Abdelouahed Moussadek, avocat au barreau de Casablanca et coordinateur du secteur des avocats au sein du PPS, indique que l'application du nouveau Code de la route doit être accompagnée d'une certaine flexibilité. Le but escompté est de familiariser les usagers de la route (Conducteurs et piétons) avec les nouvelles dispositions du texte juridique. Et de souligner que les campagnes de sensibilisation doivent continuer encore au moins une année pour réussir l'application de cette loi. Al Bayane : Quels sont les problèmes que peut susciter le code de la route lors de son application ? Abdelouahed Moussadek : Parmi les problèmes qui seront posés lors de l'application du nouveau Code, c'est que la plupart des citoyens n'ont pas été suffisamment informés du contenu de cette loi. Ceci dit, les campagnes de sensibilisation doivent continuer encore, au moins une année. Le but escompté est de familiariser les usagers de la route (Conducteurs et piétons) avec les nouvelles dispositions du texte juridique. Par ailleurs, il faut introduire l'enseignement du code de la route en tant que matière dans les écoles et lycées. Il s'agit là d'une affaire qui concerne toute la société. Bref, l'Etat doit œuvrer avec une certaine flexibilité afin d'ancrer les principes du code dans le comportement des citoyens. A cela s'ajoute la situation des infrastructures qui laisse à désirer. En plus, dans la ville de Casablanca, les travaux de construction de Tramway entravent la fluidité de la circulation. D'où la nécessité de la flexibilité. Autre problème à soulever, celui des panneaux de signalisation. Parfois, ils sont arrachés, ou mal placés, ou installés à un niveau très bas, ce qui pose réellement problème pour les conducteurs. Le nouveau code offre la possibilité de se diriger vers les tribunaux au cas où la personne concernée aurait un sentiment d'injustice, vous ne pensez pas que dans le cas d'absence de témoins, les juges ont un large pouvoir discrétionnaire ? En fait, le nouveau code offre des garanties aux concernés de s'adresser à la justice en cas de contestation, mais après paiement total de l'amende. Si le juge se rend compte que la personne visée est innocente, dans ce cas, elle a le droit de récupérer tout son argent. Il faut aussi mettre l'accent sur le fait que les agents de la police sont de personnes assermentées. Ainsi, il ne faut point sous-estimer le rôle rempli par eux. Toutefois, il faut agir fermement contre tout comportement à caractère clientéliste ou visant la corruption. La conscience des citoyens a aussi un rôle primordial pour réussir l'application de ce Code. Il faut qu'ils cessent ces actes de corruption pour éviter de payer la totalité de l'amende. Cela ne fait que retarder le développement de notre pays. S'agissant du volet de la formation, est-ce qu'il existe des magistrats ayant reçu des sessions de formation en la matière ? On n'est pas encore arrivé au stade de disposer d'un nombre suffisant de magistrats spécialisés dans certains domaines. Mais, sincèrement les formations dispensées à l'Institut supérieur de la Magistrature permettent aux futurs juges d'avoir une formation liée à la réalité du terrain. Je fais en outre allusion, et ce à titre d'exemple, au magistrat, Abdellatif Cherkaoui, président de la chambre des accidents de circulation à la cour d'Appel à Casa, et qui contribue par ses écrits à jeter plus de lumière sur le Code de la route.