La dynamique réformiste au Maroc soulignée Le Centre d'Etudes Internationales (CEI), think tank indépendant basé à Rabat, au Maroc, a organisé, le mardi 23 octobre 2012, une table ronde sous le thème, «le printemps arabe et l'avenir de la Méditerranée occidentale». Cette rencontre scientifique fut l'occasion de rappeler les dynamiques caractéristiques du printemps arabe qui a emporté des régimes politiques qui se croyaient jusque-là verrouillés et consacré l'émancipation de la société civile en tant que force citoyenne inhérente au changement. En effet, si les pays arabes sont restés pendant longtemps en dehors de ce mouvement général de l'Histoire, la révolution tunisienne marque sur ce plan la reprise de la marche interrompue au lendemain des décolonisations. Ainsi, la problématique du réveil, de la renaissance, combinée au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, est bien au cœur des espoirs et des attentes qui montent à partir de 2011 et conduisent à parler de «printemps». Toutefois, celui-ci manquait de programme préétabli, de leader fédérateur, d'idéologie commune, et fut en grande partie pluriel et contrasté. Ce qui explique la tendance quasi générale à parler de plusieurs printemps arabes, soit une forme spontanée de soulèvements populaires contre la corruption de la classe politique dirigeante, revendiquant davantage de libertés. Et si les «printemps arabes» se différencient généralement par la nature des revendications formulées et les canaux que celles-ci empruntent, il est pertinent de les différencier également eu égard au degré de réactivité des pouvoirs en place. Ainsi, au moment où l'approche répressive semble avoir prévalu dans la majorité des pays affectés par le «printemps arabe», la dynamique réformiste des autorités marocaines a évité au royaume de sombrer dans la spirale de la violence, donnant ainsi à la relation entre l'Etat et les mouvements contestataires une configuration moins crispée qu'ailleurs. Diligente et substantielle, l'offre de réforme proposée par les pouvoirs publics marocains avait pour visée une refondation profonde de la Charte fondamentale, refondation à la définition de laquelle les jeunes ont été eux-mêmes associés au même titre que les formations politiques, syndicales et civiles du royaume. D'un système de monarchie gouvernante, le Maroc s'achemine dès lors vers une monarchie parlementaire où le gouvernement est constitutionnellement issu des urnes et responsable devant le parlement. La nouvelle Constitution marocaine adopte donc les principes universels de démocratie et de bonne gouvernance, sans sacrifier toutefois les fondements ancestraux du système monarchique marocain où le roi exerce des pouvoirs constitutionnellement définis.