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«Le Maroc n'est pas en crise malgré des déficiences structurelles»
Publié dans Albayane le 09 - 04 - 2018

Qui dit crise, dit aussi nécessité de mécanismes correcteurs et d'innovations. Ainsi, les piliers du système financier international mis en place après la seconde guerre mondiale, le FMI et la Banque mondiale, ont essayé de s'adapter à leur époque ; les voix des pays émergents, la Chine en tête, appellent de plus en plus fort à leur réforme ; la transition énergétique requiert des ajustements majeurs, tant au niveau des consommateurs que des producteurs. Au cours des dernières années, toutes les régions du monde ont en somme dû affronter des difficultés sévères et concevoir des solutions inédites. C'est le portrait de chacune d'elles que brosse le nouvel ouvrage « Crises, ajustements et innovations » d'Omar Fassal, Responsable Stratégie & Développement à CDG Capital Investment Management. Dans cette interview, l'auteur nous expose les grands traits de son ouvrage et nous livre sa vision sur l'économie marocaine.
Al Bayane : Quelles sont les crises évoquées dans votre nouvel ouvrage?
Omar Fassal : J'évoque les crises des principaux pays qui sont des locomotives de l'économie mondiale. Le livre est une véritable invitation à voyager puisqu'il s'agit d'un tour du monde : Etats-Unis, Brésil, Argentine, Royaume-Uni, Europe, Japon, Chine...Le but est d'analyser les principales difficultés auxquelles ont été confrontés ces pays ces dernières années, et surtout d'analyser les ajustements mis en place, que ce soit par les autorités publiques ou par le secteur privé. En parcourant l'expérience de tous ces pays, c'est une dynamique que l'on cherche à mettre en œuvre, une dynamique faite de crises, d'ajustements et d'innovations. Cette dernière est fondamentale car elle joue un rôle double. D'une part, l'innovation c'est ce qui permet réellement de sortir de la crise, et d'autre part, l'innovation chez les uns crée la crise chez d'autres ; ceux qui n'arrivent pas à s'adapter et à s'approprier l'innovation en question.
Quelle lecture faites-vous de la conjoncture économique mondiale, 10 ans après la crise chez les pays développés?
En ce qui concerne les économies avancées, elles sont coincées dans un rythme de croissance structurellement plus bas qu'avant la crise. Et on le voit actuellement très bien car aujourd'hui, on est en haut du cycle économique aux Etats-Unis et en Europe, et malgré cela, on n'arrive plus atteindre les niveaux de croissance qu'on avait auparavant. On sera sur 2018 à +2,5% aux Etats-Unis contre +3,5% auparavant, +1% en France contre +2% auparavant et +0,8% en Italie contre +1,6% auparavant. Cela s'explique d'une part par la faible dynamique démographique, et d'autre part, par la faible croissance de la productivité. Mais je crois que cette dernière connaitra des avancées majeures sur les années à venir, ce qui permettra à la croissance de repartir.
Quels ont été les crises et les ajustements traversés par les économies émergentes sur les dernières années et quid de l'avenir?
En ce qui concerne les pays émergents, ils doivent faire face à une robolution qui prend de l'ampleur. C'est là un terme qui contracte robot et révolution. Associés à de l'intelligence artificielle, les robots auront un impact sur de nombreux emplois qui sont répétitifs. Cela signifie une disparition de l'avantage concurrentiel qu'avaient certains pays, celui de la main d'œuvre peu chère et compétitive. Avec les robots, cela perd de son importance et peut amener les multinationales à faire des relocalisations (rapatrier les emplois vers les pays développés) ou des co-localisations (rapatrier une partie des emplois). Les pays émergents doivent se préparer à ce changement majeur qui a déjà démarré. Ils doivent également construire des économies résilientes, en baissant la dépendance aux matières premières qui constituent souvent la première source de recette budgétaire, la première source de réserves de change et le premier secteur d'emplois. C'est le cas de l'Arabie Saoudite qui a dû s'adapter face à la baisse du baril de pétrole avec une vision très ambitieuse intitulée « Vision 2030 ». C'est le cas aussi du Brésil qui a souffert de la baisse du cours des produits agricoles. Il faut enfin, qu'ils arrivent à construire de véritables classes moyennes, sources d'une demande interne solide, ce qui permet de baisser la dépendance au commerce international et aux exportations. C'est notamment le cas de la Chine.
Selon vous, le Maroc est-il en crise économique? Si non, est-il exposé à une crise?
Non ! Notre pays, le Maroc, n'est pas actuellement en crise, même si notre économie connaît des déficiences structurelles comme le déséquilibre de la balance commerciale, que l'on devra traiter sur le moyen terme. J'évoque le cas du Maroc dans mon ouvrage pour expliquer l'ajustement important qui a eu lieu ces dernières années, et qui a fait beaucoup parler, notamment celui de la flexibilisation du Dirham. Je reviens dans l'ouvrage sur la nécessité d'effectuer cette réforme, afin d'éviter toute crise future. La crédibilité économique se construit sur des années et peut se perdre en un instant. Pour éviter un tel scénario, il faut savoir évoluer. On a tendance à confondre évolution et stabilité en croyant que ce sont là deux éléments opposés : cela est faux, ils vont de pair. Il faut savoir évoluer pour rester stable.
La préface de votre livre a été rédigée par Mohamed Boussaid, le ministre de l'Economie et des Finances. Quels sont les messages clés de son témoignage?
Il ne faut pas voir dans le titre de l'ouvrage, qui contient le mot crise, un quelconque pessimisme ; loin de là, il faut simplement y lire toute l'importance qu'il y a à étudier les crises, principalement pour deux raisons. La première c'est que la construction du monde n'est pas uniquement progrès et avancement, elle est aussi discontinuité et crise. Il faut donc étudier les crises d'aujourd'hui pour prévoir le monde de demain. La seconde raison, qui fait qu'il est important d'étudier les crises, tient dans cette phrase tirée de la préface de Monsieur le ministre qui dit que « une des principales leçons à retenir de ce témoignage concerne le rôle fondamental que doivent jouer les ajustements préventifs, de façon à éviter que les déséquilibres d'aujourd'hui ne deviennent les crises de demain ». Donc étudier les crises, c'est être dans l'anticipation permanente.
Après «Une histoire de la fraude financière», vous venez de publier un nouveau livre «Crises, ajustements, innovations». Y a-t-il un lien entre les deux ouvrages?
«Une histoire de la fraude financière» est un ouvrage historique qui remonte très loin, pour comprendre l'évolution du capitalisme et l'histoire de l'innovation financière. Cet ouvrage-là est beaucoup plus centré sur le présent et sur la conjoncture actuelle. Il vise à retracer le déroulé des principaux événements depuis la crise de 2008 puisque nous sommes cette année à son dixième anniversaire. Après un ouvrage sur le passé, et un ouvrage sur le diagnostic présent, mon prochain ouvrage sera surement un ouvrage de prospective qui s'intéresse au futur. Il y a une évolution du focus temporel dans mon travail.


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