SAR la Princesse Lalla Meryem préside le Conseil d'Administration des Oeuvres Sociales des FAR    Du 17ème au 18 Congrès : Engagement, détermination et renouveau [INTEGRAL]    Sahara marocain : Le soutien de l'Espagne au plan d'autonomie marocain traduit un « engagement politique et stratégique »    Vietnam: la démission du président de l'Assemblée nationale acceptée    L'intégration industrielle au centre d'entretiens entre Mezzour et Bruno Le Maire    Meknès : le 16ème SIAM ouvre ses portes au grand public    Culture fourragère : la solution OCP pour contrer les effets de la sécheresse et la salinité    Vidéo. Aide au logement : 110.000 familles ciblées chaque année, le dispositif transparent    Partenariat historique entre ARAMCO et la FIFA    Attentat près de Moscou: Un nouveau suspect arrêté    Pétrole: La part de la Russie dans la production mondiale restera inchangée jusqu'en 2050    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Gaza, Ukraine, relations sino-américaines… Voici ce qu'en pense le chef de la diplomatie chinoise    CAF : La CAN 2023, la plus rentable de l'histoire avec 80 millions de dollars de bénéfices    Réunion à Rabat en préparation à la 4e conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière    Algeria challenges CAF decision on match forfeited over jersey with full Moroccan map    Morocco Royal Navy rescues 85 migrants off Dakhla coast    25 tonnes de haschich dissimulés dans un camion de melons marocains en route vers la France [Vidéo]    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Santé. La coopération se renforce entre l'Angola et le Mozambique    Dîner Royal en l'honneur des invités et participants au SIAM    Gaz butane et prix du mouton : Le gouvernement calme le jeu    OCP réussit une levée de fonds historique de 2 milliards de dollars sur le marché international    Matières premières : le Maroc devrait bien s'en tirer    Prévisions météorologiques pour le samedi 27 avril 2024    Promesse de fin de mandat : Akhannouch veut renforcer l'état social    Tanzanie. 200.000 sinistrés suite aux inondations    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    Le FC Séville mise sur Youssef En-Nesyri pour renflouer ses caisses    Alger joue son va-tout contre le Maroc    27e journée de la Botola Pro D1 : L'AS FAR, leader, continue sa quête du titre    En Couv'. Gouvernement : trente mois de réalisations...    Maroc-Portugal : des relations excellentes « ancrées dans des liens historiques »    LDC de la CAF/ Aujourd'hui : Les demi-finales ''retour'' au début de la soirée    Les températures attendues ce vendredi 26 avril 2024    Les produits à base de cannabis bientôt sur le marché local    Football espagnol / Ingérence étatique : FIFA et UEFA expriment leur inquiétude    FC Barcelone: Xavi entraîneur jusqu'en 2025    Europe meets Morocco in the 26th edition of the Jazz au Chellah festival    "Travel Diaries" : L'art new-yorkais s'invite au Musée Mohammed VI de Rabat    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    Festival Angham: Meknès vibre aux rythmes issaouis et gnaouis    Meeting international Moulay El Hassan de para- athlétisme : Des formations au profit d'entraîneurs et d'arbitres nationaux et internationaux    Le Maroc dénonce vigoureusement l'incursion d'extrémistes dans l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa    Dakhla: la Marine Royale porte assistance à 85 candidats à la migration irrégulière    Comment le Maroc s'est imposé sur le marché du doublage en France    Espagne : Après l'ouverture d'une enquête sur son épouse, Pedro Sanchez envisage de démissionner    Interview avec Abdulelah Alqurashi : « Produire le premier film saoudien classé R a été risqué, mais je brûlais de voir la réaction du public »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Je crois profondément au pouvoir du cinéma»
Publié dans Albayane le 16 - 12 - 2018

Réalisatrice, scénariste et actrice libanaise, Nadine Labaki a remporté lors du Festival de Cannes 2018, le prix du jury pour son dernier film «Capharnaüm» dont la sortie nationale au Maroc a eu lieu le Mercredi 12 décembre dans toutes les salles de cinéma. L‘histoire du film, qui a été saluée par le public et par la critique, lui a valu une nomination aux Golden Globes. L'actrice était présente au 17e Festival International du Film de Marrakech (FIFM) pour présenter en avant-première «Capharnaüm» au public marocain. Nadine Labaki a beaucoup fait parler de son film durant cette projection. Ce film qui a séduit l'audience retrace l'incroyable parcours d'un enfant qui s'appelle Zain en quête d'identité et qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer. Nous avons rencontré Nadine Labaki dans les coulisses du FIFM.
Al Bayane : Pourquoi avoir choisi de tourner «Capharnaüm» avec des amateurs ?
Nadine Labaki : C'était très important pour moi de travailler avec des gens qui ont vécu la même histoire que celle que raconte le film. Car « Capharnaüm » n'est pas une illusion, c'est une réalité. J'avais besoin d'acteurs qui connaissent la souffrance dont parle le film. Je trouvais très difficile d'apprendre à un enfant «acteur» ce que sont l'abus et la maltraitance.
Je crois que le cinéma peut avoir un impact beaucoup plus fort, lorsqu'on sait que cette personne dans le film a réellement vécu cette même situation. Zain n'est pas un simple acteur aujourd'hui, c'est un personnage qui porte le même combat dans la vie. Et j'estime que cela peut initier une action.
Comment avez-vous repéré vos acteurs ?
Mon équipe et moi avons repéré les acteurs de ce film à travers un casting sauvage (un casting dans la rue). Nous sommes partis dans les régions les plus difficiles du Liban, les plus défavorisées surtout. Nous avons fait beaucoup d'interviews avec les enfants, notamment les parents de ces enfants aussi, c'est comme ça que nous avons trouvé tous nos acteurs.
Parlez-nous des difficultés que vous avez rencontrées lors de votre tournage?
C'est un tournage qui nous a pris presque six mois. Nous savions pertinemment qu'il nous fallait du temps pour pouvoir tirer de ces acteurs, qui n'ont jamais joué devant des caméras, les performances que nous voyons aujourd'hui à l'écran. Il fallait avant tout, créer une relation de confiance très solide pour pouvoir leur permettre de s'exprimer comme ils en ont envie. Il fallait aussi que l'on s'adapte à leur rythme et leurs personnalités. C'était très dur.
Nous avons tourné dans des conditions très difficiles, car nous avons majoritairement tourné le film dans leurs vraies maisons, dans les vrais bidonvilles que je nomme «ceinture de misère» qui entoure nos villes. On a aussi tourné dans de vraies prisons, avec de vrais prisonniers. En effet, personne n'est vrai acteur dans le film, chaque personnage raconte sa vraie vie et sa pénible vérité.
Qu'en est-il du scénario du film ?
Nous avions un scénario très solide, car nous ne pouvions pas improviser si nous n'avions pas une base très puissante, afin de pouvoir, en cours de route, se permettre d'improviser ou de voir ce que la vie pouvait nous offrir comme moment de réalité.
Il était très important aussi, de ne pas imposer une certaine vérité que nous avions imaginée par rapport à la vie de ces gens. Il fallait aussi puiser dans leurs propres vérités et les inviter à collaborer. En effet, nous nous sommes adaptés à leur réalité, au lieu de les adapter à notre fiction. Finalement, ils ont beaucoup collaboré à faire véhiculer le message que je souhaite véhiculer à travers ce film.
Vous abordez souvent des sujets dramatiques dans vos films. Pourquoi ?
Le vécu des gens m'inspire beaucoup, et dans le vécu des gens, il y'a beaucoup de drame malheureusement. Il est peut être naïf de ma part de croire que les films peuvent changer quelque chose, mais j'aimerais croire en cela. Et même s'ils ne vont pas changer les choses, j'aimerais au moins qu'ils puissent ouvrir le débat.
C'est le cas pour «Capharnaüm», dont l'enfance grandira avec une colère immense et que cela se retournera contre toute la société. A ce moment là, ce sera trop tard de faire quelque chose, car le mal aura déjà été fait. J'aimerais, tant que cela est encore possible, d'ouvrir une porte afin de pouvoir trouver des moyens pour sauver ce qui reste à sauver.
Nous voyons de moins en moins Nadine Labaki, l'actrice. Même dans «Capharnaüm», votre rôle n'était pas très grand. Vous vous éclipsez petit à petit ?
Je tiens à souligner que j'ai enlevé plusieurs séquences de mon rôle dans ce film. Au moment du montage, j'ai aperçu que j'étais le seul mensonge de ce film. Je ne suis pas avocate dans la vraie vie, il est vrai que je défends toutes les causes de « Capharnaüm » dans ma vie de tous les jours, mais je ne suis pas avocate. Pendant que tous mes personnages racontaient leurs propres combats, je trouvais que mon rôle n'était pas d'un grand impact.
Croyez-vous que le cinéma peut rendre justice dans le monde ?
Je crois profondément au pouvoir du cinéma et au pouvoir de l'art en général.
«Capharnaüm» est produit par votre mari, pourquoi ne pas avoir choisi une maison de production ? Cherchiez-vous de la liberté ?
Je cherchais surtout de l'indépendance. Je savais pertinemment ce que je voulais comme rendu. Et à vrai dire, la liberté que je cherchais, aucune maison de production ne pouvait me la procurer. Pour travailler avec une maison de production, il faut nécessairement suivre une certaine gestion.
Après cette expérience de «Capharnaüm», je crois que je ne pourrai plus revenir à un système de tournage plus régi et plus structuré, car la liberté qu'on a pu créer était incroyablement riche.
Dans le film, personne n'est vrai acteur, chaque personnage raconte sa vraie vie et sa pénible»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.