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La «dissolution» de l'IRCAM: Que pensent les acteurs amazighs !
Publié dans Albayane le 26 - 01 - 2020

Après presque 20 ans d'expérience et d'existence, l'avenir de l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM) est presque sur toutes les langues, surtout avec la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine (CNLCM). En effet, le projet de loi organique dudit Conseil qui n'a pas encore été définitivement adopté a suscité un débat. Pour ne pas dire, des polémiques.
Par ailleurs, c'est à la Chambre des représentants, en commission de l'Education, que l'examen de ce projet a été programmé mardi 21 décembre, avant d'être reporté à une autre date. Ainsi, la raison de l'ajournement de son examen est due à la transmission d'un amendement concernant l'article 51 du projet de loi organique introduit en deuxième lecture par la Chambre des conseillers. Pour rappel, cet amendement excluant l'Institut des études et recherches pour l'arabisation (IERA) des autres institutions en l'occurrence de l'IRCAM et de la l'Académie Mohammed VI de la langue arabe qui seront absorbées par le CNLCM, a poussé les acteurs et les associations amazighs à monter au créneau.
Ces derniers ont dénoncé le fait que cette instance soit réduite à une simple direction rattachée au CNLCM qui détiendra surtout ses biens immobiliers et mobiliers, ainsi que ses ressources humaines. Cette absorbation verra également le transfert des documents, des archives, des dossiers de l'IRCAM, le budget qui lui est alloué par l'Etat, sans oublier ses dépôts bancaires. Que pensent les acteurs de la «dissolution» de l'IRCAM ?
Abdellatif Ouammou: «Le gouvernement cède à toutes les pressions sauf celles qui viennent du mouvement amazigh»
«Ça a était décidé depuis le début notamment dans le texte tel qu'il a été présenté sur le projet de loi. En d'autres termes, l'IRCAM, c'est fini d'après ce texte. C'est la fin de son processus. Evidement, la loi prévoit que l'héritage de l'IRCAM reviendra au conseil, donc l'IRCAM n'existe plus sur le plan matériel et immatériel. Sûrement, le conseil va absorber tous les fonctionnaires qui travaillent à l'IRCAM, il va trouver des solutions pour les contractuels, et puis il va se déclarer propriétaire de tous les biens de l'IRCAM c'est-à-dire il n'aura plus d'existence.», a affirmé Abdellatif Ouammou, conseiller parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).
Et d'ajouter : «ça on l'a dénoncé lors du débat sur le projet de loi. Or, on a présenté les amendements pour se baser sur l'IRCAM qui est une institution qui a un statut assez particulier définit par le dahir depuis sa création, et qui a une mission qui existe toujours et qui est tout à fait différente de la mission du (CNLCM), mais le gouvernement ne veut rien savoir.
Pour la petite histoire, un débat et des polémiques avaient accompagné le projet de loi organique sur le Conseil national des langues et de la culture marocaine au point que certains acteurs et associations amazighs l'ont réfuté carrément.
Ce qui a de nouveau maintenant, nous explique Abdellatif Ouammou, c'est que le projet exclut l'Institut des études et recherches pour l'arabisation des institutions qui seront absorbées par le Conseil.
«Le nouveau c'est que le gouvernement s'est rattrapé parce qu'il y avait sûrement des pressions pour dire qu'il faut qu'on respecte l'Institut des études et recherches pour l'arabisation, puis il faut qu'on n'y touche pas et qu'il reste dans son statut c'est-à-dire il ne sera pas concerné. Bref, il travaillera parallèlement avec le conseil», a-t-il fait savoir. Cette politique, selon Abdellatif Ouammou, est une politique de deux poids, deux mesures.
«Cela veut dire aussi il y a deux langues qui ne sont pas dans le même niveau de l'institutionnalité et de constitutionnalité», a-t-il précisé. D'après lui toujours, ce n'est pas juste parce que le gouvernement ne sait pas ce qu'il veut, il hésite, il cède à toutes les pressions sauf celles qui viennent du mouvement amazigh, selon ses dires.
Moha Moukhlis: «Il faut maintenir l'IRCAM !»
Pour l'acteur amazigh, poète et chercheur, Moha Moukhlis, l'IRCAM est une institution nationale qu'il ne faut pas phagocyter parce que son absorbation par le CNLCM aura des impacts négatifs sur l'Amazighe. «Il faut maintenir l'IRCAM. En revanche, qu'il fasse partie d'un conseil ou d'une institution nationale c'est très bon, mais il faut qu'on lui laisse ses prérogatives.», a-t-il indiqué. Aujourd'hui, poursuit-il, on est entrain de la phagocyter. Chose qui n'est pas bonne parce que ça apportera atteinte à la ‘'stabilité sociale'', a-t-il alerté. Selon lui, l'IRCAM doit rester comme une institution de référence au niveau national, régional et international.
Ahmed Arehmouch: «Les institutions doivent rester autonomes…»
En ce qui concerne ce débat sur l'article 51 du CNLCM, le coordinateur de la Fédération nationale des associations amazighes (FNAA), Ahmed Arehmouch estime que ce constat est une catastrophe pour l'amazigh et un scandale législatif. Selon lui, un scandale parce que l'IRCAM est une institution qui a été créée par un dahir et non pas par une loi normale ou une loi organique qui ne peuvent pas annuler un dahir, a-t-il dit. «Une institution (CNLCM) qui n'existe pas encore ne peut pas annuler une autre institution qui existe déjà. A cela s'ajoute le terme «regrouper» qui existe dans l'article 5 de la Constitution qui a plusieurs sens, mais le sens le plus proche à la vérité vu les avancées qu'a connues le Maroc en matière du respect des droits de l'homme et de la démocratie, c'est que ces institutions doivent avoir une représentativité au sein du CNLCM et non les absorber. Malheureusement le gouvernement et les parlementaires non pas voulu répondre à cette revendication», a-t-il expliqué.
Ahmed Arehmouch n'y vas pas par quatre chemins. Il insiste à ce que chaque institution doit garder son autonomie et indépendance. «Je ne suis contre l'Institut des études et recherches pour l'arabisation soit autonome, c'est une bonne chose, mais il faut aussi que l'IRCAM et l'Académie de langue arabe soient aussi des institutions indépendantes qui auront une représentativité au sein du CNLCM», poursuit-il. Aujourd'hui, a-t-il confie, la coordination et la pression sur le législateur par les organisations et le mouvement amazighs a donné ses fruits surtout que le sujet a été présenté à la première chambre dans le cadre d'une première lecture dans la limite de l'article 51. «Il y a aussi un débat intéressant sur ce sujet qui aura des retombées. A vrai dire, il faut veiller pour ne pas exercer un type de discrimination envers l'amazigh selon une idéologie quelconque», conclut-il.
M'hamed Sallou : «C'est désolant que cette institution soit absorbée par le CNLCM
L'IRCAM qui a été créé en 2001 a accumulé une expérience de 20 ans en matière du travail, de réalisations, de productions, a indiqué M'hamed Sallou, directeur du centre des études artistiques et des expériences littéraires et la production audiovisuelle à l'IRCAM. Sur le plan politique, a-t-il dit, cette institution a créé une atmosphère qui a permis aux marocaines et marocains de découvrir, de s'approprier et d'acquérir la langue et la culture amazighes. L'IRCAM en était fédérateur sur ce niveau. Mieux encore, il a contribué dans le renforcement de l'identité nationale et dans la coalition et l'union de tous les marocains, a-t-il déclaré. Aujourd'hui, poursuit-il, on ne parle plus de chauvinismes linguistique, ni identitaire comme avant. «C'est vraiment désolant que cette institution soit absorbée par le CNLCM».


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