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«Vers une décadence entre 50% et 75% du chiffre d'affaires prévisionnel»
Publié dans Albayane le 28 - 04 - 2020

Oussama Sbai Azami, directeur Marketing et Communication du groupe SJL
Propos recueillis par Kaoutar Khennach
Véritable baromètre de l'économie marocaine, le secteur des transports et de la logistique commence à ressentir l'impact de la crise du Covid-19 qui a coïncidé avec la période où, normalement, l'activité bat son plein. Cette crise sanitaire présente, ainsi, un challenge majeur pour ledit secteur. D'ailleurs, plusieurs acteurs se sont montrés bien armés pour s'adapter et faire face à cette situation exceptionnelle. A l'image, le Groupe SJL (San Jose Lopez), spécialisé dans la logistique, le transit douanier et le transport des marchandises à l'international, depuis déjà plus de 70 ans et opérant au Maroc et en Europe a mis un arsenal de dispositifs de sécurité et de mesures barrières sont en vigueur pour assurer la continuité de son activité dans des conditions conformes aux consignes sanitaires. A cette occasion, nous avons interviewé Oussama Sbai Azama, directeur Marketing et Communication du groupe SJL, pour nous dresser, entre autres, un premier bilan des effets du Covid-19. Les propos.
Al Bayane : Comment se comporte le secteur des transports des transports et de la logistique au Maroc à l'ère du Covid-19?
Oussama Sbai Azami : Cette pandémie, impacte considérablement toute une pléiade de domaines d'activités stratégiques du Maroc notamment, les secteurs de la logistique et du transport de marchandises d'une manière générale. Il faut savoir que le domaine de transport de biens pour les entreprises est un créneau des plus vitaux de l'économie marocaine, tout comme le transport des particuliers, ou bien aussi le reste des secteurs créateurs de valeur et générateurs de richesse. Certes, nous sommes foncièrement impactés par l'avènement de cette épreuve en raison de ses conséquences non négligeables, notamment sur la santé de nos collaborateurs sédentaires, sur les conditions d'hygiène et de travail de nos chauffeurs, ainsi que sur la chaîne d'approvisionnement et de management de nos entrepôts dédiés à la logistique que ce soit au Maroc ou à l'international.
A quel niveau, le secteur des transports et logistique a été touché le plus?
Pour faire une prospective constructive, il est culminant de faire un flash back sur les performances qu'enregistrent ces secteurs de transport de marchandises et de la logistique. Trois indicateurs à mettre en avant : 9% de création d'emploi à l'échelle nationale, plus de 5% du PIB et 50 milliards de DH de valeur ajoutée globale. Pour tout vous dire, il s'agit uniquement de quelques chiffres qui représentaient, pas plus loin qu'hier, la floraison d'un créneau en plein expansion et une manne financière promettant de faire hisser le métier aux rangs les plus prisés parmi les mastodontes de l'économie mondiale.
Il est très clair que dans le cadre de la situation que nous vivons, l'impact de la récession est ressenti immédiatement et d'une manière très significative ! Hormis nos partenaires locaux, Il est très important de souligner que le cœur de cible de notre portefeuille clients au Maroc est représenté essentiellement par des antennes de multinationales basées dans des zones franches ou Zones dites d'accélération industrielle. Vous n'êtes pas sans savoir, non plus, que l'essor de nos deux filières principales (Le transport de marchandises & La logistique) est intimement lié en partie majeure à la dynamique économique de ces entreprises, en l'occurrence, celles opérant dans les secteurs du Textile, de l'Automotive et de l'Agroalimentaire. Or, ces firmes partenaires s'inscrivant dans cette optique d'Offshoring, ont subi systématiquement et d'une manière flagrante les retombées directes de l'hécatombe.
Le trafic portuaire est également l'une des activités touchées par cette crise sanitaire. En effet, l'activité subirait le ralentissement des échanges chose qui est tributaire de la baisse de la demande interne et celle émanant des clients donneurs d'ordre à l'international. L'arrêt de quelques usines pendant cette période (Renault, PSA …) devrait affecter la baisse des échanges d'une manière non négligeable.
Chose qui est sure, c'est que les ports poursuivront les activités relatives au transport et à la logistique durant la période de confinement, tout en s'impliquant scrupuleusement aux consignes d'hygiène et aux mesures barrière afin de servir dans les meilleures conditions notre marché local et de répondre continuellement à la demande de nos clients étrangers dans plusieurs pays du monde.
Pouvez-vous nous livrer une estimation du pourcentage relatif à la baisse d'activité?
En guise d'illustration vous avez 72,2 % qui représentent la proportion de chute qu'a connue le marché français sur la filière automobile. Vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes intimement liés à ce marché à travers les deux volets transport terrestre et logistique au niveau de zones franches. En gros, et d'une manière générale, le marché de la logistique a connu sur le deuxième trimestre une dégringolade d'environ -30% quant aux pronostics escomptés.
Tout ça pour dire que, nous avons été contraints, nous aussi de notre côté, de subir les mêmes aléas rencontrés par nos clients donneurs d'ordre et de déclarer un état de force majeure. Ce qui a induit la réduction, et ensuite la suspension de la majeure partie de nos activités pour une période tributaire en premier plan de la date butoir du confinement au niveau national, et aussi dans un 2ème temps des calendriers prévisibles de la remise en marche habituelle de l'activité dans les pays concernés par l'export. La donne aujourd'hui, telle qu'elle se présente, d'un point de vue stratégique, induira un impact contraignant quant à la progression du climat des affaires.
A cet égard, nos pronostics et analyses préliminaires nous conduisent à prédire, une décadence entre 50 % et 75% du chiffre d'affaires prévisionnel!
Chose qui est sûre, c'est qu'avec nos différents partenaires nous œuvrons inlassablement à estomper l'impact de ces circonstances exceptionnelles causées par cet événement et ce sur les plans économique, structurel et social.
Particulièrement, comment le groupe SJL fait face à la crise sanitaire?
Nous avons œuvré, dans le sens du respect des mesures sanitaires dictées par les instances gouvernementales, à améliorer les conditions de travail de l'ensemble de notre communauté de collaborateurs, en les sensibilisant aux précautions à suivre, en diffusant à large spectre les recommandations d'hygiène pour endiguer les risques de d'infiltration auprès des équipes à tous les niveaux hiérarchiques.
Tout un arsenal de dispositifs de sécurité et de mesures barrières sont en vigueur pour assurer la continuité dans des conditions conformes aux consignes en vigueur, à commencer par le gel d'aseptisation, les masques de protection, les gants…En passant par une signalétique adhoc et des points de prise de température à l'accès à chaque plateforme logistique ou autre…Toutes, sont alors, des mesures qui s'inscrivent dans le cadre d'une cellule de vigilance mise en place à demeure spécialement pour assurer l'accompagnement, le conseil et le soutien des différents cadres et employés.
Certes, notre fer de lance est bel et bien le facteur ou le capital humain …Et, eu égard au freinage de la marche normale du climat des affaires, nous étions dans l'obligation de restructurer la composition de nos équipes en fonction de la rythmique imposée par nos différents publics (Clients et fournisseurs).
Nous sommes toujours entrain de repenser notre organisation afin de limiter les répercussions collatérales. Parmi les mesures prônées, il s'agit de se mettre au télétravail (Qui représente aujourd'hui un peu plus de 80% de notre mode de fonctionnement quant au volume du capital humain opérationnel), avec toutes les mesures de mise en œuvre qui vont avec (Cyber sécurité, approche informative, accompagnement à distance, digitalisation des modes d'échange et de fonctionnement…).
Une restructuration organisationnelle est aussi en phase de mise en route (Avec une moyenne avoisinant les 50%, en mode chômage technique); ce qui va nous permettre de nous aligner à la cadence de production dictée par les différentes parties prenantes.
Par ailleurs, Nous avons mené toute une série de pourparlers avec nos actionnaires, les établissements financiers de la place, les instances du gouvernement…Afin de nous apporter des plans concrets et des issues de redressement de l'équilibre financier. In fine, nous avons incité et sensibilisé tous les niveaux hiérarchiques à adopter une politique d'optimisation des coûts qui impacte la bonne marche de notre activité.
Le rétablissement du mode de fonctionnement antérieurement adopté se fera progressivement au fur et à mesure que les voyants retournent au vert.
Est-ce que la reprise post crise est évidente ? Quel scénario voyez-vous pour la reprise?
Premier postulat qui frôle l'esprit, c'est qu'il est clair que la succession des deux années de sècheresse pourrait avoir un impact macro-économique additionnel sur le résultat de l'exercice en cours.
Maintenant, faire un forecast, d'emblée, d'un monde d'après, paraît illusoire et quelque part chimérique. L'aventure nous la vivons toujours ! Nous sommes même en plein dedans. Une prise de conscience s'impose quant à l'appréhension des tenants et des aboutissants de cette crise qui a confiné la moitié de l'humanité. Désormais nous devrions réviser nos priorités et nos fondamentaux. Place aujourd'hui à des modèles économiques plus autonomes qui doivent allouer la priorité à la gestion des risques et à la prévision des aléas. De cette manière-là, plusieurs secteurs économiques deviendront plus agiles, plus prévoyants, et par voie de conséquence plus immunisés contre les dangers susceptibles de faire chavirer leur stabilité!
Prédire une ère «post corona», c'est déjà capitaliser sur ce brassage et cet esprit de cohésion qui ont vu naturellement et spontanément le jour, et qui dénotent de notre culture de partage et de citoyenneté tout à fait propre à notre société!
Je dirai que d'autres pratiques et façons de faire connaitront l'éclosion…Je fais allusion à l'innovation technologique, au télé-travail, au télé-enseignement, à l'e-banking, au m-commerce…Etc. Notre approche de savourer les subtilités prendrait aussi un autre tournant, je le pense fort bien !
Sans vouloir trop précipiter les choses, il y a lieu de réfléchir dans un premier temps, encore et encore, plus profondément à la manière d'assurer le décollage de toutes les activités une fois nous passerons le cap des prochaines étapes. Au final, chose qui est certaine, c'est que de nouveaux métiers émergeront, une approche distinctive du management verra le jour, et les acteurs sociaux seront à même d'envisager le futur différemment.


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