El Jadida, Azemmour, Sidi Bouzid en liesse. C'est la jubilation. Tout le monde a vécu des heures extases les 15, 16 et 17 août 2013. Organisée par l'association des Doukkala, en étroite collaboration avec le Ministère de l'Equipement et du Transport, cette 3e édition, signée «Parce que la vie n'a pas de prix», a prévu des actions de proximité auprès des festivaliers pour les sensibiliser à la sécurité routière. Durant les 3 jours de l'évènement, le Comité national de prévention des accidents de la circulation a occupé tous les lieux de spectacles.Le Festival Jawharat Al Hayat s'est fait de cette manifestation un objectif vital de sensibilisation des usagers de la route et des véhicules à la prévention routière. Mais, il a réussi, d'un autre côté sans y avoir songé, à revigorer, par contre, des millions d'autres vies humaines, dont des anciennes gloires de notre foot- ball national, sombrant dans l'oisivité et la morosité du manque d'une animation égayante faisant oublier les affres d'une année de labeur ainsi qu'à redonner une vie à ces localités souffrant de mille maux à cause de leurs élus. Le coup d'envoi débuta, ce jeudi 15, en trombe avec une parade, aux rythmes de tambours africains, haute en couleurs où troupes folkloriques (Abidates R'ma, Issaoua, Dakka Marrakchia, Reggada...), échassiers, équilibristes, marionnettes géantes, a fait vibrer et danser les principales avenues du centre- ville et les citoyens. Les Jdidis et leurs hôtes, dont la joie était indescriptible, n'en croyaient pas leurs yeux. Hommes, femmes et enfants y ont adhéré, d'une manière spontanée, pour lui donner une ambiance exquise et encore plus d'éclat. La symbiose était totale. C'était la fiesta. La nuit, la scène Breija El Jadida a été très, très chaude. Elle a accueilli Dina Hayek et le groupe Fnaïre. La star libanaise a enflammé la scène et a déchaîné les foules en chantant « Nidae Al Hassane » (Saout El Hassan younadi) ; la célèbre chanson mémorant la glorieuse Marche verte en 1975. Le groupe de rap marrakchi, de son côté, s'est lâché en interprétant plusieurs morceaux connus de son répertoire et des chansons de son nouvel album. Parallèlement et au même moment, la scène d'Azemmour vivait d'autres intenses moments. Ell a réuni Ghani Kabbaj et la légendaire formation Nass El Ghiwane. En premier, Ghani Kabbaj a ébloui la très nombreuse assistance. Un peu plus tard dans la soirée, la troupe d'Omar Sayed, toujours éblouissant, a donné la réplique au spécialiste de la fusion entre musique marocaine et styles internationaux. C'était l'extase. Inutile de décrire le comportement des fanatiques de cette troupe de feu Boujmiê. Le vendredi, Saida Charaf a fait vibrer le public du parc Mohamed V d'El Jadida. Les rythmes de la musique hassania a mis le feu sur la scène. La diva sahraouie a conquis le public jdidi et les visiteurs de la cité avec sa voix et sa folle énergie. Pendant ce temps, de l'autre côté de la ville sur la scène Braïja, ils étaient près de 200.000 de spectateurs à suivre Gnawa Diffusion. Ce groupe a livré un show exceptionnel. De "Visa vie" à "Sabrina", en passant par "Malika Moutahajiba", le leader du groupe, Amazigh Kateb, a magistralement interprété les plus belles chansons du groupe. Sur la scène d'Azemmour, Dina Hayek a fait, encore une fois, un tabac. Cheb Kader a emballé, de sa part les spectateurs, venus de toute part de la ville, de la plage El Haouzia et des agglomérations d'Azemmour. Le dernier jour, les spectateurs étaient perplexes entre les scènes Braïja et celle d'Azemmour. Pour laquelle opter ? Un terrible casse- tête. Le choix était, vraiment, difficile. D'un côté, il y avait, à Azemmour, la formation jdidie Mazagan et le chanteur populaire Abdellah Daoudi tandis que la scène Braïja d'El Jadida abritait le chanteur libanais Ramy Ayach et l'émir du Ray Cheb Mami dont c'est la deuxième exhibition à El Jdida après qu'il ait participé, aux côtés de l'Association des Doukkala à la campagne de se sensibilisation, organisée par cette dernière, contre les MST et plus principalement contre le Sida. Inutile de décrire les affluences du public. Elles étaient inimaginables et inattendues à la fois. Le moment était magnifique. Ramy Ayach, qui a fêté son anniversaire avec le public, a tenu à chanter, à son tour comme sa compatriote Dina Hayek, « Nidae Al Hassane »rappelant une glorieuse ère de notre Histoire. Des feux d'artifice ont clôturé ces très belles soirées Le Festival Jawharat Al Hayat 2013 a dépassé, encore une fois, toutes les espérances placées en lui. La réussite a été totale à tous les niveaux. Sauf du côté de l'agence organisatrice qui a manqué du respect à la presse jusqu'à frôler l'indécence et l'arrogance. En particulier vis- à- vis de la presse locale et aux journalistes- photographes pour ne pas leur avoir réservé des angles pour la prise de photos. Cette agence s'est permis, même, le luxe de distribuer des badges de presse à des étrangers à ce corps qui doit jouir, pourtant, de tous les égards. A part ces failles, tout a été « pour le meilleur dans le meilleur des mondes possibles ». Le festival gagne ses galons. Le public, qui a veillé, ces nuits là jusqu'à 4h- 5h du matin, est la plus grande récompense de cet événement. Il n'y a qu'à voir ou à lire le bonheur et la joie de milliers de personnes qui se déplacent dans les différents sites du festival du Grand El Jadida pour saisir que cette manifestation a gagne, de plus en plus, les cœurs. Si bien que l'on peut qu'il rivalise, désormais, avec son homologue Mawazine de Rabat. Ce dernier serait, d'après la célèbre chaîne de musique MTV, le deuxième grand festival du monde, après le Donauinselfest organisé à Vienne en Autriche, avec ses 3,2 millions de spectateurs enregistrés en 2013. Or, Jawharat Al Hayat, selon les officiels, a dépassé, cette année, de très loin ce chiffre. Organisé, presque à la même date que le moussem de Moulay Abdellah qui a, lui aussi, ses milliers d'adeptes, et dans une ville d'estivage, réputée pour ses nombreuses plages et qui accueille de milliers de visiteurs nationaux et étrangers surtout en ce mois d'août, cet événement a tendance à attirer davantage de spectateurs d'année en année. Surtout que son image est exportée, maintenant, vers de nombreux pays occidentaux et arabes. Mais pourvu qu'on garde cette cadence et ce niveau pour lui apporter, à chaque fois, du nouveau. Survivra- t- il si l'actuel gouverneur, Mouâd Jamî, quitte ce poste pour d'autres prérogatives nationales ailleurs ? C'est la question qui revient avec persistance. En tous les cas et quoi qu'il en soit car personne ne peut savoir ce que prévoit demain, le festival avance à pas de géants. Et à ce rythme, il surclassera celui de Mawazine si ce n'est pas, déjà, fait.