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La série noire continue
Accidents de la route
Publié dans Albayane le 26 - 12 - 2013

Le 23 décembre 2013, un grave accident de la route est survenu sur l'autoroute Casablanca-El Jadida au niveau de Bir Jdid. Sur place les sauveteurs et les citoyens qui se sont empressés pour apporter les premiers secours parlent d'un cauchemar. On a enregistré 6 morts dont un bébé de 4 mois et plus d'une dizaine de blessés graves, qui ont été évacués vers l'hôpital Mohamed V d'El Jadida. Un drame de plus qui vient endeuiller des familles en cette fin d'année. Accidents de la route, la série noire continue.
Plus de 4000 morts par an sur les routes Marocaines, des centaines de blessés chaque jour, des handicapés à vie, un triste record dont on peut se passer. Selon les statistiques présentées par le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), il a été enregistré 4.055 morts, 1.1791 blessés graves et 89.317 blessés légers entre décembre 2011 et décembre 2012 sur les routes marocaines.
Les chiffres des accidents de la route ou plus exactement de la guerre des routes sont effrayants car pour un million d'habitants nous enregistrons 125 morts au Maroc contre 91 dans les pays avancés dont le parc automobile est 10 fois supérieur au nôtre, ce qui malheureusement place les routes du Maroc parmi les plus meurtrières au monde. Pour mieux schématiser nos propos, une étude du Comité national de prévention des accidents de la circulation, affirme que la route au Maroc tue 14 fois plus qu'en France et 11,7 fois plus qu'aux Etats-Unis.
Un fléau couteux
Il est clair que le comportement de nos concitoyens sur les routes dépasse toute logique en matière de conduite, ce qui, fatalement, conduit aux multiples drames que connaissent nos routes et malheureusement chaque jour, plusieurs familles doivent faire face à la perte d'un ou plusieurs proches. Aucun mot ne peut décrire toute la douleur qu'une telle perte peut provoquer dans une famille brisée à jamais. Les accidents de la route ont également un coût économique, plus de 14 milliards de dirhams par an soit 2% du PIB du Maroc.
Quand on soulève l'épineux problème des accidents de la route et que l'on s'attache à en analyser les différentes facettes, on finit toujours par perdre le nord tant il est vrai que c'est un problème ambigu, complexe, multifactoriel et où tout s'entremêle (état du véhicule, état des routes, vitesse, non respect du code de la route, conduite en état d'ébriété, corruption...)
C'est vrai qu'il y a quelques années on expliquait les raisons des accidents de la route par l'état des véhicules qui étaient des épaves et de vrais dangers publics : carrosseries déglinguées, défauts techniques multiples, absences ce feux (de position, phares et de croisement). Et pour encore se donner bonne conscience, on mettait cela aussi sur l'état des routes.
Aujourd'hui, nous assistons à la disparition progressive des vieilles voitures qui sont remplacées par d'autres plus neuves, des modèles plus récents et pourtant les accidents n'ont pas diminué. Bien au contraire, ils ne sont devenus que plus nombreux et plus mortels.
Les causes sont connues de tous
Tant que l'abus persistera, tant qu'on ne mettra pas un terme aux dépassements des brebis galeuses, tant que séviront les chauffards sur nos routes (camion, autocar, taxis blanc et rouge...), on déplorera toujours des accidents meurtriers sur nos routes. Et il serait illusoire de croire que le nouveau code de la route institué en 2010 sera le sésame qui permettra de mettre un terme à ces accidents qui causent des décès par milliers chaque année, c'est à croire que l'on est sur un champ de bataille.
Que faire alors ?
D'abord, il faut en finir avec cette manie de tout mettre sur le dos de la vitesse. Quand il nous arrive d'assister aux accidents de la route, ceux-ci sont dus pour la grande majorité à plusieurs causes.
Premièrement, au non respect du code de la route (dépassement dans un virage ou en côte, dépassement en troisième position, absence de signalisation notamment clignotant, non respect des stop, refus de priorité, utilisation du téléphone cellulaire, conduite en état d'ivresse...). Les rares accidents dus à l'excès de vitesse étaient provoqués par des problèmes techniques qui font perdre le contrôle du véhicule (pneus notamment).
Deuxièmement, on note l'absence ou la mauvaise signalisation routière. Qui n'a pas rencontré un virage dangereux non signalé, une ligne continue là ou il ne le faut pas, des ralentisseurs non signalés ou, pire, des travaux non signalés.
Troisièmement, l'incivisme, le comportement irresponsable de certains chauffeurs et plus particulièrement ceux des grands taxis blancs. C'est à croire que les agents de police chargés de veiller au respect du code de la route ne voient rien, alors qu'ils aillent au boulevard Al Fida , il y a des taxis qui stationnent en 3e position et les chauffeurs font ce qui leur plait. Même chose place du 16 Novembre ou au rond point Chimicolor. Quant aux bus, c'est un réel danger, une catastrophe, une bombe à retardement car les chauffeurs ne saisissent pas bien la mission qui est la leur, et sans parler des poids lourds et des semi-remorques.
Certains énergumènes, une fois au volant de ces engins de la mort, ne respectent rien.
Les feux rouges sont grillés. Les stops, ils ne connaissent pas. La priorité à droite, c'est pour les autres. Bref, on se retrouve face à des individus qui ont des permis de conduire ou plutôt des permis de tuer de pauvres et honnêtes citoyens, dont des piétons qui souvent sont percutés de plein fouet. Tout cela est inadmissible, inacceptable, il faut que ca cesse définitivement.
La corruption, un véritable cancer
On ne le répétera jamais assez, mais la corruption est un véritable cancer, une gangrène qui pourrit tout le système. Cette corruption intervient en amont et en aval. En amont, lors de l'examen de passage du permis de conduire qui est parfois octroyé moyennant du bakchich à des candidats qui n'ont pas toutes les aptitudes requises pour conduire. C'est devenu tellement courant que certaines auto-écoles se chargent de tout.
En aval, il est inutile de remuer le couteau dans la plaie. Il y a des ripoux parmi les flics et les gendarmes. Il n'y a qu'à voir comment certains d'entre eux se comportent pour arnaquer les automobilistes.
Toutes les stratégies destinées à faire reculer l'insécurité routière et partant, à diminuer le nombre de morts enregistrés sur nos routes n'ont jusque-là donné aucun résultat. Bien au contraire le compte macabre connaît une courbe exponentielle.
Le nombre de morts enregistré en 2012 est de 4055, celui de l'année 2013 est pratiquement le même, sinon plus. Il y a à l'évidence un problème. Il faut regarder les choses bien en face, on se trompe de route. Les choix qui sont aujourd'hui faits n'ont pas apporté les résultats escomptés.
Que nous soyons des piétons, des motocyclistes ou des automobilistes en milieu urbain ou sur une autoroute, ont est chaque jour exposé et les accidents de la route ca n'arrive pas qu'aux autres, nous devons être vigilants et nous considérer comme responsables de tout ce gâchis. La vie de chaque Marocain est précieuse. On n'a pas le droit de banaliser la mortalité enregistrée chaque jour sur nos routes et de tout mettre sur le compte du mektoub.
Toutes les campagnes de prévention des accidents de la route n'ont pas apporté ce que l'on espérait d'elles, il faut rectifier le tir et aller a la base, en d'autre terme nous devons cibler les jeunes aux dangers des accidents de la route au niveau des écoles primaires, des collèges et des lycées.
Nous devons dès à présent structurer la prévention routière à l'école, il va falloir commencer très tôt l'apprentissage de la prévention. Il est évident que les informations, que les messages destinés aux écoliers, aux élèves et aux étudiants prendront en compte l'âge des uns et des autres pour développer une culture de la sécurité routière tant auprès des enfants que des enseignants. Nous devons tous comprendre et savoir qu'en matière de lutte contre l'insécurité routière, contre le fléau des accidents de la route le changement des comportements est essentiel voire vital et ceux qui se forgent dès l'enfance et l'adolescence peuvent apporter des résultats positifs.
En conclusion, au regard des chiffres alarmants, de la courbe exponentielles des accidents de la route, on ne peut que tirer une fois de plus la sonnette d'alarme en ce qui concerne la situation actuelle qui est le résultat de l'incivisme, du comportement irresponsable de certains chauffeurs qui conduisent sous l'effet de l'alcool, de celles et ceux qui utilisent le téléphone au volant, ceux qui brûlent les feux rouges, plus particulièrement les chauffeurs des grands taxis, des bus, des semi-remorques, des autocars qui sont souvent à l'origine des drames, des hécatombes aux regards des nombreuses victimes qui sont sacrifiées chaque jour sur l'autel de l'inconscience.
La solution radicale, celle qui pourra remédier un tant soi peu à ce fléau reste l'option «zéro tolérance» sur les routes, mais pour ce faire nous devons combattre un autre fléau.


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