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La chronique littéraire
Elle va nue, la liberté
Publié dans Albayane le 10 - 05 - 2013


Elle va nue, la liberté
Cette semaine, j'ai choisi de vous présenter quelques livres qui me sont parvenus. Parmi ceux là, un superbe recueil de poèmes nous arrivant tout droit des ruines d'une Syrie meurtrie.
Quelle belle surprise. Cette semaine a été publié en France, chez Bruno Doucey, un petit recueil de poèmes, Elle va nue, la liberté, de Maram Al-Masri, une auteure syrienne exilée depuis peu en France. Depuis deux ans, son pays traverse une guerre civile qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Son éditrice, Murielle Szac parle de Maram Al-Masri avec beaucoup de tendresse et de justesse. Elle raconte cette «exilée d'un pays-blessure qui saigne en elle». Petite mère d'orphelins, Maram Al-Masri es tune sorte de «funambule toujours sur le fil entre tristesse et espérance. Je l'ai vue se vêtir du drapeau de son pays, incarnant la Syrie martyrisée; glisser son portable sous son oreiller, ne plus respirer, ensevelie sous ses morts. Depuis que la révolution syrienne a éclaté, Maram guette chaque jour les vidéos sur Facebook ou YouTube. Ainsi sont nés les poèmes de ce recueil. Ils ne cherchent pas à apprivoiser les images de l'horreur, ils nous les donnent à voir. Là, une mère porte en terre son enfant. Ici, un enfant figé près du cadavre de ses parents. Et ces caisses de bois nu qui dansent. » Pour se rendre compte de la force qui se dégage de ce recueil, il suffit de découvrir les premiers vers de Maram Al-Masri :
«L'avez-vous vu ?
Il portait son enfant dans ses bras
et il avançait d'un pas magistral
la tête haute, le dos droit
Comme l'enfant aurait été heureux et fier
d'être ainsi porté dans les bras de son père
Si seulement il avait été
vivant»
Le mariage pour tous a suscité en France ces derniers mois, un débat vif dans la société, très divisée sur la question. Et en librairie, ce fait de société s'est également largement répandu. Nous avons déniché un très bel ouvrage, Le mariage pour tous, paru aux Editions Tchou. Ce livre est en fait un reportage sur le vif d'un enjeu sociétal majeur, le mariage pour tous. Transmettre les paroles de la rue, du peuple et de ce qui s'est écrit sur les murs virtuels des réseaux sociaux via Internet, consigner le florilège de slogans, de tweets, de photos, de phrases issues de discours de l'Assemblée, tel est le propos de ce livre de mémoire. Ces slogans véhiculent les messages d'espoir en une société égalitaire et parlent d'une histoire en marche. Le bouleversement sociétal se donne à voir au travers des inscriptions provocantes, subtiles ou décalées qui toutes disent le désir d'une évolution et rivalisent d'imagination. Les pancartes, banderoles, slogans réunis dans cet ouvrage et entremêlés de graphismes originaux rappellent les points symboliques de la bataille pour l'égalité des droits. Dans sa préface, Muriel Flis-Trèves apporte un éclairage à la fois sociologique, humain et citoyen. Un document graphique exceptionnel.
Notons la sortie prochaine des Justes, un thriller signé de l'auteur américain Michael Wallace chez MA Editions Par une froide nuit dans le désert de l'Utah, une jeune femme s'enfuit de chez elle, son enfant endormie dans les bras. Plusieurs heures après, elle est retrouvée morte la gorge tranchée et la langue arrachée – et fait curieux, sa petite fille a été ramenée dans son lit. Les habitants de Blister Creek souhaitent voir ce meurtre affreux résolu au plus vite, car ils font partie d'une communauté unique en son genre : une secte polygame dissidente des Mormons, qui ne peut se permettre de voir cette affaire filtrer dans le « monde extérieur ».
Ils font donc appel à l'un des leurs : Jacob Christianson, fils d'un patriarche respecté, et accessoirement cousin de la victime. Avec l'aide de sa sœur adolescente, Eliza, Jacob commence à enquêter sur cet étrange meurtre et met bientôt au jour un monstrueux secret, qui pourrait détruire les fondations même de leur église. Les Justes est un thriller original qui nous propose une incursion glaçante dans une communauté mormone polygame et très fermée de l'Utah. Il a remporté dès sa parution un vif succès aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Toujours chez MA Editions, on attend avec impatience la sortie prévue fin juin de La Vengeance de Baudelaire, le dernier roman de l'écrivain hollandais Bob Van Laerhoven. Le récit nous plonge dans le Paris de 1870. La guerre sévit entre la France et la Prusse et la ville assiégée est bombardée quotidiennement, condamnant la population à la faim et au froid. Partout la mort rôde. Dans les bas-fonds de Paris ou encore dans les grands salons des aristocrates, les mœurs sont dissolues, les superstitions et les pratiques occultes côtoient impudemment la connaissance scientifique.
C'est dans cette atmosphère chaotique et teintée d'érotisme, que Paul Lefèvre, l'énigmatique commissaire assidu des bordels de la capitale, ainsi que son ami, l'inspecteur Bernard Bouveroux, homme curieux et cultivé, auront à résoudre une série de crimes bien orchestrés, chacun porteur d'un message, tiré du controversé recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, mort quelques années plus tôt. mesure que l'enquête progresse sur un chemin encombré de subterfuges et de mensonges soigneusement ourdis dans les profondeurs abyssales de l'âme humaine, les masques se craquellent, puis tombent, nous dévoilant au compte-gouttes, un obscur secret, bien gardé au sein de la famille Baudelaire. La Vengeance de Baudelaire a reçu, en 2007, le prix Hercule Poirot du meilleur roman à suspense.
*Journaliste, éditeur et agent littéraire à Paris
Cette semaine, j'ai choisi de vous présenter quelques livres qui me sont parvenus. Parmi ceux là, un superbe recueil de poèmes nous arrivant tout droit des ruines d'une Syrie meurtrie.
Quelle belle surprise. Cette semaine a été publié en France, chez Bruno Doucey, un petit recueil de poèmes, Elle va nue, la liberté, de Maram Al-Masri, une auteure syrienne exilée depuis peu en France. Depuis deux ans, son pays traverse une guerre civile qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Son éditrice, Murielle Szac parle de Maram Al-Masri avec beaucoup de tendresse et de justesse. Elle raconte cette «exilée d'un pays-blessure qui saigne en elle». Petite mère d'orphelins, Maram Al-Masri es tune sorte de «funambule toujours sur le fil entre tristesse et espérance. Je l'ai vue se vêtir du drapeau de son pays, incarnant la Syrie martyrisée; glisser son portable sous son oreiller, ne plus respirer, ensevelie sous ses morts. Depuis que la révolution syrienne a éclaté, Maram guette chaque jour les vidéos sur Facebook ou YouTube. Ainsi sont nés les poèmes de ce recueil. Ils ne cherchent pas à apprivoiser les images de l'horreur, ils nous les donnent à voir. Là, une mère porte en terre son enfant. Ici, un enfant figé près du cadavre de ses parents. Et ces caisses de bois nu qui dansent. » Pour se rendre compte de la force qui se dégage de ce recueil, il suffit de découvrir les premiers vers de Maram Al-Masri :
«L'avez-vous vu ?
Il portait son enfant dans ses bras
et il avançait d'un pas magistral
la tête haute, le dos droit
Comme l'enfant aurait été heureux et fier
d'être ainsi porté dans les bras de son père
Si seulement il avait été
vivant»
Le mariage pour tous a suscité en France ces derniers mois, un débat vif dans la société, très divisée sur la question. Et en librairie, ce fait de société s'est également largement répandu. Nous avons déniché un très bel ouvrage, Le mariage pour tous, paru aux Editions Tchou. Ce livre est en fait un reportage sur le vif d'un enjeu sociétal majeur, le mariage pour tous. Transmettre les paroles de la rue, du peuple et de ce qui s'est écrit sur les murs virtuels des réseaux sociaux via Internet, consigner le florilège de slogans, de tweets, de photos, de phrases issues de discours de l'Assemblée, tel est le propos de ce livre de mémoire. Ces slogans véhiculent les messages d'espoir en une société égalitaire et parlent d'une histoire en marche. Le bouleversement sociétal se donne à voir au travers des inscriptions provocantes, subtiles ou décalées qui toutes disent le désir d'une évolution et rivalisent d'imagination. Les pancartes, banderoles, slogans réunis dans cet ouvrage et entremêlés de graphismes originaux rappellent les points symboliques de la bataille pour l'égalité des droits. Dans sa préface, Muriel Flis-Trèves apporte un éclairage à la fois sociologique, humain et citoyen. Un document graphique exceptionnel.
Notons la sortie prochaine des Justes, un thriller signé de l'auteur américain Michael Wallace chez MA Editions Par une froide nuit dans le désert de l'Utah, une jeune femme s'enfuit de chez elle, son enfant endormie dans les bras. Plusieurs heures après, elle est retrouvée morte la gorge tranchée et la langue arrachée – et fait curieux, sa petite fille a été ramenée dans son lit. Les habitants de Blister Creek souhaitent voir ce meurtre affreux résolu au plus vite, car ils font partie d'une communauté unique en son genre : une secte polygame dissidente des Mormons, qui ne peut se permettre de voir cette affaire filtrer dans le « monde extérieur ».
Ils font donc appel à l'un des leurs : Jacob Christianson, fils d'un patriarche respecté, et accessoirement cousin de la victime. Avec l'aide de sa sœur adolescente, Eliza, Jacob commence à enquêter sur cet étrange meurtre et met bientôt au jour un monstrueux secret, qui pourrait détruire les fondations même de leur église. Les Justes est un thriller original qui nous propose une incursion glaçante dans une communauté mormone polygame et très fermée de l'Utah. Il a remporté dès sa parution un vif succès aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Toujours chez MA Editions, on attend avec impatience la sortie prévue fin juin de La Vengeance de Baudelaire, le dernier roman de l'écrivain hollandais Bob Van Laerhoven. Le récit nous plonge dans le Paris de 1870. La guerre sévit entre la France et la Prusse et la ville assiégée est bombardée quotidiennement, condamnant la population à la faim et au froid. Partout la mort rôde. Dans les bas-fonds de Paris ou encore dans les grands salons des aristocrates, les mœurs sont dissolues, les superstitions et les pratiques occultes côtoient impudemment la connaissance scientifique.
C'est dans cette atmosphère chaotique et teintée d'érotisme, que Paul Lefèvre, l'énigmatique commissaire assidu des bordels de la capitale, ainsi que son ami, l'inspecteur Bernard Bouveroux, homme curieux et cultivé, auront à résoudre une série de crimes bien orchestrés, chacun porteur d'un message, tiré du controversé recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, mort quelques années plus tôt. mesure que l'enquête progresse sur un chemin encombré de subterfuges et de mensonges soigneusement ourdis dans les profondeurs abyssales de l'âme humaine, les masques se craquellent, puis tombent, nous dévoilant au compte-gouttes, un obscur secret, bien gardé au sein de la famille Baudelaire. La Vengeance de Baudelaire a reçu, en 2007, le prix Hercule Poirot du meilleur roman à suspense.


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