L'opération colonies de vacances a démarré vendredi, avec 250 000 jeunes qui en tirent profit. L'accord conclu, entre le ministère de tutelle et le tissu associatif a permis à l'édition 2010 d'asseoir les bases d'une coopération de type nouveau. L'instance nationale d'estivage et les nombreuses associations d'enfants et de jeunes, sont directement impliquées dans la gestion de cette importante opération. L'esprit d'une bonne gouvernance de cet acquis social existe. Des critères de choix ont été établis et respectés pour répondre aux demandes des associations. Sur le plan déontologique, le Code des colonies de vacances a mis l'herbe sous les pieds des associations louches et à certains mercantilistes. Cela n'a pas empêché de voir le nombre de bénéficiaires augmenter de 50 000 personnes par rapport à l'édition de 2009. Cependant, si les colonies permanentes et les campings ont été mis à niveau par le ministère de la jeunesse et des sports, leur nombre n'a pas été augmenté. Le Maroc ne compte que 40 centres d'estivage et 80 centres urbains et espaces publics et ministériels. Cette centaine de centres estivaux reste très en deçà des potentialités nationales et de la forte demande. Cette année, ce sont 116 000 demandes qui n'ont pas été satisfaites. Sans parler des enfants et jeunes du monde rural, souvent exclus de ces programmes de divertissement, indispensables à leur épanouissement. C'est pourquoi, le Maroc doit penser sérieusement à développer d'autres centres sur l'ensemble du territoire national. L'Etat, mais également les régions et les communes doivent s'impliquer dans cette action sociale et culturelle qui investit dans l'enfant, «les yeux de l'avenir» du pays. L'investissement n'est pourtant pas lourd à porter. Bien des formules peuvent être dégagées afin de réaliser des projets à très court terme. Par ailleurs, les programmes à vocation socio-éducative doivent être à l'image des colonies de vacances initiées pour la troisième fois dans le cadre de la réparation communautaire, en faveur des régions délaissées. Dans ce sens, les colonies de vacances doivent être une opportunité et un espace destiné à «consolider le sentiment d'équité et d'égalité chez les enfants bénéficiaires, de renforcer leurs capacités, de développer leurs talents et compétences, de les orienter vers l'intégration effective dans la vie civique et de les sensibiliser à la préservation de l'environnement et au développement durable», comme le préconise le CCDH et les recommandations de l'IER.