-totalité des régions autonomes (à l'exception de la Catalogne et du pays basque) alors que les socialistes ont perdu leur dernier bastion, l'Andalousie. De manière que les conservateurs, qui gouvernent dans la majorité des régions autonomes, vont avoir les mains libres dans la gestion des affaires publiques, la politique territoriale et l'adoption des lois sans nécessite de recourir à un potentiel appui au parlement. Dans ce contexte, de nombreux acquis obtenus sous le mandat des socialistes risquent de sauter en pièces. C'est le cas de la gratuité des services publics, la régularisation de la situation des immigrés ou l'égalité des sexes.
Le triomphe du PP a mérité des titres évocateurs à la Une de la presse espagnole d'audience nationale pour mettre en relief la majorité obtenue par la droite. El Pais titre : «la crise attribue tout le pouvoir à Rajoy» alors qu'El Mundo écrit : « le mandat du changement». Pour ABC, il s'agit d'un « triomphe historique ». La Razon meuble toute la première page avec le titre suivant : «confiance absolue». Publico titre : «droite socialiste…débâcle socialiste».
Résultats définitifs à l'issue du dépouillement de 100% des votes :
Total des votants: 24.590.557 soit 71,69% (73,85% en 2008)
Abstention: 9.710.775 soit 28,31% (26,15% en 2008)
Votes nuls: 317.886 soit 1,29% (0,64% en en 2008)
Votes en blanc: 333.095 soit 1,37% 1,11%.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.