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Ahmed Saâdi, une œuvre pour la postérité
In Memoriam
Publié dans Albayane le 11 - 11 - 2013


In Memoriam
L'histoire de feu Si Ahmed Saâdi est un peu celle de la chanson marocaine. A croire que l'un se confondait avec l'autre. Les similitudes sont tellement nombreuses et multiples que l'on est tenté d'avancer que la chanson marocaine naissante et Ahmed Saâdi ont fait un long chemin ensemble.
La phase de gestation dans les années 30, celle de l'imitation des meilleures œuvres orientales dans les années 40, l'apparition des premières créations authentiquement marocaines dans les années 50, la phase de maturation des années 60 et l'âge d'or dès l'aube de la décennie 70. Dans toutes ces étapes, et sur une période d'un demi-siècle, feu Si Ahmed Saâdi a fait partie de ces soldats de l'ombre qui ont pris la responsabilité de promouvoir une chanson marocaine qui se cherchait encore.
Ahmed Saâdi, élevé dans une famille conservatrice, d'où sont issus nombre d'intellectuels, de résistants et d'hommes de lettres, s'est découvert à un âge précoce un penchant prononcé pour la musique et la chanson. Quoi de plus naturel si ce natif de l'ancienne Médina de Casablanca et plus précisément de la célèbre rue du Commandant Provot, a choisi dès son jeune âge, d'abandonner ses études à l'école Akkour (actuellement école Salam) pour suivre des cours de musique. C'était vers la fin des années 30, du temps où il était fasciné par les œuvres immortelles de Mohamed Abdelwahab et Oum Kaltoum. Mais comme la seconde Guerre Mondiale allait freiner, à partir de 1939, toute activité artistique ou culturelle, Ahmed Saâdi a dû attendre la fin des hostilités, plus précisément l'année
1947, pour acheter son premier luth. Commence alors le véritable apprentissage avec les leçons de solfège prodiguées par son premier professeur en la matière : maître Ahmed Boudaroua. C'était au fameux Derb Chorfa aux côtés de futurs musiciens de sa génération à l'image du violoniste Mohamed Manar, Larbi Saâdoune ou Mohamed Achab.
Une fois la leçon apprise, feu Ahmed Saâdi s'est lancé dans la réalisation du rêve qu'il caressait depuis son jeune âge. Ainsi, il a fait partie de ces orchestres d'occasions qui animaient de multiples soirées et manifestations familiales ou amicales. La plupart du temps, les spectacles se déroulaient au Ryad Touimi dans l'ancienne Médina. C'est aussi à cette époque qu'il a fait la connaissance de futures stars de la chanson marocaine comme Mohamed Fouiteh ou feu Maâti Bidaoui. Mais tout cela n'était en fait qu'une phase expérimentale. Sa véritable carrière professionnelle a débuté en 1952, quand Ahmed Saâdi dont le métier était partout reconnu a décidé de rejoindre l'orchestre «Al Fawz», mieux équipé et beaucoup plus crédible grâce notamment à l'apport de son maestro feu Mekki Farfra. Mais l'exil de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V durant l'été de 1953, et la véritable révolution qu'elle déclencha spontanément au sein du peuple marocain ont poussé une nouvelle fois feu Ahmed Saâdi et ses collègues à choisir d'autres moyens de manifester leur patriotisme et leur détermination à lutter contre l'occupant.
Il aura donc fallu attendre que cette lutte héroïque du peuple marocain débouche sur l'indépendance du pays, pour que l'art en général et la musique en particulier puissent enfin redémarrer de bon pied. Feu Si Ahmed Saâdi ne s'est pas contenté de faire preuve d'un nationalisme sans faille, mais était l'un des plus fervents défenseurs d'une chanson marocaine authentique, puisant sa force dans la dimension culturelle arabe du pays. 1956, c'est aussi le moment qu'a choisi feu Ahmed Saâdi pour créer son propre orchestre baptisé «Attakadoum». Cet orchestre a été derrière l'éclosion de plusieurs musiciens talentueux : les violonistes Larbi Saâdoune et Youness Fakherddine, Mohamed Achab pour le violoncelle, Kassem Nasserdine (Nai) et Moustapha Kamal pour les instruments rythmiques, outre des chanteurs très doués comme Mohamed Moncef, feu Mohamed Lahrizi, et Souad Hijji.
Les habitués de l'orchestre «Attakadoum» retiendront surtout ces voix illustres qui imitaient à la perfection les œuvres de Mohamed Abdelwahab, Oum Kaltoum, Faïza Ahmed et Sabah. Mieux encore, sous la direction du maestro feu Si Ahmed Saâdi, l'orchestre «Attakadoum» a eu le mérite de découvrir de grands chanteurs qui ont marqué la chanson marocaine moderne : Abdelwahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat et feu Mohamed Hayani, entre autres. En plus de tournées au Maroc et en Algérie avec la participation de vedettes égyptiennes telles que Houda Soltan et Maher El Atar. Puis s'ensuivit une phase généreuse de créations ininterrompues, signées Si Ahmed Saâdi. On citera notamment l'œuvre «Hasnaa» écrite par le grand poète arabe Ahmed Chawki et interprétée par Souad Hajji. Il y a eu également durant cette période allant de 1962 à 1967 d'autres œuvres du poète Mohamed Ali Houari comme «La Taghdabi» et «Kaifa Anssa» interprétées par Hassan Sekkat et Souad Hajji. Désireux de donner à ses œuvres une dimension authentiquement arabe, Ahmed Saâdi a composé un poème intitulé «Rissalat Chiâr» de l'écrivain égyptien Hassan Kamel Saïrafi, chanté par feu Mohamed Lahrizi. Ce dernier a interprété une autre
œuvre «Mawkib AL Ijlal» écrite par le professeur Rachad Abdelmaâti. Il suffit donc de suivre ce prestigieux itinéraire pour se rendre compte que feu Si Ahmed Saâdi a contribué à hisser la chanson marocaine à un niveau respectable et à la faire connaître dans le monde arabe.


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