Les arrondissements communaux composant les mairies dans les grandes agglomérations ont été créés dans le cadre de la mise en application de la formule de l'unité de la ville. Et ce, dans l'objectif de mettre en œuvre la politique de proximité et de gérer les villes suivant une vision globale. Ce système a été mis en place depuis les élections communales de septembre 2003, juste après la révision de la charte communale qui régissait la gouvernance locale. Dix ans plus tard et à la veille des élections communales qui interviennent cette fois-ci dans un autre contexte, notamment l'entrée en vigueur des dispositions de la nouvelle Constitution, d'aucuns s'interrogent sur l'efficacité de ce système d'arrondissements dépourvus de moyens et annexés aux mairies qui monopolisent tous les pouvoirs. Le volet proximité a été tout simplement marginalisé. Les arrondissements, qui tiennent durant ces jours leurs sessions ordinaires du mois de janvier, débattent notamment du compte administratif. C'est-à-dire le sort des dotations octroyées par les mairies. Ces dotations, qui oscillent généralement entre 300 et 700 millions de centimes par an, sont dépensées pour couvrir les frais de fonctionnement des différents services de l'arrondissement, les fournitures de bureau, le gasoil, les téléphones et une petite partie versée aux associations locales, ayant dans la plupart des cas des connexions avec des élus locaux. On imagine un conseil composé de trente élus en train de débattre du sort de la dotation accordée par la mairie. Il faut dire que les arrondissements communaux dans leur configuration actuelle et eu égard aux dispositions de la charte communale sont réduits à de simples annexes des mairies. Tout projet, même s'il touche à la question de la vie quotidienne des habitants, devrait être soumis au conseil de la ville et validé au niveau de la mairie. Et là, d'autres calculs et d'autres considérations sont pris en compte, à savoir notamment la tendance politique de la majorité qui est aux commandes de l'arrondissement. C'est dire que le citoyen du quartier devient otage de ces considérations politiciennes et l'élu local n'a plus de rôle à jouer dans la zone où il a été élu et auprès des habitants qui l'ont élu. Pis encore, les bureaux des arrondissements ou leurs présidents n'ont pas de poids au niveau de la mairie pour pouvoir apporter visions ou propositions afin de gérer la ville dans le cadre d'une vision globale prenant en compte les préoccupations et les attentes des citoyens dans les différentes zones de l'agglomération. Et au bout du compte, c'est la politique de proximité qui est sérieusement mise à mal.