«Le Maroc pays des agresseurs» ! Ne vous irritez pas et ne faites pas de scène mes chers compatriotes en entendant cette «sentence» sortir de la bouche d'un étranger que vous croisez ici ou ailleurs. Après la vidéo de la tentative d'agression collective d'une mineure dans un bus casablancais, voilà que le pays s'illustre, une nouvelle fois en l'espace de quelques mois, sur la «Une» des journaux et figure en premières pages des sites d'information internationaux. Et figurez-vous bien, pas pour les atouts sécuritaires de sa candidature pour la coupe du monde 2026, mais pour une nouvelle tentative d'agression sexuelle sur une mineure. Insoutenables, indéfendables... difficile de trouver des termes à même de décrire l'atrocité des images de la triste adolescente plaquée au sol par son agresseur. Face contre terre, la jeune fille n'a rien pu faire contre ces agresseurs. Et oui, ces agresseurs! Parce que celui qui a filmé la scène ne manque pas de bassesse de même que celui qui glissait sa main entre les cuisses d'une fille en train de hurler. Face à cette misère, la question de la mixité dans l'espace public et de l'éducation sexuelle revient et s'impose avec acuité. D'aucuns, outrés par cette scène, vont jusqu'à appeler à un traitement hormonal consistant à castrer les violeurs avant leur remise en liberté. Une solution qui trouve de plus en plus d'adeptes face à l'impuissance de la coercition des lois devant la persistance du phénomène. Et ce n'est pas le tollé à cor et à cri sur les réseaux sociaux ou l'indignation passagère des activistes des droits de la femme qui vont aider le pays à en finir avec ses maux, mais plutôt un vrai débat entre spécialistes sociologues, sexologues, théologiens, politologues et autres avant d'arriver au rôle du législateur. Car, la force des lois, notamment celle prétendant «renforcer» la lutte contre les violences faites aux femmes votée le mois dernier par le Parlement, n'aura pas d'effet sans une éducation au respect des lois. Le cri de détresse de la jeune fille adressé à son gourou : «N'as-tu pas une sœur ?», doit être le slogan d'une large campagne publique associant école, établissements pénitenciers, société civile et toutes les forces vives de la société, pour espérer mettre fin à ce véritable cancer qui gangrène la société marocaine. Dans un communiqué rendu public dans la soirée du mardi au mercredi, la Direction générale de la sûreté nationale a annoncé l'ouverture d'une enquête. Comme ce fut le cas, nul besoin de le rappeler, lors des multiples cas d'agressions sexuelles qui ont défrayé la chronique ces dernières années.