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Kenfaoui, cet architecte de l'art dramaturgique marocain
Publié dans Albayane le 29 - 03 - 2016

Le théâtre marocain a vu le jour grâce à la détermination et la passion qui animaient les cœurs d'hommes comme Abdessamad Kenfaoui, qui fut un auteur dramatique d'une grande finesse et un formateur de la première génération de dramaturges marocains de talent.
Né en 1928 à Larache, Abdessamad Kenfaoui fit ses études secondaires au collège Moulay Youssef à Rabat, y décrochant le baccalauréat en 1951, avant d'entamer des études en droit.
En 1953, il fut recruté par le service de la Jeunesse et des sports en tant qu'animateur dans les stages et ateliers de formation théâtrale organisés au centre «Les Chênes», à la forêt Maamora, près de Rabat.
Parallèlement à l'activité de formation qu'il menait au côté de Tahar Ouaziz et les Français André Voisin et Charles Nugue, il était également en charge de la bibliothèque de ce centre, ce qui a nourri et consolidé sa culture artistique et théâtrale.
Kenfaoui a entamé son œuvre par la composition d'une pièce qui s'intitule «Achattaba» (Les Balayeurs), suivie de diverses adaptations des pièces de Molière. L'ensemble de ces œuvres a été joué en 1956, à l'aube de l'indépendance, au Maroc et à Paris.
Ensuite, il a écrit plusieurs pièces, dont «Bouktef», son œuvre la plus connue, «Moula Nouba», «Si Taqi» et «Soltane Tolba».
De même, il s'est essayé à l'exercice de l'improvisation théâtrale, à travers son texte intitulé «Improvisation sur barbe bleue», où il donnait des indications scéniques offrant des marges de jeu improvisé.
Abdessamad Kenfaoui fut également diplomate, formateur de cadres syndicalistes, haut fonctionnaire au ministère de l'emploi, et secrétaire général de l'OCE puis de la CNSS, mais c'est à travers sa production littéraire (pièces de théâtre, poèmes, recueils de proverbes) qu'il préservait sa liberté intellectuelle, d'où l'esprit résolument engagé qui se dégageait de ses œuvres. C'est d'ailleurs cet engagement qui a conduit le dramaturge marocain à créer et animer le théâtre travailliste au sein de la centrale syndicale UMT à la fin des années 1950. Kenfaoui ne concevait pas le théâtre comme une forme de divertissement seulement, mais surtout comme une prise de position. Pour braver les injustices, il se servait de l'ironie, et revenait au legs ancestral de l'expression collective, y puisant un langage codé mais éloquemment critique à l'encontre des inégalités.
Ce metteur en scène inspiré ambitionnait de créer un théâtre à la fois moderne et authentique. A travers l'usage de la langue maternelle, la Darija, il exprimait un besoin de se rapprocher plus concrètement de la réalité palpable et marocaine.
Le langage de Kenfaoui se caractérise ainsi par l'emploi de la métaphore, la suggestion et l'allusion (Lmaani), des techniques qui font que ses pièces recèlent de mines de dictons et de mots d'esprit savamment puisés du vaste répertoire des traditions populaires marocaines.
Son œuvre se nourrissait du patrimoine ancestral national autant que de l'apport des autres cultures, notamment française. Il adaptait ses écrits au contexte marocain en les enrichissant de son imagination fertile et ses références culturelles.
Ainsi, il a traduit et adapté «Les Fourberies de Scapin» en son homologue marocain «Aamail Jeha» (Les fourberies de Jeha), tandis que «Tartuffe» est devenu, sous sa plume, «Si Taqi».
Cette hybridité joignant authenticité et ouverture a marqué la scène théâtrale marocaine émergente, s'impactant sur les œuvres des dramaturges qui ont succédé à Kenfaoui, comme Tayeb Saddiki, Ahmed Tayeb Laalej, Abdessalams Chraibi et Driss Tadili, et installant définitivement l'art dramaturgique dans le paysage culturel marocain.
A travers l'engagement par le beau, Kenfaoui entendait établir des liens solides entre l'art et la vie. Ses œuvres conciliaient ainsi qualité esthétique et prise de position, maquant les lendemains de l'indépendance, et favorisant un ancrage profond de l'art dramaturgique dans la culture du pays.
Le 40ème anniversaire de sa mort sera commémoré ce 31 mars, une occasion pour se rappeler des contributions inestimables apportées par cet homme d'exception à la scène culturelle marocaine.


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