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Si le théâtre marocain m'était conté
Abdelkader Badaoui
Publié dans Albayane le 10 - 12 - 2013

On ne peut parler de théâtre au Maroc sans citer la grand Abdelkader Badaoui qui constitue l'un de ses piliers au Maroc. En effet, depuis plus de cinq décennies, Abdelkader Badaoui n'a cessé de s'investir corps et âme et de se sacrifier pour promouvoir le théâtre, en formant des générations de comédiens dont la valeur aujourd'hui est incontestable. D'ailleurs nombreux sont les comédiens et les comédiennes qui soulignent avec beaucoup de fierté être sortis de l'école Badaoui, car il s'agit vraiment d'une école qui a permis l'éclosion de plusieurs talents.
Et c'est avec une grande pudeur et une impression du devoir accompli que Abdelkader Badaoui s'est quelque peu éclipsé, pour ne pas dire retiré, laissant la place aux jeunes dont ses propres enfants qui ont été bercés par l'art et le théâtre. C'est le cas de Hasna, Karima et Mouhcine qui, après des études approfondies, ont repris le flambeau et fait honneur à leur père et mentor. C'est le cas de Karima qui a choisi de prendre le taureau par les cornes, en allant en Egypte suivre des cours à l'Académie des arts du Caire. Aujourd'hui, elle a réussi à gagner plus d'assurance et une certaine notoriété au Pays des Pharaons, là justement où il est très difficile de s'imposer étant donné l'activité artistique soutenue. Le mérite est d'autant plus grand lorsqu'on prend en considération la diffusion au niveau arabe des productions égyptiennes. Mouhcine Badaoui a opté, lui, pour la mise en scène et la conception de projets audiovisuels. Hasna semble plus imbue de théâtre et elle en a des atouts comme on a dû le constater dans ses rôles.
Tel père tels enfants, dirions-nous avec beaucoup de fierté. En effet, Abdelkader Badaoui, même en quittant définitivement la scène artistique, nous aurait légué des artistes de grande qualité, des artistes complets et accomplis.
Certes, les temps ont changé et le pays bouge. La scène artistique semble être aujourd'hui plus disposée à accueillir de nouveaux talents aux niveaux du théâtre, du cinéma et de la télévision. Révolues sont ces années de traversée du désert et de vaches maigres.
Et comme l'a si bien dit Karima Badaoui, « le Maroc connaît un essor louable. » Et d'appeler les cinéastes marocains à « prendre en considération les efforts de ces jeunes talents émergents, notamment ceux qui résident au Moyen-Orient, pour donner un nouveau souffle au septième art au Maroc. Après tout, la réussite au Maroc a un goût différent des autres consécrations. »
Abdelkader Badaoui a donc de quoi être fier en tant qu'homme de théâtre et père. Dramaturge, il a formé des générations entières et posé les jalons d'un théâtre de proximité, proche des gens et de leurs soucis et préoccupations. Son apport n'est pas reconnu uniquement au Maroc. Il l'a été aussi par l'Unesco qui lui a rendu un vibrant hommage lors d'une réception organisée en Egypte aux côtés d'artistes de plusieurs pays, en guise de reconnaissance de leur dévouement et sacrifices. Père, il a parfaitement rempli son devoir non seulement en assurant à ses enfants une éducation et une formation de qualité mais aussi en donnant à la scène artistique trois professionnels à même d'apporter une nouvelle conception et un sang nouveau au théâtre, au cinéma et à la télévision.
In memoriam
Ahmed El Bidaoui : ‘'L'oustad hors classe''
Le monde de la chanson arabe a perdu presque tous les vétérans et leur disparition n'a pu être comblée du fait qu'ils étaient porteurs d'un message pur, basé sur un verbe propre, une musique raffinée et une interprétation parfaite.
Comme en Egypte, au Maroc, le monde de la chanson a perdu plusieurs noms qui ont donné à la chanson marocaine une valeur et l'ont imprégnée d'un cachet venu d'ailleurs quand la chanson arabe moderne signifiait chanson égyptienne. Au début du siècle, la chanson marocaine moderne balbutiait ses premières expressions avec des chanteurs dont l'histoire n'a gardé que de furtives images.
Et c'est sans contexte le regretté Ahmed El Bidaoui qui a réussi à mettre sur les rails la chanson moderne inspirée des mélodies orientales et des textes originaux. Sa carrière a été un ensemble de recherches et de quêtes de la perfection car Ahmed El Bidaoui a eu le privilège d'être l'élève de grands érudits de l'époque, ce qui lui a permis d'être en parfaite connaissance de la poésie arabe et, bien sûr, des différents acteurs de l'histoire de la culture arabe au Maghreb et au Machrek. Ce natif de l'ancienne Médina à Casablanca a attiré l'attention de ses enseignants à un âge très précoce. Il faisait montre d'une intelligence rare et d'une détermination inégalée à investir les champs du savoir. Sa connaissance des différents courants littéraires et poétiques a ouvert devant lui les portes du succès, mais l'a aussi incité à devenir exigeant à l'extrême.
Dans son quartier et après avoir appris à jouer du luth et à dévoiler les secrets de sa beauté, il a constitué un petit orchestre composé d'un violoniste et d'un « Kanoun ». Avec ce trio, il a entrepris une tournée dans plusieurs villes marocaines et son local à Casablanca est devenu le point de rendez-vous des amateurs et connaisseurs de la musique. Déjà à l'époque, Ahmed El Bidaoui faisait preuve d'un sens très aigu de la perfection. Ses chansons telles « Adha Attanaï » et « Chafatak » furent le fruit d'une grande recherche mais aussi de la rencontre à la fin des années 30 avec Haj Abdelkader qui l'a convaincu de s'installer à Rabat. C'est là, dans les années 40 qu'il a le plus excellé et donné naissance à nombre de ses succès.
Après l'indépendance et après avoir chanté de grands succès, il se limite à la direction de l'Orchestre national et cède peu à peu le terrain aux jeunes arrivés. Mais il était resté très vigilant sur le côté qualité et veillait à ce que la chanson marocaine soit pure et réponde aux normes de l'esthétique avec ses trois composantes, texte, composition et interprétation. Ce souci très poussé de la qualité avait fait dire à certains qu'il empêchait l'éclosion de nouveaux talents. Aujourd'hui, tout le monde est convaincu que le regretté Ahmed El Bidaoui voyait juste. On en veut pour preuve la cacophonie et l'anarchie où baigne la chanson marocaine de nos jours.
Abdeslam Khatib


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