Après la défense, le Maroc et l'Ethiopie signent un accord sécuritaire    France : Avant de se rendre en Algérie, Laurent Nuñez rencontre son homologue marocain    Réunion jeudi du Conseil de gouvernement    À New Delhi, le Maroc et l'Inde franchissent une nouvelle étape dans leur coopération navale    Al Barid Bank : la cybersécurité au cœur des priorités (VIDEO)    Phosphate. Batteries VS agriculture : le dilemme    Maroc: plus de 81.000 entreprises créées à fin septembre    SRBM : les ordres de paiement des participants directs en hausse de 16% en 2024    Carrefour du Manager 2025 : Un consensus fort autour de la révolution des talents au Maroc    Eaux Minérales d'Oulmès : Emission d'ORA de 350 MDH    Casablanca-Settat dévoile son Plan directeur de gestion durable des déchets industriels et médicaux    Voyager en Russie sans visa pour les Marocains, bientôt possible ?    S.M. le Roi adresse un message au Président du Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien    Que révèle Boualem Sansal sur son année de détention en Algérie ?    Acier : l'UE demande aux Etats-Unis une baisse des droits de douane    Trump compte se rendre en Chine en avril prochain pour rencontrer Xi Jinping    CAN 2025 : Champion au Mondial U20, Yassir Zabiri lorgne l'équipe du Maroc A    Mondial 2026 : Le Maroc dans le chapeau 2 des tirages au sort final    La música, el vínculo de los legados culturales y artísticos en Marruecos    Maroc : Arrestation du streamer Ilias El Maliki à El Jadida    Amine Tehraoui lance les services de l'Hôpital de proximité d'Imintanout    Investissement public : Hausse de 86,8% durant la période 2020-2025    Violence à l'égard des femmes : Lancement de la campagne nationale    Températures prévues pour mercredi 26 novembre 2025    Yallah' Afrika ! : l'Afrique créative s'expose à Rabat    Le festival La Belle Hip Hop tient sa première édition au Maroc    La musique, ciment des héritages culturels et artistiques au Maroc    CAN au Maroc : Fatima Nouali dénonce la marginalisation de son projet artistique    Lancement du vaisseau spatial Shenzhou-22 : témoins des avantages du nouveau système national centralisé de la Chine    Féminicides : près de 50.000 femmes tuées dans leur propre foyer en 2024    El Hajoui veut instaurer une nouvelle culture législative au Maroc    Le polisario s'affiche avec des figures proches du Hezbollah et confirme la collusion avec l'Iran    LdC : Man City, OM, Barcelone ... Voici le programme de ce mardi    FC Utrecht : Benfica et le FC Porto se positionnent sur Souffian El Karouani    Laftit s'entretient à Marrakech avec son homologue de la République de Serbie    ONU-Maroc: Le SG de l'ONU salue l'approche "ouverte et inclusive" de l'ambassadeur Omar Hilale à la Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient    Nizar Bakara représente Mohammed VI au Sommet Union africaine‐Union européenne    Mohamed Ziane : La famille annonce une grève de la faim, la prison dément    Tourisme : la banque de projets offre désormais plus de 900 opportunités    Finale CDM U17 : sans nouveau coup de pouce arbitral, le Brésil s'arrête en demi-finales    Foot féminin / Equipe nationale A : Des tests contre le Burkina Faso l' Afrique du Sud    FIFA/FSD: un milliard de dollars pour moderniser les infrastructures sportives des pays en développement    Younes Ebnoutalib attire l'intérêt en Allemagne et en Espagne    Ukraine : Un « futur accord » de paix devra maintenir son entière « souveraineté »    Décès de la légende du reggae Jimmy Cliff    L'OPM réinvente Shéhérazade : un voyage symphonique entre Orient et Occident    Deux films marocains au Red Sea International Film Festival    "santa claus, le lutin et le bonhomme de neige" : Un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle nord !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien avec Ahmed Boukous, recteur de l'IRCAM
Publié dans Albayane le 18 - 10 - 2017


«Nous restons optimistes en dépit des contraintes»
Le discours d'Ajdir fête ses 16 ans. Un événement historique. A cette occasion, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) célèbre à travers un tas d'activités et de festivités la 16e édition de la commémoration du Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI prononcé à Ajdir, province de Khénifra, le 17 octobre 2001. L'événement fut un moment opportun pour s'arrêter sur les acquis, mais aussi et surtout, sur ce qui reste encore à accomplir. « Nous restons optimistes en dépit des contraintes que connaît la promotion de l'amazighe au niveau de certains départements, en raison du retard accusé par la promulgation des lois organiques », souligne Ahmed Boukous, recteur de l'IRCAM.
Al Bayane : Il y'a 16 ans déjà que le discours d'Ajdir a été prononcé. Quel bilan faites-vous de l'état de l'amazighe au Maroc?
Ahmed Boukous : L'IRCAM, au travers de ses actions et réalisations, a contribué à la valorisation de l'amazighe – langue et culture – en tant que patrimoine national commun de tous les Marocains sans exclusive. La langue amazighe est en voie de standardisation et d'intégration dans le système éducatif, dans les médias et dans les nouvelles technologies de la communication et de l'éducation. La recherche scientifique dans différentes disciplines a donné ses fruits, en témoignent les nombreuses publications qui font de l'IRCAM l'une des principales institutions éditrices. Nous restons optimistes en dépit des contraintes que connaît la promotion de l'amazighe au niveau de certains départements, en raison du retard accusé par la promulgation des lois organiques.
Comment voyez-vous aujourd'hui l'avenir de l'IRCAM, notamment avec la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine?
L'IRCAM reste une institution de référence dans le domaine de l'amazighe, au niveau national, régional et international grâce à ses réalisations. La création du Conseil National des Langues et de la Culture Marocaine devrait être un cadre qui renforce les prérogatives de l'IRCAM en sauvegardant les acquis et en permettant à ce dernier de relever les défis auxquels il devra faire face, après l'officialisation de l'amazighe. Cela pourra se faire si l'on garantit l'autonomie financière et administrative de l'IRCAM et si l'on capitalise les acquis en matière de recherche, d'édition et de codification de la graphie tifinaghe. L'IRCAM s'est aussi illustrée de manière notable dans le domaine du soutien technique et financier aux associations et aux artistes et créateurs œuvrant dans le champ de l'amazighe, notamment à travers l'octroi de prix, l'organisation d'hommages et le soutien au livre et à la presse.
L'IRCAM organise dans le cadre de ses activités de commémoration du discours royal d'Ajdir une table ronde sur la question des projets de lois organiques relatifs à l'amazighe, notamment le projet de loi créant le Conseil national des langues et de la culture marocaine (CNLCM) et celui relatif à la mise en œuvre du statut officiel de l'amazighe qui accusent un certain retard. Comment expliquez-vous ce retard au niveau de la mise en œuvre de ces lois organiques?
En fait, il ne s'agit pas encore de mise en œuvre des lois. Il faut d'abord qu'elles soient promulguées. Pour contribuer à y parvenir, l'IRCAM s'acquitte de ses missions de consultation, de plaidoyer, de force de proposition et d'institution opérationnelle. Dans ce sens, il a adressé plusieurs mémorandums aux autorités gouvernementales relatifs au Chef du gouvernement et aux départements concernés, notamment l'éducation nationale.
L'état de santé de l'enseignement et de l'engeignant amazighs est inquiétant. Comment expliquez-vous ce recul?
L'IRCAM, conformément à ses prérogatives déclinées dans le Dahir portant sa création, s'est investi pour réaliser ses différentes missions. Les problèmes que rencontre l'enseignement de l'amazighe et son « recul » sont imputables au département de tutelle. Ils découlent principalement du manque d'enseignants et de « la mise en jachère » des enseignants existants.
Que pensez-vous de l'évolution de l'intégration de l'amazighe dans les départements de l'Etat?
L'amazighe intègre, progressivement, les différents départements de l'Etat. Il offre régulièrement son expertise aux secteurs qui le sollicitent. Les derniers en date sont l'Institut royal de formation des cadres de l'intérieur, l'Ecole supérieure d'administration, l'Institut supérieur de l'information et de la communication. Nous pouvons aussi être fiers de la présence de l'amazigh écrit en tifinaghe sur le fronton de la plupart des administrations publiques. Il est vrai que le rythme d'intégration reste lent, mais nous restons optimistes.
Que pensez-vous de la gestion de la politique linguistique au Maroc?
Les différents discours de Sa Majesté dans ce domaine sont clairs. L'histoire du Maroc fait de notre pays un carrefour de cultures et de civilisations. Le patrimoine amazigh est une richesse à sauvegarder. L'amazighe est une langue officielle aux côtés de l'arabe. Il s'agit maintenant de traduire cette disposition de la Constitution dans la réalité. Aujourd'hui, le Maroc est habilité à se positionner dans la région MENA et en Afrique en général comme un modèle en matière de gestion de la diversité linguistique et culturelle.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.