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Une rétrospective des oeuvres photographiques de l'artiste marocaine Lalla Essaydi
Publié dans Albayane le 15 - 02 - 2015

Le beau livre «Crossing Boundaries Bridging Cultures», une rétrospective des principales oeuvres photographiques de l'artiste marocaine Lalla Essaydi qui vient de paraître aux éditions «ACR», est disponible cette semaine dans la «Edwynn Houk Gallery» à New York.
«Crossing Boundaries Bridging Cultures» (franchir les frontières, rapprocher les cultures), livre, à travers quelque 400 oeuvres photographiques et des témoignages de célèbres critiques, des pans de la vie de l'artiste-peintre au parcours atypique dont +l'objectif+ reproduit la femme arabe prise en étau entre deux visions et cultures à la fois «opposées et en même temps réductrice».
Lalla Essaydi rejette cette image de «femme objet» véhiculée dans l'imaginaire occidentale, tout comme elle s'élève contre cette «violence insoutenable» à laquelle est livrée cette même femme dans les sociétés orientales aujourd'hui.
A travers «Convergences», «Les Femmes du Maroc», «Harem» et «Bullets» les oeuvres majeures de Lalla Essaydi exposées dans les plus grands musées - le Louvre (Paris), le Smithsonian museum (Washington), le British national museum (Londres), le musée d'art moderne à Bakou - et galeries - New York, Londres, Zurich - c'est l'image de la femme orientale +explorée+ sous l'oeil implacable de la photographe que l'ouvrage donne à découvrir.
Elle qui, au sortir de son enfance, «rêvait de liberté» sans savoir «l'exprimer» en s'essayant à la peinture à l'abri des regards, sur les immenses murs que formait son quotidien, voit dans ce beau livre une «consécration».
«Jamais, dit-elle à la MAP, je n'aurai pensé qu'un jour, je tiendrais entre mes mains des heures et des heures de ma vie». Elle qui, hier encore, était en «contemplation» devant les oeuvres des Orientalistes du 18ème et 19 ème siècles, aussi célèbres que Jean-Auguste Dominique Ingres, Eugène Delacroix ou Jean-Léon Gérôme, avant de s'en «distancer», revendique le droit de la femme à l'«espace privé».
20 ans après, c'est son «regard démystificateur sur la femme arabo-musulmane, rompant avec la vision imaginaire de ces mêmes artistes occidentaux dans leur quête de l'Orient mythique» qui est analysé par les critiques d'art parmi les plus renommés.
Stéphane Guégan, conservateur au musée d'Orsay (Paris), y voit une «réponse» aux vieux stéréotypes du «harem graveleux» et aux «tenaces réticences d'une certaine pruderie moderne». C'est là, dit-il, «l'originalité première» de Lalla Essaydi qui «découle naturellement de cet éros distancé».
En effet, explique-t-il à la MAP, avant de «ressembler à la peinture d'Ingres par une certaine communauté de thèmes, ces images m'y ramenaient par une parenté plus profonde, qu'il serait absurde de réduire au seul jeu des influences». Pour lui, il y a «convergence plus que simple dialogue».
Mitra Abbaspour, conservatrice du département photographie du «Museum of Modern Art» (MoMA) de New York s'intéresse, elle, aux «racines profondes de l'artiste citoyenne du monde», dont les oeuvres reflètent un vécu façonné par quatre cultures distinctes, depuis son enfance dans son Maroc natal à l'âge de la maturité artistique aux Etats-Unis, en passant par la France et l'Arabie Saoudite.
De fait, confirme Maryam Ekhtiar du Metropolitan Museum (Met), ces photographies sont à la fois une «introspection» de son identité en tant que femme arabe et une réponse au «voyeurisme de l'art orientaliste».
«Les non-dits» occupent une place centrale dans ce déroulé photographique qui capture la «solitude, le silence» et souvent la «souffrance» de l'univers de ces femmes que la photographe a cotôyées, relève la conservatrice du département des Arts islamiques du Met.
Plus tard, à l'âge adulte, Lalla Essaydi ira revisiter «ces lieux» qui deviendront, une «source prolifique d'inspiration», confie-t-elle à la MAP.
Pour l'écrivaine égyptienne Nawal El Saadawi, le poids des mots gravés en calligraphies arabes sur les modèles sont autant de puissants messages qui résonnent dans le lourd silence de ce decorum oriental.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, avertit Kinsey Katchka du «Museum of Art» de Caroline du Nord (USA), partout dans cette rétrospective le «délicat équilibre» entre le rejet de «toute forme d'oppression» et un «attachement viscéral» aux «us et coutûmes» des sociétés arabo-musulmanes est «scrupuleusement observé».


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