Le juge d'instruction chargé des crimes financiers près l'annexe de la Cour d'appel de Salé, Abdelkader Chentouf a poursuivi, mercredi, l'audition des témoins dans l'affaire de la compagnie (COMANAV), indique-t-on de source judiciaire. Le juge a ainsi entendu A.S, un cadre à la présidence du gouvernement, après l'audition lundi d'un premier témoin, selon la même source. Au fur et à mesure que l'enquête avance, des sources concordantes indiquent que cette affaire connaitra des rebondissements. Ce feuilleton qui vient de démarrer tient en haleine l'opinion publique nationale, eu égard à la nature des accusés, notamment l'accusé principal Taoufik Ibrahimi, qui était président du directoire de l'Agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA), ancien directeur de la Comanav et président de la fédération royale marocaine de natation. C'est le sujet qui anime les discussions dans les «salons» durant cette saison estivale. Des questions, aussi crues les unes que les autres, se posent dans ce cadre. Aurait-il (Ibrahimi) comploté pour une mise à mort lente du port Tanger Med, pourtant projet phare du pays ? Aurait-il manœuvré pour faire éclater des crises en poussant des travailleurs au désespoir par la dégradation de leurs conditions de travail et de leurs droits sociaux ? Aurait-il manipulé des mouvements sociaux pour paralyser les activités des exploitants des différents compartiments de Tanger Med notamment au terminal Eurogate ébranlé à maintes reprises par des débrayages, et à l'APM Terminal Tangier, opérant sur le premier quai à transbordement du port ?. Rappelons que sept personnes, dont l'une en état de liberté provisoire et sous contrôle judiciaire, sont poursuivies dans cette affaire notamment pour «constitution d'une bande criminelle pour le sabotage d'établissements publics (ports et navires), atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, participation et divulgation du secret professionnel et entrave à la liberté du travail»