C'est à croire qu'à la fin de la semaine dernière, tous les grévistes de la faim s'étaient donné le mot pour suspendre leur mouvement de protestation. Ainsi, Mathias Depardon, le photo-reporter français en grève de la faim depuis le 21 Mai dernier pour dénoncer à la fois la raison invoquée par les autorités turques pour son arrestation le 8 Mai et les conditions de sa détention, a mis fin à cette grève dès qu'il a eu la visite, qui a duré une heure, de Christophe Hemmings, le Consul adjoint de la République Française à Ankara à la suite de la rencontre du président français et de son homologue turc intervenue en marge de la tenue du sommet de l'OTAN le 25 Mai à Bruxelles."La mobilisation et l'engagement des autorités françaises ont donc commencé à donner leurs fruits" dira Christophe Deloire, le Secrétaire Général de Reporters Sans Frontières, qui voit là des "signaux positifs" même s'il concède, toutefois, que "cela ne veut rien dire quant à l'issue finale". Il en a été de même pour le millier de prisonniers palestiniens qui, à l'instigation de leur leader Marwan Barghouti s'étaient mis en grève de la faim quarante et un jours auparavant pour dénoncer le non-respect de leur droit à l'éducation et à la visite de leurs familles, la torture et les mauvais traitements qui leur sont infligés, leur mise à l'isolement pouvant durer indéfiniment ainsi que la fin de la détention administrative faite sans accusation. La grève de la faim entamée le 17 Avril dernier par les prisonniers palestiniens et à laquelle il a été mis fin en ce premier jour du Ramadan 2017 a été suspendue à la suite d'un accord conclu entre leurs représentants et les autorités israéliennes après une vingtaine d'heures de négociations menées par Marwan Barghouti a indiqué à l'A.F.P. Qaddura Farès le president du Club des Prisonniers et à l'Agence Wafa, Issa Qaraque qui dirige la commission de l'autorité palestinienne chargé de la question des prisonniers. Et si à la suite de cet accord les prisonniers palestiniens auront droit à deux visites par mois alors qu'ils n'ouvraient droit qu'à une seule, ils n'ont toujours pas obtenu le droit d'avoir à leur disposition des téléphones publics pour pouvoir contacter leurs avocats et leurs proches. Par cette grève de la faim Marwan Barghouti et le millier de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes entendaient alerter la communauté internationale quant aux conditions de détention de près de 6.500 palestiniens parmi lesquels il y a des dizaines de femmes et d'enfants. Cette grève de la faim ayant cessé deux jours après la visite effectuée en Israël et en Cisjpordanie par le Président Donald Trump, il n'est pas à exclure que les Etats-Unis aient été "directement impliqués dans les discussions" dès lors que Mahmoud Abbès avait demandé à l'émissaire américain, Jason Greenbalt, de sensibiliser les autorités israéliennes sur la nécessité de garantir les droits des prisonniers palestiniens.