Le climat jette un froid sur la production La vague de froid que connait actuellement la majeure partie du territoire national et qui continuera sans doute dans les jours à venir, occasionne, par ci et par-là, des dégâts considérables. Dans la région de Souss Massa Drâa, ce phénomène a été rappelé au cours des trois événements agricoles qu'elle vient d'abriter, en l'occurrence le prix Trophel de la meilleure entreprise agricole nationale, le Salon international de la filière fruits et légumes (SIFEL) et le Salon national des produits du terroir (SNAPT). Les petits et moyens paysans ont sérieusement pâti de cette situation qui a particulièrement touché les cultures sous serre. Comme l'on sait, ces agriculteurs qui exercent des activités vivrières dans leur globalité, sont, pour la plupart, étouffés par les charges des crédits. Depuis quelques jours, à l'instar de nombre de régions du royaume, la zone du Souss Massa a été profondément affectée par cette avalanche de froid qui s'est attaquée à des productions agricoles, telles la courgette, l'asperge, la pomme de terre, le poivron, le haricot vert, le petit pois et autres légumes. Ces pertes causées par les fortes intempéries prennent de plus en plus de l'ampleur chez les petits agriculteurs dont les plantes ne sont pas souvent protégées. Cette situation embarrassante est en passe d'affecter cette large frange de populations défavorisées, dans la province de Chtouka Ait Baha. Leurs homologues ouvriers agricoles, quant à eux, souffrent le martyre face à des employeurs voraces qui, à longueur de journée, n'hésitent pas à violer les dispositions du code de travail et, en conséquence, à licencier les travailleurs pour des motifs sans fondement légal. Il faut dire que les affres des petits agriculteurs se sont accentuées par les insuffisances des pluies, cette année. On se demande aujourd'hui, comment ces victimes pourraient joindre les deux bouts. Tous les efforts consentis en termes d'injection des dépenses pour la valorisation de ces productions abattues, d'une traite, par le froid, accompagné de vents ravageurs, sont tombés à l'eau et génèrent une réelle calamité dans les milieux agricoles. La problématique de l'assurance des plantations et d'indemnisation des petits fellahs revient sur le devant de la scène. D'autre part, les détériorations qu'ont connues toutes ces espèces agricoles auront pareillement des incidences négatives sur le marché interne. Le consommateur verra les prix des légumes augmenter, au moment où la flambée des matières premières ne cesse d'empirer. Ces dégâts dont le volume net n'est pas encore quantifié provoqueront également des déséquilibres certains et auront des effets nocifs sur les disparités sociales. On retiendra également que ces dommages varient d'une ferme à l'autre, en fonction du degré de violence des conditions atmosphériques. Cependant, selon les premières prévisions et les indicateurs qui ressortent de cet état peu rassurant, il va sans dire que les productions agricoles hors enclos protégés s'élèvent à plus de 40.000 DH l'hectare. Ce qui montre bien l'ampleur des pertes envisagées et on voit mal comment on arriverait à les combler, d'autant plus que ces cultures approvisionnent substantiellement le marché interne en légumes et primeurs. Dans le cas d'espèce, la région serait immanquablement considérée comme zone vulnérable en matière d'agriculture. Il serait donc urgent d'intervenir dans les meilleurs délais afin de sauver la saison agricole et préserver les intérêts des petits agriculteurs qui souffrent le calvaire. Il est donc question de leur apporter tout le soutien nécessaire pour qu'ils se libèrent du marasme des endettements et des crédits, et de s'atteler à mettre en œuvre une loi d'assurance relative aux productions agricoles affectées par les changements imprévus du climat, où alternent vagues de froid glacial et chaleur torride.