Réquisitoire sans appel du tourisme Les professionnels du secteur du tourisme n'ont pas daigné cracher le mot, lundi dernier au siège de la Wilaya d'Agadir. Quoique monocorde et fastidieux, le procès mettait le doigt sur le malaise d'un secteur en débâcle, depuis déjà un bon bout de temps. On avait beau étaler les ripostes persévérantes du Conseil régional du tourisme (CRT), tout au long de ces dernières années, les opérateurs vomissaient les morosités d'une destination qui ne cesse de battre de l'aile. «La capacité litière s'est renforcée par le fleurissement de nombre de structures hôtelières, notamment Sofitel thalassa (346 lits), Tikida Palace (888 lits), Paradise plage (420 lits), Oméga hôtel (194 lits), Ibis Budget (242 lits)... La compagnie aérienne, un promoteur national de taille, continue à tourner le dos à cette dynamique», déplore Abderrahim Oummani, président du CRT. Le nouveau/ancien représentant de la Royal Air Maroc dans la région, Abdallah Kenfaoui, pétri d'une longue expérience professionnelle, suggérait aux acteurs pluriels du tourisme de se répartir, en fonction de la maîtrise de la langue et de la connaissance des spécificités requises des marchés, en sous-groupes afin de mieux cerner les flux de provenance. En dépit de certaines prouesses promotionnelles, en particulier le film sur la région et les brochures multilingues dont on apprécie la teneur, le problème de l'animation demeure le manque à gagner pour une ville sans réelle attractivité, excepté les donnes naturelles (mer, soleil, climat, arrière-pays, exotisme...). «Vous savez, les deux événements phares de la première station balnéaire du royaume, à savoir le festival Timitar et le concert de la Tolérance que nous appuyons sans relâche, ont toujours été tenus sans la consultation des intervenants du secteur. Ces derniers ont certainement leur mot à dire à propos de tels événementiels dont les retombées touristiques pourraient être sensiblement rehaussées, en leur contribution effective, notamment en termes de programmation des dates au préalable, pour amorcer la promotion auprès des Tours Opérators en temps opportun. D'autant plus que les hôteliers offrent gracieusement les chambres aux invités, en haute saison», rouspète amèrement le dirigeant du CRT. Par ailleurs, les participants au conseil d'administration n'ont pas non plus hésité à fustiger les irrégularités au niveau des prestations du produit, en continuelle déconfiture, des anomalies en matière de communication interprofessionnelle. «A mon sens, les sondages ponctuels exercés dans l'état d'évolution des différents volets du domaine, notamment l'hôtellerie, je n'y crois pas tellement. Il serait beaucoup plus performant de procéder par suivi permanent, à travers un observatoire par le biais duquel les hôteliers sont informés de visu sur la qualité de l'offre auprès des tourismes, au jour le jour, par de simples questionnaires. De ce fait, on aura, sans doute, une visibilité claire et fiable du produit et on approchera d'une manière tangible le taux de retour. Dans le même sillage, il devient de plus en plus impératif de s'atteler à une proximité sur le net, à travers le PC ou le mobile, afin de se renseigner sur les opportunités déferlantes des marchés, à partout dans le monde», rétorqua Yazid Zellou, Wali de la région Souss Massa Drâa.